mardi 19 février 2013

DÉGUSTÉS ET APPRÉCIÉS

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Au fil des reportages dans les vignes, les caves et tout ce qui les entoure, on se comporte comme tout oenotouriste digne de ce nom en dégustant certains flacons qui nous laissent d'excellents souvenirs. Petit panorama des découvertes de ces mois derniers.

Pas question de limiter la fête des amoureux au seul 14 février. Tous ceux qui vendent des cadeaux pour l'occasion, fleuristes, voyagistes, maroquiniers de luxe, restaurateurs y encouragent les couples qui ont quelqu'un à fêter. Mais il est bien dommage de se limiter au seul 14 février. Occupons la totalité du mois et même au delà…

Les bulles de l'après Saint Valentin

Pour ménager ses finances et faire sauter les bouchons malin, on se tourne vers les crémants dont certains sont assez souvent mieux classés que les champagnes dans les dégustations à l'aveugle. Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont systématiquement meilleurs. Loin de là. Parmi les uns et les autres, il y a aussi ce que l'on appelle des "chasse-cousins" et même de ceux-là, il faut avoir une bouteille sous la main pour pouvoir expédier les gêneurs. En plus, si elle a mal vieilli, c'est encore mieux.

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Le marché des crémants se développe énormément. Les meilleurs se sont regroupés avec les Producteurs de Crémants qui couvrent les 7 régions de France où on les produit. Dans le sud de la Drôme, on se régale à grands traits avec les bulles de muscat frais AOC Clairette de Die et Jaillance. Au point que l'on pourrait même oublier la contractuelle modération. Savoir tout de même que Jaillance produit aussi un pétillant sans alcool.

Dans les pays de Loire, on a produit des vins effervescents presque avant la Champagne à qui on vendait des raisins. Après la sécession, les Crémants de Loire ont continué leurs efforts pour développer des vins de qualité. Le Crémant de Loire Bio de Monmousseau, maison rachetée en 2010 par Ackerman, est le grand spécialiste des fines bulles de Loire. Il est très aromatique avec un beau nez de fleurs blanches. Pour fêter ses 200 ans et célébrer la visite de ses caves de tuffeau uniques au monde, la maison Ackerman a mis en avant le Saumur brut cuvée Jean-Baptiste Ackerman et ses arômes de pomme, de coing et d'abricot font merveille sur une gougère ou une tarte aux abricots.

Au 19ème siècle, on disait qu'ils étaient souverains contre les rhumatismes, la grippe et même la goutte. A condition de ne pas en abuser, la Cuvée L'Origine Ackerman Laurance avec sa robe jaune dorée et son nez d'agrumes mûrs est forcément bonne pour ce qu'on a. On la boit sur tout un repas sans problème. C'est aussi un des plus cher dans la catégorie (près de 12 €).

En Alsace, le Crémant d'Alsace Baron de Hoen de la cave de Beblenheim a été une des bonnes surprises de cet automne. En plus, il est vendu moins de 6 €. La cave de Turckheim et ses 250 adhérents est une cave coopérative de très grande réputation qui existe depuis près de 60 ans. Le Crémant d'Alsace Mayerling brut, est un séducteur qui sacrifie au marketing en se baptisant ainsi en souvenir de l'archiduc Rodolphe (le fils de Sissi) et son grand amour Marie Vetsera. Il a de jolis arômes de pomme, de poire et de mirabelle avec une pointe de fleurs blanches très printanières. Parfait sur un poisson noble, essentiellement de rivière.

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Des rosés originaux

Les rois de l'été ont investi la saison d'hiver avec succès. Pour faire différent, on se tourne vers les rosés doux naturel comme le Mas Amiel Plaisir rosé. Tous les amateurs de vins doux naturels connaissent les vins qu'élève et développe aujourd'hui Olivier Decelle dans un vignoble protégé par les ruines de la citadelle Quéribus et les Corbières. Celui-là sent les fruits rouges et la garrigue.

Et même si les Rasteau développent de plus en plus de magnifiques vins tranquilles (voir ci-dessous), le Vin doux naturel Rasteau rosé, dernier-né d'Ortas 100% Grenache noir aux arômes de fruits frais et de pâte de coing, se boit à l'apéritif ou en cocktail et pourquoi pas additionné de glace pilée ou d'eau gazeuse.

On se tourne aussi vers ces rosés si pâles qu'on les appelle les vins gris. Les Gris du Vendômois issus de pineau d'Aunis des Côteaux du Vendômois nichés dans les boucles du Loir, sont particulièrement raffinés et les producteurs très peu nombreux.

Quelques vins rares

Ils sont quelques uns, en Ardèche a avoir décidé de faire renaître le cépage Chatus de ses cendres. En raison du fait que l'on disait toujours que "pour faire du bon vin, il fallait mettre du chatus dans la cuve" Le vin qui est issu de ce cépage unique, qui était administrativement disparu, est rouge sombre avec des arômes de fruits surmûris et de pruneaux à l'alcool. C'est un vin de garde (entre 8 et 10 ans). A ouvrir une 1/2 journée avant de le servir.

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Retour en Vaucluse avec les Hauts du Village 2009, sa robe grenat dense et ses arômes de fruits confiturés avec une pointe de cigare et de laurier. Et rendez-vous pour mieux les découvrir en même temps que les ressources oenotouristiques de la cave de Rasteau au cours de la 14ème Escapade des Gourmets qui aura lieu le dimanche 19 mai 2013.

Parmi les côtes du Rhône encore, mais plus au nord, la Cave de Tain l'Hermitage a de bien jolies ressources et une belle volonté de développement oenotouristique dans une région où il y a à voir et à faire. L'Hermitage rouge 2009 avec sa robe pourpre et ses arômes de fruits noirs, une note grillée et épicée et des tanins fondus est une des stars de la cave, mais toute la gamme, Saint Joseph, Crozes Hermitage (le rouge 2011 issu de raisins bio) est présente. A noter, Le Salon des Vins du 22 au 25 février à l'Espace Rochegude de Tain l'Hermitage pour faire le plein de quelques belles émotions.

Comme chaque année enfin, la Percée du Vin Jaune début février, donne l'occasion de découvrir dans le Jura quelques divins flacons à la personnalité bien affirmée. Les Château Châlon, les vins jaune, vins de paille, mais tout aussi bien les crémants, les rouges clairs, les blancs corsés, issus de cépages méconnus comme le poulsard, le trousseau, le savagnin…