mardi 29 mars 2011

DU CÔTÉ DE CHEZ BOB...



Plus de 6 mois que j'attends le moment que les vignes se réveillent et que toutes les manifestations touristiques se mettent en place pour vous emmener sur la rive droite de la Gironde et vous faire découvrir les Côtes de Bourg, grands vins de Bordeaux et le pays de Bob, le petit chien beagle qui sert de mascotte à l'appellation.
Des gens qui ont choisi un animal sympathique et affectueux pour vendre leur région et leurs produits ne peuvent qu'être sympathiques et accueillants.

S'ils ne sont pas tout seuls à avoir inventé l'oenotourisme, les vignerons des Côtes de Bourg ont été parmi les tout premiers à comprendre que l'accueil dans les vignes, leurs domaines et à la découverte de leurs paysages et du plus vaste estuaire d'Europe était une voie à suivre pour que les amateurs viennent jusqu'à eux.

Ils sont à 35km de Bordeaux et ils ont forcément une forte affinité avec la capitale de l'Aquitaine. D'autant que les plus beaux hôtels particuliers de la ville ont souvent été construits avec la belle pierre calcaire de la région de Bourg en Gironde qui forme la Corniche dans laquelle se nichent des habitations troglodytiques encore largement occupées aujourd'hui.

Le long des 75 km de l'estuaire, l'arrivée des 2 fleuves, la Gironde et la Dordogne et leur rencontre avec l'océan forment un tourbillon qui repousse les nuages. Ce qui donne un micro-climat qui protège souvent les vignes du gel. Et la végétation méditerranéenne des rives avec les palmiers et autres plantes grasses dans les jardins des maisons le démontre aisément.

Rien d'étonnant donc que ces riverains de l'estuaire qui produisent les Côtes de Bourg aient aussi le pied marin. Avec leurs vins issus des cépages Cabernet Sauvignon, Merlot, Cabernet Franc et Malbec - le cépage historique (les Côtes de Bourg sont les vins de Bordeaux qui en contiennent le plus) - ils préparent une cuisine à base de poissons rares et souvent migrateurs. Lamproies, anguilles, piballes ou civelles, ces savoureux alevins d'anguilles qui ressemblent à des vermicelles nacrés. Depuis quelques années, c'est aussi l'esturgeon qui a réinvesti les eaux et le caviar d'Aquitaine a fait un retour en force sur les tables des réveillons.

Dans l'estuaire et depuis toujours croisent les navires de commerces, les embarcations vikings, les frégates, les gabares (bateaux à fond plat) et les pétroliers. Les vignerons des Côtes de Bourg n'hésitent pas à s'offrir les services du Sinbad, un magnifique bateau en bois dont le capitaine, savoureux personnage, aime tout ce qui est authentique. A son bord, au départ du port de la Lune à Bordeaux, Claire, jeune oenologue, explique les blancs et les rouges, procède à une dégustation des baies en soulignant les différences d'épaisseur de la peau, en aspirant le jus et en croquant les pépins.

En même temps, on déguste des huîtres, des chevrettes blanches qui n'ont rien à voir avec celle de Monsieur Seguin puisqu'il s'agit de crevettes toutes blanches macérées avec de l'anis étoilé et dont on se régale dans la région à l'apéritif. Pied à terre? Pas encore. Dès que redémarre la saison touristique, c'est le temps des Apéros Ginette sur la péniche qui embarque 73 passagers et un vigneron qui commente les vins. On bavarde, on savoure, on écoute et on admire la corniche qui longe le parcours.

Dans toute la panoplie des activités offertes on retient aussi les Apéritifs Vignerons tous les vendredis soir en juillet et août et, depuis cette année, les Pasta Party, une initiative qui rassemble les célibataires le dimanche autour d'un plat de pâtes et de bons vins. L'occasion, comme on dit aujourd'hui, de créer du lien.

Parmi toutes les manifestations prévues, celle qui ouvre la saison en fanfare, ce sont les Portes Ouvertes dans les châteaux les 7 et 8 mai. Plus d'une centaine d'entre elles proposent des déjeuners, des dégustations d'huîtres, des paniers de produits du terroir à emporter (on entre dans la pleine saison des asperges du Blayais à déguster sans modération puisque c'est bon pour tout et mauvais pour rien!), des balades en VTT, en calèche, des jeux, des expos...

Le passage par la Maison des Vins est indispensable et pas seulement pendant ce week-end là, mais en fait toute l'année puisqu'elle est ouverte 7 jours sur 7. On y trouve un choix de 150 vins de cette belle appellation qui regroupe 450 vignerons sur un seul canton de 4000 ha et aux prix départ cave. Les rouges ont obtenu l'AOC en 1936 et les blancs en 1945 et leur rapport qualité-prix est plus qu'avantageux. En attendant, on peut aussi les commander en ligne. Au niveau des évolutions dans l'appellation, le 100% malbec se développe de plus en plus car il mûrit mieux en raison du réchauffement et présente des notes épicées et poivrées qui fonctionnent bien sur les cuisines du monde très tendance de nos jours.

Visite du village de Bourg en Gironde, ceinturé de remparts moyenâgeux et bâti sur un piton rocheux. On découvre les maisons du XVIIIème, une étrange demeure mauresque et un lavoir qui date de 1828. Le lieu a fortement inspiré Jean Charles Chapuzet, l'auteur de "Verticale", un polar écrit tout exprès pour mettre la région en valeur en l'utilisant comme cadre de l'action. L'idée n'est pas sotte.

Dans la campagne tout autour et entre les vignes qui ondulent (comme le pays n'est pas aussi plat que les alentours du Bordelais, on l'a baptisé la petite Suisse Girondine, mais vous chercherez en vain l'équivalent du Cervin!), les curiosités sont multiples. De nombreuses églises romanes, quelques musées. De quoi attirer les Bordelais en week-end.

Mais le plus rare, et de nombreux administrés d'Alain Juppé n'en connaissent même pas l'existence, c'est la grotte préhistorique de Pair-non-Pair découverte en 1881 par un archéologue local, François Daleau, qui avait appris qu'une vache avait coincé son sabot dans un trou assez profond, ce qui intriguait fortement les paysans. Ce chef d'oeuvre de l'art pariétal, désormais classé Monument Historique est décoré de gravures de mammouths, bouquetins, taureaux, cerfs, et même d'un cheval à tête tournée vers l'arrière qui épouse les mouvements de la roche. Cette grotte très intimiste est très émouvante à visiter car on se trouve dans une vraie habitation qui n'abritait guère plus qu'une grande famille avec ses alcôves pour chacun dans lesquelles on s'allongeait sous des peaux de bête, un lieu où l'on préparait les repas avec un point d'eau, une salle commune où s'exprimaient le ou les artistes. Elle date de 30 000 ans. C'est à dire qu'elle est bien plus ancienne que Lascaux.

Les vignerons des Côtes de Bourg ont installé gîtes et chambres d'hôtes depuis longtemps dans leur propriété et habiter chez eux permet de découvrir leur travail, de rencontrer le vin qu'ils produisent en plein accord avec leur personnalité. C'est ainsi que le Château Brulesécaille de Jacques et Martine Rodet où je me suis amusée à vendanger quelques grappes, est tout entier en phase avec les dons de photographe de Martine, la propriétaire dont il faut demander à feuilleter les superbes albums.

Que les chambres d'hôtes du Domaine Château Mercier de Philippe, Martine et Christophe Chety sont aussi agréables à habiter que si l'on se trouvait dans une maison de famille à la campagne. Fine cuisinière, Madame Chety préparait ce jour-là la plus savoureuse des confitures de vin pendant que son vigneron d'époux glanait (on était en septembre, mais vous l'aurez compris), les dernières fraises du jardin dans la rosée du matin pour les disposer dans un compotier au petit déjeuner. Sur la table duquel trônait déjà le "VachemenBon de Tante Lice" , sorte de milla, ainsi baptisé par les enfants de la maison.

Toutes ces recettes, Martine les délivre volontiers. En recommandant en face, le vin de la propriété qui va avec. Un vrai régal et un authentique moment de bonheur. Vous pensez que j'en rajoute? Même pas, j'ai adoré et suis prête à y retourner les 27 et 28 mai pour la 2ème Malbec International Competition, qui se tient tous les 2 ans.

jeudi 17 mars 2011

LA REVANCHE DE L'OISANS



Même si les montagnes iséroises qui entourent Grenoble ont connu leur heure de gloire en 1968 avec les Jeux Olympiques d'hiver et leur avalanche de médailles (on n'a jamais fait mieux depuis...), les stations dominées par la Meije à la frontière du Parc National des Ecrins ont un peu marqué le pas ensuite, laissant filer devant : la Tarentaise, les Trois Vallées et les domaines de Tignes Val d'Isère; les Aravis et la Clusaz proches d'Annecy et du pays du Mont Blanc; Megève et le Val d'Arly.

Pourtant, l'Oisans et ses 6 vallées qui répondent au joli nom de Romanche, Ferrand, Vénéon, Sarenne, Lignarre et Eau d'Olle avec leurs stations villages comme on les aiment, valent franchement le détour.

On pourrait presque dire que l'Oisans ne connaît pas de basse saison. Les grandes stations comme l'Alpe d'Huez et les Deux Alpes ferment largement après Pâques (très tard cette année) et les petites familiales comme Oz-en-Oisans et Vaujany ne sont pas en reste qui organisent des événements et glissent des activités ski, presque sans temps mort, à la pratique du VTT dont elles se sont fait une spécialité en été. C'est le cas aux Deux Alpes qui viennent tout juste d'organiser une soirée Pleine Lune à skis et le jour suivant (ou précédent suivant les conditions) une descente sur la glace à vélo pour tous ceux qui tiennent en équilibre sur 2 roues et tout terrain.

Le massif de l'Oisans n'est pas une petite nature. La grande spécialité l'hiver, en dehors des glisses plus ou moins classiques, c'est le ski d'alpinisme avec lequel on monte en peaux de phoque et redescente dans les couloirs de poudreuse et entre les rochers. Et une variante un peu moins sportive - mais si peu - avec les balades dans les vallons de la Meije au clair de lune. L'été, on pratique la randonnée glaciaire avec les crampons et accompagné d'un guide de haute montagne. Les moins téméraires, tentés par l'ivresse des sommets à plus de 4000m peuvent essayer la Croisière Blanche en chenillette qui se pratique en juillet-août.

Là où Val d'Isère a la piste de Bellevarde sur laquelle se déroule les plus enivrantes compétitions, Chamonix celle du Kandahar et Serre Chevalier la Luc Alphand du nom de son champion, l'Alpe d'Huez aligne Sarenne. Tout simplement la plus longue piste du monde avec ses 16km entre rocher et sapins. Elle est évidemment classée "noire", non pas pour ses difficultés (encore que...), mais pour son départ en virages sur le glacier et l'excellente condition physique qu'elle exige. Les fous de ski du monde entier rêvent "d'avaler Sarenne". Les champions mettent 1/2 heure et les bons skieurs 1 heure. Dans tous les cas, comme disent les accros de la piste, elle "chauffe méchamment les cuisses". Accessible 40 jours par an seulement dans sa totalité, on peut aussi la descendre au clair de lune 4 ou 5 fois dans la saison. Des descentes à la lampe frontale sont aussi proposées. Elle vient d'être élue "piste mythique" par Mountains Leaders, le magazine des professionnels de la montagne devant toutes les autres précédemment citées.

Plus cool, mais tout aussi gelé, la grotte de glace à 2700m et le bar à glace à 2100 constituent des attractions incontournables dans cette station très hype.

Aux Deux-Alpes, en plus d'un nombre impressionnant de kilomètres de pistes reliées entre les 6 stations de l'Oisans et de nombreuses manifestations tout au long de l'hiver, il ne faut pas manquer une attraction rare et impressionnante. Réalisé sur le principe de l’attraction « Danse avec les Robots » du Futuroscope, le Robocoaster entraîne les participants pour une aventure qui dure 2 minutes en tout dont 20 interminables secondes dans le silence et le noir de l’avalanche. On se fait méchamment remuer et on entend enfin le chien gratter. Mais ce que l’attraction ne simule pas (comment faire ?), c’est la compression ressentie et la respiration coupée.

C'est aux Deux Alpes aussi que l'on trouve l'hôtel-restaurant étoilé qui incite à séjourner là plutôt qu'ailleurs. Le Chalet Mounier, comme tous les établissements qui se respectent aujourd'hui est agrémenté d'un Spa d'un excellent niveau.

En fin de saison d'hiver et alors que Vaujany propose une chasse à l'oeuf du 21 au 27 avril avec Arva et GPS, les Deux-Alpes organisent la 5ème édition de la Junior Foliz du 25 au 29 avril, l'Alpe d'Huez son Festival de la Bande Dessinée du 8 au 10 avril avec séances de dédicaces au sommet du Pic Blanc à 3330m et fait la jonction avec la Sarenne Snowbike et ses 23km de descente le 23 avril .

Vient alors le temps du vélo dont les stations de l'Oisans sont les vraies spécialistes. Oz-en-Oisans avec ses 250km de pistes balisées dont 136 de descente et 84 de cross-country est reconnue comme le "spot" VTT incontournable. A cet égard, la piste de Poutran que dévalent les concurrents du Nissan European Downhill Cup les 30 et 31 juillet est au VTT ce que Kandahar est au ski.

Dés que la saison d'été démarre, les amateurs de VTT s'élancent sur les pistes et les fondus de vélo se donnent rendez-vous, en dehors du Tour de France pour le Mondial du VTT du 30 juin au 3 juillet aux Deux Alpes et pour la Megavalanche à l'Alpe d'Huez-Allemont du 8 au 10 juillet. Une course de descente au départ des 3330m du Pic Blanc et arrivée à Allemont à 720m soit 2580m de dénivelée. Tout simplement la plus grande course de descente du monde avec 1400 participants et 20 nations représentées. Tout de même... Pour les moins sportifs et simples amoureux du vélo, 21 parcours cyclo-chronométrés avec des bornes devant lesquelles on présente une puce sont installés.

Reste pour tous ceux qui préfèrent la randonnée, cool ou plus sportive, de très nombreuses balades. Pas forcément difficiles, elles sont quelque fois assez longues pour justifier une nuit au refuge de la Fare de Noémie et Aurélien. Ascension du Pic Bayle et du Pic de l'Etendard qui font tous deux près de 3500m, tour du lac des Grandes Rousses et retour par Vaujany, il y en a pour tous les goûts. Parmi les refuges incontournables, il y a celui du col de Sarenne, tenu par un ex-ingénieur passionné qui a l'habitude de recevoir les honneurs de la télé et au sujet duquel les moniteurs, accompagnateurs et autres professionnels des lieux sont intarissables.

Pour tous ceux enfin qui aiment la montagne juste pour respirer, observer les animaux et les plantes comme les gentianes, campaniles et cette curiosité des lieux la grassette carnivore (on n'a pas encore eu de blessés!) et admirer les paysages, il y a le charme des villages comme Venosc et ses hameaux où l'on découvre la vie traditionnelle de la montagne autrefois. Amontagnage, colportage, ardoisières et artisanat à tous les coins de rue. Visite des chapelles, oratoires et cadrans solaires... Et enfin, mais pas seulement la visite du musée Hydrelec, construit pour honorer et raconter la fée électricité qui a sauvé la vallée de la désertification avec la construction à Grand'Maison du plus puissant (et impressionnant) barrage hydroélectrique de France. Fiat lux...

jeudi 3 mars 2011

ENVIE D'ESPACE



En ces temps où l'irrationnel considéré comme respectable et parfois appelé religion, domine le monde et lui imprime les soubresauts et les peurs que l'on sait, la science a quelque chose d'objectivement rassurant. Et ce sont deux mots qui vont très bien ensemble... La Foire de Lyon, qui se déroule du 18 au 28 mars et qui a connu l'an passé (en pleine crise économique !) une augmentation de fréquentation de 23% que ses dirigeants attribuent à l'exposition sur le Japon (mais sans doute pas que...) a donc bien raison d'inviter le cosmos à s'exprimer sur une surface de 3.500m2 à l'occasion de sa 93ème édition.

"Un oeil sur le Cosmos" qui disserte sur les étoiles au propre et au figuré a fait les choses en grand. Partenariat avec des institutions comme le CNES qui fête ses 50 ans et installera un Spatiobus sur l'Esplanade pour répondre aux questions et donner à voir et à toucher au jeune public parmi lequel se dissimule peut-être un futur Einstein, mais peut-être pas. Tentons la chance... Participation aussi et parmi d'autres du Planétarium de Vaulx-en Velin qui monte en puissance et a rassemblé plus de 8.000 visiteurs en février avec sa manifestation "Ouf d'Astro". Ce qui prouve bien que le sujet passionne, a passionné et passionnera encore.

Le thème est vraiment bien trouvé. Il est question de la conquête spatiale (on fête cette année aussi le cinquantenaire de l'aventure de Youri Gagarine), de la guerre froide, mais aussi de Jules Verne et de la science fiction. Dans l'Allée des Extra-Terrestres, on croisera E.T et les hommes bleus d'Avatar. Les oeuvres de Jules Verne sont présentes à chaque détour et un autre partenariat est développé avec la Maison d'Ailleurs, le musée de la Science Fiction installé à Yverdon en Suisse.

La Foire de Lyon s'offre le luxe de regrouper 1.100 exposants sur 100.000 m2. Et ils en redemandent! Car la manifestation ne manque pas d'efficacité. 88%, vous avez bien lu - pas loin de 100% - des visiteurs y ont effectué un achat l'an passé. Piscine, meubles de jardin, cuisine, peut-être même juste quelques bonbons, un repas ou encore des objets à l'Espace Artisanat qui occupe une surface de 3000m2 et s'enorgueillit à juste titre de l'inscription du Compagnonnage au patrimoine culturel de l'humanité à l'Unesco. La France ne manque pas de ressources. De ce point de vue là du moins.

On s'amuse beaucoup à la Foire de Lyon. On y danse en participant à des thés où l'on s'essaie l'après-midi à la valse, au tango, au paso doble et autres qui ont toujours beaucoup de succès. On se fascine pour les spectacles qui présentent des groupes de Cheerleaders, ces danseuses qui accompagnent les équipes sportives aux Etats Unis et ne supportent surtout pas qu'on les appelle Pom-Pom Girls! D'autant que leur spécialité à elles sera reconnue aux JO de 2016.

Aux côtés des ballets de Michel Hallet Eghayan, on applaudira aussi les performances des danseurs de hip hop de Pokemon Crew qui ont longtemps fait le spectacle sur l'Esplanade de l'Opéra à Lyon avant d'entamer une carrière internationale et de faire les rencontres que l'on sait. Vous savez Brahim Zabaït , le petit ami de Madonna. C'est son groupe!

Retour vers le futur et direction Toulouse pour compléter le propos. La ville rose fait la foire depuis près de 60 ans et, cette année du 2 au 11 avril avec une exposition sur "l'Inde Eternelle" (les grandes expos font le tour des foires qui sont seules à même de leur offrir un espace suffisant...).

Mais c'est là qu'il y a aussi un autre partenaire de l'expo-événement lyonnaise, la Cité de l'Espace, terrain de jeu idéal pour les assoiffés de savoir. Où l'on peut admirer toute l'année les 55m de la fusée Ariane 5 et la station Mir qui présente l'environnement des cosmonautes. Que l'on peut tester le Gyro-Extrême, siège rotatif multiaxes qui permet aux visiteurs de mettre à l'épreuve leur sens de l'équilibre comme les astronautes, ou encore le simulateur Moon Runner qui offre la possibilté de jouer au moonwalker en pesant 6 fois moins que le chiffre sur la balance. Les vrais passionnés suivront aussi l'actualité de l'espace, même au retour et à leur convenance. En 2011, un circuit en 13 étapes emmène les amateurs de la Terre aux confins de l'Univers à la rencontre des petits hommes verts ou jaunes ou bleus ou pas hommes du tout, dans le cadre de l'exposition temporaire "A la recherche de la vie extraterrestre" prolongée jusqu'à la fin 2011.

Et comme à coeur vaillant rien d'impossible, je vous propose un bond par dessus les Pyrénées avec un petit signe amical à l'Observatoire du Pic du Midi pour une visite au CosmoCaixa à Barcelone, l'époustouflant Musée de la Science catalan qui a installé une statue de cire d'Einstein à l'accueil, sans doute pour annoncer la couleur. Impossible de résumer en quelques phrases le sentiment vertigineux que l'on éprouve à découvrir le cycle de l'ADN, la salle de la matière et le pendule de Foucault, instrument simplissime constitué d'une masse suspendue et laissée libre à l'action de la gravité. L'air de rien, elle peut mesurer le temps et nous démontre que la terre tourne sous nos pieds. L'affluence du public de 7 à 77 ans et des touristes en visite en Catalogne en dit long sur l'intérêt que l'on porte au sujet.

Reste, pour faire encore plus original, à se transporter à Lleida, une région pyrénéenne de Catalogne au fond assez méconnue. Pour visiter le Centre d'Observation de l'Univers d'Ager au bord d'une route sauvage qui mène au col d'Ares. L'observatoire est à 1570 mètres d'altitude (il faut de la hauteur) et, en dehors de multiples installations passionnantes, le Parc des Télescopes permet d'observer le ciel en direct, mais aussi de regarder en différé les observations de la journée, sans être dérangé par des conditions météo soudain détériorées au moment où l'on arrive sur place.

La science n'a pas de frontière, elle est universellement universelle et offre sans cesse des découvertes. En cela, elle est fondamentalement réjouissante et même rassurante.