dimanche 3 août 2014

1 EURO = 1 FRANC

Photo Prof. Jas. MundieJe sais, c'est une réflexion de café du Commerce. Il n'en demeure pas moins que je viens de passer la marche arrière en reconvertissant les euros en francs, alors que j'avais pris la résolution, dès l'arrivée de la nouvelle monnaie, d'oublier aussi vite que possible mes anciennes habitudes.

Je crois que je cesserai de compter en francs le jour où je gagnerai en euros autant que ce que je gagnais en francs. Je veux dire le même chiffre. Là, je ne renâclerai absolument pas devant les 750g de raisin muscat à 7,90 euros, même si certaines personnes de mon entourage, plus aisées que moi-même ou alors qui ne savent pas compter, me disent qu'en fait, c'est parce que c'est le début de la saison du raisin que les prix sont à leur maximum. Tiens donc... Me souvient pas qu'on m'ait proposé un kilo de raisins à plus de 50 vieux francs (ma grand-mère aurait dit 5000, mais nous n'en sommes plus là...) même à la fin août quand la récolte commençait juste !

C'est pareil pour le kilo de tomates : 1,50 euros pensez ! En pleine saison, quand il ne dépassait pas 1,50 F au temps du temps où la monnaie nationale faisait la loi. Et c'est pareil sur les lieux de vacances. Dans un premier temps, on a traduit. Au centime près. Et après, on s'est lâché. Tout comme on le faisait dans les années 80 en proposant un menu à 95 F, une année, que l'on passait à 100 l'année suivante, puis à 110 l'année d'après et tout ça pour arriver à 150 F en 3 ou 4 ans sans vraie raison.

Ce qui nous a amené à des repas dans les restaurants de luxe qui coûtent plus chers qu'une semaine au soleil. A conduit certains d'entre eux à se reconvertir en brasseries et surtout évacué la clientèle moyenne des restaurants haut de gamme, ce qui n'était pas le cas auparavant. Pierre Troisgros qui a toujours été doté d'un humour assorti d'une grande lucidité, ne répondait-il pas, dans les années 80, que, pour déterminer ses prix, il suffisait d'aller regarder la carte du voisin !

Sauf qu'aujourd'hui, quand on augmente d'1 euro (petit chiffre, mais grosse somme) on n'y va pas avec le dos de la cuillère et que si j'achetais chaque année, en montagne, des confitures cuites au chaudron dans la région de Chambéry autour de 20F le pot, je renâcle franchement devant les 500g de framboises ou de myrtilles à 6,90 euros. Même si je sais que fruits et sucre ont augmenté. Pas du simple au double... De grâce !

Pendant ce temps là, on parle pouvoir d'achat, on pleurniche parce que les clients se font rares et surtout réticents, alors qu'on les attend au coin d'un bois. On n'affiche pas les prix des smoothies en terrasse sachant que les clients n'oseront jamais se lever et partir (revenir après, c'est une autre histoire...) On dispose dans les chambres d'un 2 étoiles familial des serviettes de toilette rèches et grisâtres dont n'importe qui aurait fait des chiffons et on s'étonne de voir fuir le client.

La France est un pays de cocagne qui fait envie à beaucoup et c'est dommage de tuer ainsi la poule aux oeufs d'or. D'autant que certains savent parfaitement attirer la clientèle en lui en donnant simplement pour son argent. Mais ce sont les mauvais qui font fuir les clients et pénalisent les bons. Et on ne peut rien contre cela puisqu'il s'agit d'initiatives individuelles. Ou plutôt si... On peut leur faire envie en décrivant de vraies réussites.

Le Megève Pass à Megève (74-Haute Savoie) qui a proposé cet été toutes les animations de la station (remontées mécaniques pour atteindre les plus belles balades, mini-golf, médiathèque, piscine, sauna, jacuzzi, patinoire, luge d'été...) à volonté. Pour 20 euros par enfant et 45 euros par adulte pour une semaine quelque soit le jour d'arrivée. Le résultat ? C'est que là où la station misait sur 500 à 800 forfaits du genre, il en a été vendu 5000 et les activités ont été beaucoup plus fréquentées, ce qui est toujours bon pour le moral.

Autre exemple, à Fleurie (69 – Rhône) en Beaujolais où la Mairie a aménagé le camping (très à la mode le camping, même chez les CSP++...), construit une piscine et l'a fait savoir. Le résultat ? 100% de remplissage dont 85% d'étrangers. Ce qui nous amène à cette simple conclusion : pour que les vacanciers achètent, il faut leur en donner pour leur argent et forfaitiser souvent les offres pour que cela soit sans surprise. Et là, dites donc, ça marche tout seul !

COMME UN CHARME

Photo Francis-Mainard - Foire de Lyon

Les foires et salons se portent comme un charme. Même si l'on fait de plus en plus ses courses sur Internet, on aime se balader en famille entre les stands et les décisions d'achat, essentiellement pour l'équipement de la maison, ne sont jamais loin. C'est ainsi qu'à Lyon, qui va ouvrir pour 11 jours sa 91ème foire à Eurexpo du 27 mars au 6 avril, 89% des visiteurs se sont montrés satisfaits et 70% d'entre eux ont fait des achats. L'inconnue de cette année, c'est la crise économique. Tous les chiffres présentés étant le reflet de l'année 2008, dont on disait qu'elle était morose sans savoir ce qui nous attendait !

Il est donc impératif d'euphoriser les milliers de visiteurs qui défilent dans les allées d'une surface d'exposition de 100.000m2. L'an passé, c'était une exposition sur l'Inde avec des spectacles de danse et de musique de la troupe de Raghunath Manet. Un véritable triomphe. Il faut dire que l'artiste est très charismatique. Place au cinéma cette année avec une animation-exposition "Secrets de Cinéma" sous le Dôme. Histoire de rappeler et d'enfoncer le clou. C'est à Lyon que le cinéma est né avec les frères Lumière et il est ahurissant que la ville ne se soit jamais mieux inscrite dans cet univers.

Ça va mieux depuis 10-15 ans et les initiatives se multiplient. Avec Rhône-Alpes Cinéma qui produit de nombreux films. L'Institut Lumière bien sûr, le Studio 24 à Villeurbanne, le tournage de Kaamelott d'Alexandre Astier pour M6, studio Folimage, auteur de films d'animation comme "Mia et le Migou", tous partie prenante dans l'exposition. En attendant la création d'un pôle audiovisuel régional et le festival de cinéma de Lyon du 13 au 18 octobre 2009. Gros retard à rattraper donc, mais on met la gomme !

L'intérêt de l'exposition, ce sont bien sûr les affiches de cinéma et photos de stars, mais aussi les décors, les costumes, les effets spéciaux. Il faut savoir, par exemple, que les décors de Kaamelott sont détruits au fur et à mesure. Scandale écologique ? Certes, mais c'est le cas pour toutes les productions. Il est bien plus compliqué de stocker que de reconstruire. En plus, c'est hors de prix. Les jeunes, mais pas seulement eux, se feront maquiller comme un guerrier blessé, ils découvriront la technique SFX (les effets spéciaux), l'incrustation d'images sur fond vert pour se la jouer Léo et Kate face au Titanic qui sombre, mais qu'ils ne voient pas, et autres grandes astuces de cinéma comme les vitres en sucre pour passer à travers sans se faire mal.

Aux côtés de cette manifestation phare, un village canadien avec ses bûcherons et son restaurant qui servira de la viande de bison et des pancakes au sirop d'érable. Le Québec est invité d'honneur. Des concerts par Génération Woodstock pour fêter les 40 ans du mythique concert au cours du week-end du 27-28 et 29 mars. Les visiteurs sont invités à se pointer avec des chemises à fleurs et des bandeaux hippies (au secours !)

Même si l'entrée à la Foire coûte 10EUR, il faut vraiment manquer d'imagination pour les payer. De nombreuses invitations sont lancées chaque année par les exposants. A partir de 17h, on ne paie plus que 5€ et c'est gratuit pour les femmes le 31 mars et le 27 pour les hommes. Autre astuce et non des moindres. Surtout, n'allez pas vous encombrer de votre voiture pour aller là-bas. Avec les transports en commun, on se rend jusqu'à la station Vaulx-en-Velin - la Soie en tram ou en métro et ensuite, des navettes gratuites vous déposent juste devant l'entrée principale. J'ai essayé la formule pendant le Sirha et les Bocuse d'Or en janvier. C'est idéal !

LES MERVEILLES DE JULIETTE

François-Louis Dejuinne, La chambre de Madame Récamier à l'Abbaye-aux-Bois, 1826, huile sur bois, 34,1 x 47,1 cm, Paris, musée du Louvre, département des peintures (c) RMN / © Jean-Gilles Berizzi

Au moment où le tourisme s'essouffle, où les régions et micro-régions multiplient les initiatives pour attirer les visiteurs chez eux et où l'écologie règne en maître sur les goûts du public, ce sont bizarrement les villes qui attirent le plus les touristes, français et étrangers. Il faut dire qu'elles savent mettre toutes les chances de leur côté. On ne risque guère de s'ennuyer dans les grandes métropoles entre le shopping, les festivals de toute nature et les grandes expositions.
C'est de l'une d'entre elles, qui a reçu le label d'Intérêt National du Ministère de la Culture que je veux vous parler ici.

Il est question d'une femme, Juliette Récamier, qui fut l'une des personnes les plus portraiturées de son temps. Davantage même que l'Impératrice Joséphine. Tous les lycéens qui ont appris la littérature dans le Lagarde et Michard se souviendront de ses portraits allongée sur une bergère, dans la position de la "dame au sofa" pour citer Mario Praz. Elle est née à Lyon en 1777, près du Palais Saint-Pierre justement, qui abrite le Musée des Beaux-Arts et lui-même l'exposition "Juliette Récamier, muse et mécène" et qui lui est consacrée jusqu'au 29 juin 2009.

Si les grandes expositions attirent le public dans les villes, c'est justement grâce à une conception assez somptueuse de l'art, avec des scénographies séduisantes et très léchées. On apprend ainsi, à découvrir tableaux, objets, meubles, lettres et vêtements (un petit soulier très émouvant...), que Juliette Récamier revint à Lyon entre 1812 et 1813, exilée par Napoléon. Preuve que l'on pouvait survire à un bannissement du genre.

Elle fut ruinée deux fois, ce qui ne l'a jamais empêchée de tenir salon. Même dans un deux pièces et d'attirer tous les beaux esprits de son temps comme Chateaubriand et Madame de Staël. Avant la lettre, elle inventa quasiment le harcèlement people. A chacun de ses voyages, elle déplaçait les foules. Tout le monde voulait l'apercevoir et pourtant, à l'époque, l'information circulait bien moins vite. Mais ça se savait. Cette généreuse donatrice aimait les arts, créait les modes et inspirait les artistes. Ses bustes en marbre de Chinard sont incomparables. Cela dit, il paraît qu'elle ne fut jamais satisfaite des résultats. Même de ses portraits peints par David et Gérard.

Découvrir une exposition de cette nature justifie le voyage jusqu'à Lyon. D'autant que l'hôtellerie a la bonté de pratiquer des tarifs promotionnels pendant le week-end. Mieux encore, pour ceux qui sont disponibles en semaine, il y a les chambres d'hôtes en ville qui se multiplient comme Les Toits de Lyon, un bel appartement design de la presqu'île ou encore la cabine du capitaine aménagée sur des péniches pour vivre sur la Saône ou le Rhône une délicieuse croisière immobile. La ville vaut d'être découverte à pied ou même en petite foulée. Le créateur de Joggin'City, unique en France, incite ses clients à courir le nez levé. Pour découvrir, entre autres merveilles et dans le Vieux Lyon, qui vaut à la ville d'être inscrite au Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco, gargouilles et sculptures et plus de 300 statues mariales, ce qui en fait un lieu unique à cet égard.



Les villes ont le vent en poupe et les hébergements s'organisent. C'est ainsi qu'à Paris, pour découvrir l'exposition "Le Grand Monde d'Andy Wharhol" au Grand Palais jusqu'au 13 juillet 2009 et les oeuvres de Kandinsky au Centre Pompidou du 8 avril au 10 août 2009, on cherchera à se loger grâce à un réseau d'appartements parisiens tous plus charmants et bien situés les uns que les autres. Alors que l'on ne jure que par l'air pur et la verdure, ce sont les villes qui tirent leur épingle du jeu.

LA CULTURE EN «PRIME»


Les belles expos cartonnent. Je ne suis pas seule à le penser. Dimanche soir 12 avril, jour de Pâques "Capital" sur M6 l'affirmait "Jamais les expos n'ont attiré autant de monde !" Avec 780.000 visiteurs pour Picasso au Grand Palais, il y a de quoi pavoiser. Sans doute en attend on autant pour "Le Grand Monde d'Andy Wharhol" et pour toutes celles qui se déroulent en province (moins de queue aux caisses, on en profite !) et qui bénéficient pour certaines du Label d'Intérêt National du Ministère de la Culture. Il y en a 12. Sortons les agendas et notons comment ne pas voyager idiot et intéresser la partie en fréquentant les arts.

D'autant qu'il ne s'agit aucunement d'un pensum. On sort ravi de ces belles manifestations qui présentent des chefs d'oeuvre, durent assez longtemps pour que l'on puisse programmer une visite et en profiter pour faire un peu de tourisme en ville, là où elles sont présentées. Elles bénéficient aussi de scénographies particulièrement séduisantes. Bref, la mise en scène de la culture est une vraie réussite et a bien dépoussiéré les musées. Les écoles, collèges et lycées les fréquentent et même les mères de famille le mercredi qui cultivent très doctement leur progéniture en élevant la voix pour faire profiter toute l'assistance de leur savoir et qu'on puisse les admirer dans le rôle de l'institutrice. Celles-là, à propos, on s'en passerait !

Parmi donc les morceaux de bravoure présentés aux 4 (!) coins de l'hexagone, on retiendra "L'âme du vin chante dans les bouteilles" au Musée d'Aquitaine à Bordeaux du 20 juin au 20 octobre, "Les Voyages Pittoresques" en Normandie en 3 lieux qui présentent la région sous 3 facettes. Romantique à Rouen, Monumentale au Havre et Contemporaine à Caen. C'est à partir du 16 mai et entre mi et fin août 2009. Je vous ai déjà invités à découvrir la belle Juliette Récamier au Musée des Beaux-Arts de Lyon, expo qui dure jusqu'au 29 juin 2009. J'aurai l'occasion de vous reparler des rites funéraires à Lugdunum par le fameux Musée Gallo-Romain de Fourvière avec une exposition qui débutera en décembre et se poursuivra jusqu'en 2010 pendant toute une année. Un mot encore de "Maurice Denis et la Bretagne – La leçon de Pont Aven" au musée de la ville entre le 6 juin et le 5 octobre avant de vous entraîner en Champagne à la découverte d'une pure merveille.

Qui l'eût cru, la ville de Troyes ne se limite pas à ses magasins d'usine où l'on solde toute l'année. A la Renaissance, la Champagne était synonyme d'effervescence et les bulles du plus célèbre et plus festif vin du monde, n'y étaient, cette fois pour rien. A la fin de la Guerre de 100 ans, les foires battaient leur plein au coeur de ce qui était la ville historique où se trouve l'église Saint-Jean-Au-Marché, là où est justement installée l'exposition "Le Beau XVIème – Chefs-d'oeuvre de la Sculpture en Champagne" qui se tient du 18 avril au 25 octobre 2009.

Ce sont 95 sculptures, parmi les plus belles et les plus délicates au monde qui seront présentées dans cette église dont l'impérieuse restauration aura duré 10 ans (elle menaçait ruine...). Elles viennent de Champagne et ont bénéficié d'une restauration complète pour 60 d'entre elles. Les autres, toutes classées au titre des Monuments Historiques, viennent de musées aussi prestigieux que le Metropolitan de New-York, le Musée de Cleveland, le Victoria and Albert Museum de Londres, du Louvre bien sûr – auquel on doit l'élaboration du comité scientifique de l'exposition – du musée national du Moyen-Age et du musée national de la Renaissance au Château d'Ecouen.

Ce patrimoine champenois est unique et l'art de la sculpture à l'époque s'inspirait de tous les courants artistiques. Les Flandres, l'Allemagne et l'Italie. Dominique Florentin, artiste italien originaire de Florence était même allé jusqu'à s'installer en Champagne. Ce qui caractérise ces oeuvres sublimes, c'est la polychromie des sculptures, la douceur de la pierre de Champagne, la finesse des drapés et le sage sourire des vierges. Les Ymagiers, du nom donné aux sculpteurs, graveurs et peintres du XVIème siècle, étaient réputés pour la délicatesse de leurs oeuvres, les Champenois plus encore.

Inutile donc de préciser que cette exposition vaut le voyage car il est rare de rassembler autant d'oeuvres majeures dans une seule exposition. On en profitera donc pour découvrir Troyes qui rassemble un des plus beaux ensembles de maisons restaurées en Europe. Le quartier sera mis en lumière entre le 24 juillet et le 30 août chaque fin de semaine et, entre le mois de mai et la mi-octobre les jardins médiévaux de la ville, notamment autour de l'église Sainte-Madeleine qui date du XIIème siècle, seront ouverts au public. Ils sont au nombre de 4 et bientôt 5. Tous ceux qui sont passionnés par l'histoire des Templiers adoreront découvrir le Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient dans lequel l'Ordre a son berceau. Ils assuraient la sécurité des pèlerins de passage qui se rendaient en croisade. A Payns, près de Troyes, un musée leur est consacré.

A l'heure où la culture française se distingue, soit-disant, par la qualité de ses comédies sur grand écran, on est un peu rassuré de voir s'organiser des événements du genre. Sans bouder le plaisir de qui que ce soit et la faculté de distraire et détendre de "Bienvenue chez les Ch'tis", ces belles et grandes expos vous ont tout de même une autre allure.

UN PARRAIN NOMMÉ VEYRAT…



Il est là avec sa croix de Savoie autour du cou, sa blouse et son chapeau. Mais aussi sa béquille qui ne le quitte pas et rappelle que c'est à cause d'un accident de ski qu'il a été forcé de mettre la clé sous la porte de sa maison d'Annecy. Prétexte ? Pourquoi pas...

Ce ne serait pas la première fois que le chef savoyard prend un coup de speed et annonce qu'il arrête tout, agacé par les contraintes de la direction d'entreprise. Mais d'habitude ça ne durait que 8 jours.

Là c'est du sérieux et le Veyrat que l'on connaît bien, assène ses vérités "Il faut les moyens pour fermer une entreprise qui tourne bien ! Moi, depuis que c'est fermé et que les clients ne font plus tourner la machine, tous les autres continuent à réclamer des ronds !" Comprendre l'administration qui ne lâche pas l'affaire comme ça.

Marc Veyrat, qui continue à figurer dans le Michelin avec 3 étoiles, parce qu'il a fermé boutique juste avant la parution du guide (grandeur et misère des supports papier, ainsi figés...), a reclassé, à ses dires, tous ses employés. Mais l'Urssaf continue à envoyer la facture. Alors il se lâche et bougonne sur le sujet. Encore que le bonhomme, touché par la célébrité et depuis qu'il signe des autographes, semble faire attention à ce qu'il dit. Président d'honneur de la première édition du concours Toqueshow organisé par les Toques Blanches Lyonnaises et la société Brake, il est patelin sur la scène, couvre tout un chacun de compliments, dit, à l'instar de Jacques Martin dans l'Ecole des Fans que les candidats (8 finalistes sur 50 participants, ce qui beau pour une première édition...) ont tous du talent et c'est vrai.

Dans la foulée, il congratule l'infatigable Christophe Marguin, président et initiateur de l'événement, Joseph Viola, le chef patron de Daniel & Denise qui a tout organisé, et se félicite des concours de cuisine qui font progresser notoirement les candidats et entretiennent la flamme, dont a besoin, et à ses dires, "le plus beau métier du monde".

De vrais talents en devenir se retrouvent en finale. C'est Jérôme Jaegle qui officie chez Christian Têtedoie à Lyon qui emporte trophée, chèque, champagne et un voyage Air France, mais il est suivi de près par Lionel Veillet qui travaille dans les cuisines de la Présidence de la République et Grégory Patoux du Château de Bagnols (69-Rhône) à peine moins récompensé par Brake dont le PDG, résolument britannique, cultive l'humour, évoque sur scène "cette putain de crise" (dans le texte) et invite le gagnant à partager son chèque avec lui-même ! Tout cela est très bon enfant, on récompense même un jeune commis, élève de l'Ecole Hôtelière de Dardilly qui a accueilli les épreuves - c'est une fort bonne idée pour donner aux jeunes du coeur à l'ouvrage - et on parle projets...

L'ami Veyrat, qui ne dételle pas, s'apprête à lancer un pavé dans la mare. Ardent défenseur des meilleurs produits, il va s'attaquer aux abus de tout ce qui se dit bio et ne l'est pas toujours. Lui ne croit qu'au label AB et s'apprête à en asticoter plus d'un, car il ne faut pas rester sur des acquis de 30 ans d'âge. Il a déjà ouvert Cozna Vera un fast-food bio à Annecy (tremble Mac Do, tremble...), évoque un Musée de la Plante Aromatique et Sauvage, une école de cuisine et mille autres projets. Rigolard en se présentant comme un "chef virtuel", il va bien sûr prendre soin de sa santé et revenir sur le devant de la scène pour des actions qui ne réclament pas autant d'investissement physique que la direction d'une cuisine et d'un restaurant mais beaucoup d'énergie et aussi une grande gueule. Et ça, il a !

FAN DES SIXTIES



En matière de mode, Lyon ne s'en laisse pas conter. Il faut dire, qu'à la suite du travail des soyeux et autres cartonniers, les créateurs se sont révélés nombreux entre Saône et Rhône et, sans être aussi excentrique que Londres, la ville aime les belles enseignes, les créations pointues, les vêtements d'autrefois réinterprétés.
Le Marché de la Mode Vintage, dont la première édition a eu lieu en 2002, s'est inscrit comme un des tout meilleurs du genre.

Au point que, quand l'association Modalyon et Nadine Gelas, qui fut la première directrice et la créatrice de l'Université de la Mode, eurent l'idée de ce marché de la belle fripe sur les carreaux du Marché de Gros, Didier Ludot, "Antiquaire de mode" et propriétaire de 2 boutiques dans la Galerie du Palais Royal à Paris, a accepté d'entre être le parrain.

C'est Serge Bensimon, le fameux créateur des surplus et pour lequel le vintage n'a aucun secret, qui prend le relais et délivrera ses coups de cœur parmi les exposants du marché. Car si les marchés vintage se sont multipliés depuis, celui de Lyon est de haute tenue et n'a rien du tout d'un vide-grenier. Il se déroulera cette année sur 2 jours les 30 et 31 mai, toujours au Marché de Gros (il y a de la place) et une ardente visiteuse et quasi-militante du genre, me confiait que, les premières années, elle n'avait pas arrêté de se mordre les doigts en découvrant sur les stands tout plein d'objets, vêtements, chaussures, pièces de lingerie qui ressemblaient à des pièces dont elle s'était elle-même débarrassée au fil des années. Forte de cette expérience, j'ai donc décidé de garder mon Tam-Tam jaune poussin et de lui laisser prendre de la valeur. On n'est jamais trop prudent !



On attend cette année environ 300 exposants. Certains sont des particuliers, d'autres de vrais pros venus du monde entier. Ce sont souvent les stands des américains, des anglais et des italiens qui ont subjugué les visiteurs, particulièrement en 2008. Ce qui fait aussi la valeur du marché de Lyon, c'est que les objets mis en vente, qui datent des années 50, 60, 70 et 80, sont souvent griffés. C'est là que l'on peut trouver une saharienne Saint Laurent de l'année de sa création, les mini-jupes tout droit sorties du film "Blow Up", des créations en métal de Paco Rabanne, des fripes hippie peace and love, un vrai de vrai Teppaz et les microsillons qui vont avec et c'est, pour les fashionitas, une excellente occasion de se balader avec d'improbables vêtements, certains reconstruits et réinterprétés.

C'est d'ailleurs le sujet du défilé Esmod. Les étudiants se voient confier des pièces vintage et doivent les recréer à leur idée. Aux dires de Martine Villelongue, directrice de l'Université de la Mode, c'est à ne pas manquer. Ils défilent avec leurs créations en compagnie de voitures anciennes. Mais pas des Delage ou des Dedion Bouton, on verra plutôt des Fiat 500, des 4L (avec une cruche Ricard ? Ça, c'est vintage !), des Dedeuche vert prairie.

Ce qui fait tout l'intérêt de ce marché à l'ancienne, c'est aussi tout ce qui foisonne tout autour. Du 23 au 30 mai, un vingtaine d'enseignes lyonnaises proposent un parcours vintage en presqu'île ; des restaurants se coulent dans le moule sur place et à l'extérieur avec la présence de la Communauté du Goût qui s'est donné pour mission de former une passerelle entre producteurs qui "font bien" et consommateurs qui ne se contentent que du meilleur. Et en apothéose, le concours du Meilleur Look Vintage remis le samedi à un couple de visiteurs et le dimanche à un couple d'exposants. A noter aussi, l'Espace Créateur avec 18 jeunes futures marques qui tentent de se lancer, des cours de Rock and Swing le dimanche, des opérations de relooking proposées par l'Ecole Peyrefitte www.peyrefitte.com et quantité d'autres animations.

Cette année, la manifestation se fait sur le thème de la musique, c'est un tremplin musical pour de jeunes groupes qui remplace le concours de nouvelles. Et tout le monde se retrouve sur la péniche la Marquise pour une soirée Rock and Market à partir de 23h.
Pour appuyer l'événement et donner les moyens à tous ceux qui ne sont, comme on dit à Lyon "point d'ici", l'Office du Tourisme a mis en place un Pack Marché de la Mode Vintage qui permet de réserver, hôtel, entrée au marché et la Lyon City Card pour visiter Lyon à tarif réduit d'un seul clic.

P.S. : Les 15000 premiers visiteurs se verront remettre un shopping bag pour y glisser leurs achats. Ça sent le collector !