dimanche 3 août 2014

UN PARRAIN NOMMÉ VEYRAT…



Il est là avec sa croix de Savoie autour du cou, sa blouse et son chapeau. Mais aussi sa béquille qui ne le quitte pas et rappelle que c'est à cause d'un accident de ski qu'il a été forcé de mettre la clé sous la porte de sa maison d'Annecy. Prétexte ? Pourquoi pas...

Ce ne serait pas la première fois que le chef savoyard prend un coup de speed et annonce qu'il arrête tout, agacé par les contraintes de la direction d'entreprise. Mais d'habitude ça ne durait que 8 jours.

Là c'est du sérieux et le Veyrat que l'on connaît bien, assène ses vérités "Il faut les moyens pour fermer une entreprise qui tourne bien ! Moi, depuis que c'est fermé et que les clients ne font plus tourner la machine, tous les autres continuent à réclamer des ronds !" Comprendre l'administration qui ne lâche pas l'affaire comme ça.

Marc Veyrat, qui continue à figurer dans le Michelin avec 3 étoiles, parce qu'il a fermé boutique juste avant la parution du guide (grandeur et misère des supports papier, ainsi figés...), a reclassé, à ses dires, tous ses employés. Mais l'Urssaf continue à envoyer la facture. Alors il se lâche et bougonne sur le sujet. Encore que le bonhomme, touché par la célébrité et depuis qu'il signe des autographes, semble faire attention à ce qu'il dit. Président d'honneur de la première édition du concours Toqueshow organisé par les Toques Blanches Lyonnaises et la société Brake, il est patelin sur la scène, couvre tout un chacun de compliments, dit, à l'instar de Jacques Martin dans l'Ecole des Fans que les candidats (8 finalistes sur 50 participants, ce qui beau pour une première édition...) ont tous du talent et c'est vrai.

Dans la foulée, il congratule l'infatigable Christophe Marguin, président et initiateur de l'événement, Joseph Viola, le chef patron de Daniel & Denise qui a tout organisé, et se félicite des concours de cuisine qui font progresser notoirement les candidats et entretiennent la flamme, dont a besoin, et à ses dires, "le plus beau métier du monde".

De vrais talents en devenir se retrouvent en finale. C'est Jérôme Jaegle qui officie chez Christian Têtedoie à Lyon qui emporte trophée, chèque, champagne et un voyage Air France, mais il est suivi de près par Lionel Veillet qui travaille dans les cuisines de la Présidence de la République et Grégory Patoux du Château de Bagnols (69-Rhône) à peine moins récompensé par Brake dont le PDG, résolument britannique, cultive l'humour, évoque sur scène "cette putain de crise" (dans le texte) et invite le gagnant à partager son chèque avec lui-même ! Tout cela est très bon enfant, on récompense même un jeune commis, élève de l'Ecole Hôtelière de Dardilly qui a accueilli les épreuves - c'est une fort bonne idée pour donner aux jeunes du coeur à l'ouvrage - et on parle projets...

L'ami Veyrat, qui ne dételle pas, s'apprête à lancer un pavé dans la mare. Ardent défenseur des meilleurs produits, il va s'attaquer aux abus de tout ce qui se dit bio et ne l'est pas toujours. Lui ne croit qu'au label AB et s'apprête à en asticoter plus d'un, car il ne faut pas rester sur des acquis de 30 ans d'âge. Il a déjà ouvert Cozna Vera un fast-food bio à Annecy (tremble Mac Do, tremble...), évoque un Musée de la Plante Aromatique et Sauvage, une école de cuisine et mille autres projets. Rigolard en se présentant comme un "chef virtuel", il va bien sûr prendre soin de sa santé et revenir sur le devant de la scène pour des actions qui ne réclament pas autant d'investissement physique que la direction d'une cuisine et d'un restaurant mais beaucoup d'énergie et aussi une grande gueule. Et ça, il a !

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