vendredi 27 novembre 2015

LES ANGES DE LUDWIGSBURG


Des fenêtres de l’appartement de notre guide Wolfgang Danner au sommet d’une tour qui domine Ludswigburg, on tombe littéralement sous le charme. En découvrant à 360° le château, ses jardins, les églises et les anges qui veillent sur le plus beau marché de Noël baroque d’Allemagne. Juste au-delà, il y a Stuttgart et son marché de Noël  qui date de 1692.

Wolfgang est fier de son effet et de nous avoir accordé ce privilège de nous recevoir chez lui. Ce charmant vieux Monsieur adore sa ville et, même s’il n’est pas guide professionnel, cet ancien cuisinier qui a fait le tour du monde – d’où son français quasi parfait – donne tout son temps pour que les nombreux visiteurs l’apprécient à sa juste valeur et en profitent au maximum.

Amoureux du château

Il nous conduit à travers les quelques 452 pièces du château. Evidemment nous n’aurons pas le temps de tout voir, ni non plus l’opportunité de faire des images, car la nuit est tombée depuis longtemps en ce mois de décembre.


Mais le château y gagne en mystère et nous y sommes presque seuls pour déambuler dans ce témoignage impressionnant de l’architecture européenne absolument fastueux. C’est le duc de Wurtemberg Eberhard Ludwig qui a commencé à le construire en 1704. Il est somptueusement meublé avec des pièces du 18 et 19ème siècles, décoré de fresques remarquables et de stucs et une immense galerie de portraits observe le visiteur.

Cet ensemble qui vaut naturellement une visite à lui tout seul et particulièrement quand les jardins sont fleuris – ils ont le même aspect qu’en 1800 - abrite aussi un musée de la mode, un musée de la céramique et un musée lapidaire. Au cœur du jardin, sont dissimulés deux autres châteaux plus petits, Monrepos, le château du lac et le château baroque de la Favorite, lieu de plaisirs et pavillon de chasse.

On est absorbé par le marché de Noël dès que l’on pénètre dans la ville. Anges omniprésents, lumières dorées, public et visiteurs enchantés qui se régalent du spectacle des cuisiniers qui préparent des tartes géantes dans de gigantesques fours à bois et dégustent avec les doigts et des étoiles dans les yeux, les « Dinnende » petites tartes flambées succulentes.

Des allées entre les résidences ducales.

En remontant l’allée qui nous conduit vers l’Office du Tourisme abrité dans un musée, le MIK, on apprend ainsi que les ducs de Wurtemberg avaient tracés des allées qui leur permettaient de relier entre elles les somptueuses bâtisses de leurs châteaux.



Les seigneurs étaient fort riches et très puissants. Ils ont laissé une très forte empreinte dans tout le pays et même si Stuttgart est la capitale régionale, les autres villes, à l’image de Karlsruhe, ont su garder des infrastructures fédérales qui leur donnent une certaine importance et participent à leur développement économique.

A Stuttgart, on se sait dans une ville à l’industrie florissante (encore aujourd’hui), mais qui a aussi une importante vie culturelle. L’architecture du château, par exemple, construit au Xème siècle et résidence des ducs de Wurtemberg à partir du XIVème siècle, a fortement déplu aux ducs Christophe et Louis qui ont construit une bâtisse Renaissance bien plus dans l’air du temps (le leur).

Stuttgart compte aujourd’hui une cinquantaine de théâtres, de nombreux musées une centaine de maisons d’édition et son opéra est reconnu dans le monde entier. Les bombardements pendant la seconde guerre mondiale, n’ont pas empêché que des spectacles y soient donnés dès octobre 1945. De la formidable capacité à se relever.

Malgré tout, il ne faut pas manquer les 9 étages du musée de l’Automobile et les quelques 160 véhicules Mercedes Benz qui y sont présentés. Porsche est présent aussi et le public se presse nombreux. On est en Allemagne.



« Tout le monde en Bade-Wurtemberg connaît Metzingen, par ailleurs siège de la marque Hugo Boss et Outletcity, son complexe de magasins d’usine à 30 km au sud de Stuttgart. Les « Winter days » pendant lesquels les affaires sont encore meilleures durent du 6 novembre au 6 janvier. » 

Les nounours à vélo

Descendre la Koenigstrasse, longue artère commerçante de 1,2 km est un des sports favoris des fashionitas et des autres.


Presque tout au bout sur la Schlossplatz, c’est le paradis des enfants qui ouvre les portes du marché de Noël. Vieux de plus de 300 ans, il se tient comme à peu près tous les autres du 24 novembre au 22 décembre et les Allemands qui s’y rendent ne le font pas qu’une fois.

Ils s’y baladent, ils y vivent, ils y mangent, ils y chantent et ne se lassent pas des chalets dont le toit est décoré de scènes de la Nativité ou encore avec les personnages des contes de Grimm. Hansel et Gretel, Blanche-Neige et la hideuse sorcière très réussie, Nusssnacker, le casse-noisette que l’on voit partout et des nounours, des nounours et des nounours.


 « Les commerçants des marchés de Noël baptisent les merguez "les saucisses françaises". Pas doués en géographie nos amis germains, ils doivent croire que Montbéliard est aux portes du Sahara puisque c’est plus au sud que chez eux !
  

Les Allemands sont de grands tendres et cultivent une vraie passion affectueuse pour les ours en peluche Steiff nés et fabriqués chez eux dont le petit Charly est l’emblème et dont tous les enfants ou presque ont au moins un exemplaire.


Des nounours, il y en a à foison dans le parc du château. Sur un fil de fer à vélo, acrobates et comédiens, ils décorent les toits des chalets qui surplombent le petit train qui transporte les petits dans un décor de maquette absolument adorable.

Juste à côté, il y a le marché de Noël finlandais avec ses tipis, ses rennes et son saumon fumé sur place. En plus des vins chauds du marché, ou à la place, on « siffle » des Glögi, boisson typique à base de vin, de fruits et d‘épices. Dans les villes allemandes pendant toute la période de l’Avent, Noël se glisse partout.