mardi 27 septembre 2011

OHÉ DU MUSÉE!



A Douarnenez, le Port Musée avec ses 7 bateaux à flot dont 5 visitables est une référence dans toute la Bretagne et sur les côtes en général. D'autant plus qu'il a failli sombrer corps et biens après une première initiative qui s'était soldée par un échec. Désormais, entre les mains du conservateur Kelig-Yann Cotto, héritier de marins, il accueille des milliers de visiteurs tout de suite attirés par les cales, les cordes, les machines et les postes de pilotage scénographiés, très habiles à donner une idée précise de la vie des marins sardiniers qui ont fait autrefois la fortune de Douarnenez.

Mais il ne faut pas manquer, de l'autre côté de la rue, le musée et ses vastes salles avec sa collection permanente de 250 bateaux et 5000 objets qui racontent merveilleusement bien la mer. Et surtout des expositions temporaires d'une qualité rare.

Elles sont au nombre de 3 en ce moment. "Voiles anciennes du Bangladesh" qui dure jusqu'au 2 novembre et qui a déjà été plusieurs fois prolongée. Il est question d'un pays pauvre, soutenu par l'ONG Friendship qui a créé sur place le Musée Vivant du Bateau Traditionnel du Bangladesh dont proviennent objets et maquettes exposés au Port-Musée. Pour l'association, l'idée que le savoir-faire naval des pêcheurs du lieu disparaisse au profit d'embarcations chinoises brutalement importées était insupportable. Pas seulement pour une question de mémoire et de patrimoine, mais surtout parce que les bateaux traditionnels sont des outils adaptés pour survivre dans un pays qui vit entre les fleuves et la mer, en équilibre permanent avec la folie des eaux. Du Brahmapoutre, du Gange, de la Meghna et du golfe du Bengale.

Dans un genre complètement différent, mais tout aussi aventureux, c'est la démarche artistique de Chloé Batissou, fille de la rade de Brest et associée au peintre Matthieu Dorval dont l'œuvre a spectaculairement évolué au fur et à mesure de la mise en place de "Land's end - Terres d'infini" (jusqu'au 2 novembre) qui a conduit les auteurs avec Thomas Dorval, réalisateur infographiste et Hughes Germain artiste sonore à la rencontre des "Finistères", les extrémités nord-occidentales de l'Europe, qui ont co-produit l'exposition. De la Galice à l'Irlande et de la Cornouaille Britannique à la Bretagne.

La troisième exposition en cours, qui est présentée jusqu'au 3 janvier 2012 est d'une facture encore différente. Il s'agit de "Douarnenez à l'aube de la Grande Guerre" à travers les photographies de Georges Bertré. Ce petit fils d'un négociant norvégien est né à la fin du XIXème siècle et a dirigé l'entreprise familiale de matériel de pêche. Mais il cultivait une passion absolue pour la photographie et il a laissé une série de clichés complètement inédits sur 300 plaques de verre dont ses héritiers ont fait don au musée qui les a numérisées. Ce véritable trésor raconte la vie des habitants et ils ont été invités à participer et se raconter en venant se reconnaître sur les photos.

Pour quitter Douarnenez, empruntez le Chemin de la Sardine, un parcours de 17 panneaux qui vont du belvédère des Plomarc'h en surplomb de la baie aux venelles du port de Rosmeur et qui raconte l'histoire sardinière du port de Douarnenez de l'époque gallo-romaine jusqu'à l'installation des conserveries au siècle dernier.

En Bretagne comme au Bangladesh, la mer reste la mer et l'océan, quelques soient les époques a toujours tendance à submerger. En se rendant à la Pointe du Raz, fort opportunément classé désormais Grand Site de France comme la Montagne Sainte Victoire ou encore le Mont Saint Michel, on en mesure toute l'étendue.

Le lieu a été préservé et le vaste parking payant qui s'arrête aux abords et oblige les promeneurs à terminer longuement à pied, représente une manne qui en permet l'entretien. L'île de Sein, que l'on aperçoit au loin est une partie émergée de la bande rocheuse qui prolonge le cap et plonge dans la mer. Elle est menacée par la montée des eaux due aux changements climatiques.

En juillet-août, on peut visiter le phare et c'est le seul avec le phare d'Eckmühl à la pointe de Penmarc'h dans le Sud-Ouest du Finistère qui accueille les visiteurs. Sinon que ce dernier qui mesure 65 mètres (307 marches) et dont le feu porte à 30km est ouvert, lui, jusqu'au 3 novembre. C'est la marquise de Blocqueville, fille du Maréchal d'Empire Davout, nommé prince d'Eckmühl qui en a permis la construction en 1895.

Pour rejoindre ensuite Le Guilvinec et les bateaux de pêche d'Haliotika, il faut absolument suivre la joliment nommée Route du Vent Solaire et ses 13 thèmes historiques. Et faire un petit stop à Pont Croix à l'excellente crêperie l'Epoké pour y déguster une crêpe au beurre de sardine et citron ou une crêpe à l'andouille. Parfaite illustration de la rencontre de la terre et de la mer, de la pêche et de l'élevage du cochon qui ont toujours fait vivre la Bretagne et les Bretons.

1 commentaire:

Guideapolis a dit…

Bonjour,
Merci d'avoir fait découvrir ce musée. Savez-vous si ce musée/bateaux se visite avec un guide?