samedi 12 septembre 2009

LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND



Du festival de cinéma "Lumières 2009", qui voit - enfin ! - le jour à Lyon du 13 au 18 octobre, Thierry Frémaux, son directeur et par ailleurs délégué général du Festival de Cannes et directeur de l'Institut Lumière, dit, en manière de boutade, qu'il fait partie des projets depuis le 19ème siècle !
Date à laquelle les célèbres Frères Lumière ont inventé le 7ème art et filmé la sortie de leurs usines dans ce qui est aujourd'hui une belle salle de cinéma jouxtant l'Institut Lumière : le Hangar du 1er Film, classé Monument Historique.

Thierry Frémaux est bien armé pour organiser et pérenniser cette manifestation qui se veut davantage un festival de rétrospectives et autres honneurs aux grands cinéastes du monde plutôt qu'une compétition comme il y en a déjà pas mal. Tout le monde participe à ce festival qui est avant tout celui de la cinéphilie et des cinéphiles. Et ils sont nombreux à Lyon. Origines du cinéma obligent ! Et puis, il est temps que l'on sache, de par le monde, que le cinéma, pas plus que l'automobile d'ailleurs, (n'est-ce pas Monsieur Obama !), n'a pas été inventé aux Etats Unis et surtout pas à Hollywood. Force est toutefois d'admettre que les studios et stars californiens ont fait beaucoup pour la pellicule. Davantage que Lyon de toute évidence.

Avant de créer Lumières 2009, il a fallu faire du chemin. Créer l'Institut Lumière (présidé par Bertrand Tavernier), qui s'est approprié l'histoire du cinéma et a attiré de nombreux acteurs et réalisateurs dans le berceau du cinéma. Ensuite, il y a eu, Rhône-Alpes Cinéma, à l'initiative de Roger Planchon, le pôle Pixel à Villeurbanne, le studio d'animation Folimage à Valence, le Festival International du Film d'Animation, le Festival du Film Italien à Annecy. Tout doucement la région s'est réapproprié le cinéma. Elle est désormais une des premières régions de l'image en Europe. Bon début.

Très enjoué, Thierry Frémaux ne cache pas son excitation. Ménage ses effets pour annoncer combien il se réjouit de la première grande rétrospective du festival Il était une fois Sergio Léone qui, en rendant hommage au réalisateur italien de westerns spaghetti, à l'occasion des 20 ans de sa disparition, en projetant l'intégrale de son œuvre, permettra à de jeunes spectateurs de la découvrir dans des conditions splendides. Versions restaurées, copies neuves, grand écran... Thierry Frémaux encore : "la plupart des jeunes gens de moins de 30 ans, ne les ont vus qu'en vidéo et jamais sur grand écran."

Car ce festival-là est aussi celui du devenir du cinéma et de ses techniques. Restauration, numérisation, redécouverte d'oeuvres disparues... Avec Cannes et toute la programmation de l'Institut Lumière, Thierry Frémaux a un carnet d'adresses impressionnant et c'est l'oeil gourmand, sûr de son effet, qu'il a annoncé son invité d'honneur : Clint Eastwood ! Qui lui demandait encore, il y a peu quand il reviendrait à Lyon. A l'immense acteur, réalisateur, cinéaste, Lyon remettra le premier prix Lumière récompensant l'ensemble de son œuvre.

Les politiques ont du mal à cacher leur joie devant cet aboutissement. Même si les images du film Le Bon, la Brute et le Truand sert d'introduction à leurs allocutions. Gérard Collomb, maire de Lyon, rigole d'être le Bon ; Jean Jacques Pignard, pour le Conseil Général, fait de l'esprit sur la Brute et Jean Jacques Queyranne, président du Conseil Régional et cinéphile comblé par l'événement, assume le Truand de bonne grâce.

Pour que la fête soit complète, le festival se tiendra dans toutes les salles des 57 communes du Grand Lyon. Autour de l'hommage à Sergio Leone, il y en aura un autre à Don Siegel, les deux réalisateurs étant ceux à qui Clint Eastwood a dédié son film "Impitoyable". L'occasion de mieux découvrir l'humour et l'énergie du réalisateur de "L'Inspecteur Harry".

Avec une autre rétrospective sur l'oeuvre de Shin Sang-ok, le réalisateur coréen dont la plupart des films restent inédits en France ; Eddie Muller et "The Art of Noir" pour tous les amateurs de films sombres et les Sublimes Moments du Muet, la programmation de cette première édition assortie d'expositions, d'ateliers, de colloques et de rencontres sera à peu près bouclée.

Le succès est tel que les réservations vont bon train et que l'on connaît même un admirateur français de Clint Easwood, vivant à Shangaï, qui se dit prêt à faire le voyage ! Quant à Thierry Frémaux, il se demande si Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique Lyonnais sera capable de demander au réalisateur, comédien et cow-boy à ses heures, de donner le coup d'envoi du match Lyon-Sochaux le 17 octobre à Gerland. On demande à voir !

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