jeudi 4 mars 2010

MARSEILLE ENTRE HIER ET DEMAIN



Marseille qui a donné un fameux coup de rein quand le TGV a ramené à sa porte des Parisiens qui n'en pouvaient plus des brumes et des embouteillages. Ils ont découvert autre chose...

La Cité Phocéenne n'y va pas par 4 chemins et quand elle a posé sa candidature au titre de Capitale Européenne de la Culture 2013 (qu'elle a gagné, soit dit au passage...), elle a tout de suite annoncé la couleur.

Il s'agissait d'enrayer un déclin annoncé. De reprendre la main et de profiter de sa situation sur la Méditerranée pour prendre la place de leader d'une future union qui borde les rives du berceau des civilisations. Frapper fort en somme. Sur l'air de « t'as pas 100 balles », Marseille a touché le pactole. En mettant en avant tradition et modernité, la culture comme force de régénération, sa position de territoire d'immigration et de ville-refuge. En la matière, elle absorbe assez naturellement les désordres des rives de la Méditerranée. La chance qu'elle a, avec le TGV, c'est d'accueillir les gens du Nord. Forcément fructueux.

Parce que les Bouches-du-Rhône et ses trois territoires (Marseille, Arles et la Camargue et la Provence) sont les invités d'honneur du 30ème Mahana de Lyon, la plus ancienne cité de France (elle avoue 2600 ans au compteur...) valait bien le voyage entre futur et idées reçues.

N'essayez pas de demander à voir le Café de la Marine (assez décevant soit dit en passant, mais ce n'est pas non plus un monument historique...), personne ne fera l'effort de vous le montrer. Et si vous voulez traverser la baie sur le tout nouveau « ferryboate » électrosolaire, qui tient un des premiers rôles dans la trilogie de Pagnol, vous le ferez tout seul. Marseille s'agace un peu devant les poncifs et on peut comprendre. Je suis bien placée pour le savoir. Quand les touristes viennent à Lyon seulement pour goûter aux tripes, au saucisson et au tablier de sapeur, c'est la même chose. César, Panisse et Monsieur Brun, même combat !

En revanche, on vous montre volontiers le café où se tourne « Plus belle la vie », le feuilleton à succès de France3, qu'il n'est pas politiquement correct de ne pas apprécier. Je ne fais pas partie de ceux qui se collent devant la TV tous les soirs à la place du Journal de 20heures. Je ne regarde pas le 20heures non plus d'ailleurs et je ne suis pas la seule !

Pas vue non plus la sardine. Celle qui a bouché le port ! Et pourtant, elle est partout. Marseille, c'est plus grand que Paris en superficie, Marseille c'est plus peuplé que Lyon (question de comptage, ça dure depuis des lustres), Marseille avec Euroméditerranée a ouvert le plus grand chantier de rénovation d'Europe (480 hectares). Là ce n'est pas faux. Mais il fallait bien ça.

Une seule des tours est construite à l'heure actuelle, mais celle-là comme toutes les autres, n'auront pas la possibilité de dépasser la hauteur (154m) de la Bonne Mère. A Marseille, ville de marins qui risquaient leur vie plus souvent qu'à leur tour, on ne plaisante pas avec ces choses-là. Dans le nouveau quartier qui ouvre sur la mer et qui accueillera le nouvelle gare TGV, les fameux studios de la Belle de Mai où travaillent des centaines (voire des milliers, on est à Marseille...) d'intermittents du spectacle, on produit des téléfilms (mais pas mal de navets...) à la chaîne. Et on espère bien développer le secteur pour faire de la capitale de la Provence, une sorte de Hollywood méditerranéen de la série télé.

Comme toutes les villes de première importance en France et surtout en Europe et dans le monde, Marseille a des talents dans tous les secteurs. La création de mode y est florissante et on compte de nombreux grands restaurants. Le Petit Nice de Gérald Passédat, gratifié de 3 étoiles Michelin et d'une vue à couper le souffle ; Une Table au Sud de Lionel Lévy et l'Epuisette de Guillaume Sourrieu, que j'avais connu aux Fermes de Marie à Megève avant Nicolas Le Bec, au coeur du Vallon des Auffes sous la Corniche et dont la vue sur les îles du Frioul n'est pas le moindre des charmes. Il ne faut pas oublier Peron et sa cuisine de la mer très raffinée. Là aussi la vue sur la rade de Marseille est époustouflante.

Tout cela pour ne citer que les étoilés Michelin, mais si vous voulez de bonnes adresses sur Marseille et pas seulement des adresses de luxe, je ne saurais trop vous conseiller d'écouter la chronique de Bernard Loubat le matin sur France Bleu. Son enthousiasme est communicatif.

Parmi ses spécialités emblématiques, Marseille ne renie pas la bouillabaisse. Depuis 2005, l'Office du Tourisme et des Congrès propose un cours de bouillabaisse en partenariat avec le restaurant le Miramar dont le chef Christian Buffa révèle ses secrets pour cuisiner LA spécialité marseillaise. Evidemment, il y a aussi les spécialités plus confidentielles comme les navettes, délicieux petits biscuits artisanaux au parfum de fleur d'oranger, confectionnés sans levure et que l'on trouve chez José Orsoni dans le quartier du Panier, le plus ancien de la ville. Les huiles évidemment et aussi le pastis. Té !

A l'instar de Lyon, et contrairement à Paris, Marseille est une ville dont on s'échappe facilement. Pour filer dans les Calanques à découvrir en randonnée ou à bord du bateau solaire Le Solis, profiter des plages (il y en a une cinquantaine) et aussi plus au nord, de la Provence et de la Camargue. Une échappée belle en Arles, ville authentiquement romaine pour y découvrir la fabuleuse exposition « César Le Rhône pour mémoire – 20 ans de fouilles dans le fleuve en Arles » jusqu'au 19 septembre 2010 s'impose absolument et aussi pour profiter des charmes des étangs du delta et de ses chevauchées fantastiques le long des élevages de taureaux. Je vous en parle très prochainement...

Aucun commentaire: