samedi 18 août 2012

LA CANICULE AU FRAIS!

Elle fait ce qu'elle veut la canicule et si les masses d'air qui viennent du Sahara décident de se poser sur la France au cours de la seconde quinzaine d'août, on n'a rien à dire. Seulement voilà, en montagne, là où il fait frais, les établissements commencent à fermer. Mais à Courchevel, le Chabichou continue à ouvrir l'œil.

Il y en a pour dire qu'une canicule après le 15 août, ce n'est jamais arrivé. Preuve que le temps se dérègle. Sauf que, je me souviens parfaitement en 1987, alors que le mois de juillet avait été à peu près aussi frisquet et arrosé qu'en 2012, la grosse chaleur s'était installée en fin de saison et jusqu'au début septembre.

En Egypte, alors qu'on donnait "Aïda" aux Pyramides,  le 19 septembre, il faisait moins chaud qu'à Paris (moins humide surtout, donc l'impression de chaleur accablante n'était pas la même…). Au retour, le 22 septembre, c'était autre chose. L'automne avait débarqué et bien débarqué.

Au Chabichou, et malgré l'adversité (les commerces dans la station n'ont pas ouvert avant la première semaine de juillet, début des vacances scolaires, c'est malin!), on tient la position. Toute la famille Rochedy dont, - en dehors des affinités personnelles qui sont grandes, on ne peut que saluer la disponibilité - , ont décidé d'ouvrir leur hôtel jusqu'en septembre et à des tarifs stupéfiants par rapport à l'hiver. Il faut dire que la clientèle qui raffole de la montagne l'été n'a pas les mêmes moyens, ni les mêmes modes de vie.

Les marmottes, les tarines et les edelweiss

La balade dans le parc de la Vanoise avec Nicolas, le fils de la maison, formé pour être guide de haute montagne, mais qui a bifurqué, par nécessité pour diriger la maison, est un moment exceptionnel. Il raconte ses Alpes comme il les aime avec un je-ne-sais-quoi d'un rien bourru qui apporte la preuve qu'il n'a pas été contaminé une seconde par le bling-bling de la station l'hiver.

Morceaux choisis: "Il faut veiller à ne pas trop rester en bas dans la civilisation, sinon, on perd son âme." Le bas? Non, non, pas la vallée. Pas Albertville, Chambéry, Lyon ou Paris. En bas, c'est la station. En haut, ce sont ses amis qui passent l'été à l'estive avec les troupeaux de vaches tarines, abondancières qui produisent les meilleurs fromages de montagne.

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Nicolas raconte la face de la montagne où l'on retrouve encore des épaves d'avions de tourisme échoués dans les années 50; montre les marmottes dont les terriers abondent et dans lesquels il ne faut surtout pas mettre les doigts pour essayer de les attirer ("vous avez vu leurs incisives!"). Il parle aussi de ce gars de la montagne qui était venu participer à une course d'endurance dans la vallée. Habitué à courir derrière les chèvres chamoisées du troupeau au mépris des dénivelés, il avait demandé quand la compétition commençait alors qu'elle était terminée. Il avait pris ça pour une mise en jambes.

Clin d'œil enfin. Quand arrive septembre et que les champignons pointent le bout de leur nez, on voit débarquer les combis Volkswagen avec des ex-soixante huitards par du tout repentis qui viennent cueillir les champignons qui font voir la vie en rose et en faire provision pour l'hiver.

En bas, c'est à dire à 1850, c'est la vie de presque palace. On profite à fond des tarifs "été" du Spa avec piscine, nage à contre-courant, douches tropicales et polaires et tout ce qui est bon pour ce qu'on a; des délices de la brasserie le Chabotté qui justifie à elle toute seule l'ouverture à l'année et de la table du Chabichou avec les recettes de Michel Rochedy et de Stéphane Buron, le chef Meilleur Ouvrier de France qui partage volontiers sa science et donne des cours de cuisine. Dans certains forfaits à tarifs angéliques, les dîners au restaurant gastronomique sont même compris.

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