On peut profiter de l'année des Pyrénées qui multiplie les événements à pied, à cheval et en voiture tout au long de 2011, pour aller jeter un coup d'oeil au-delà des cimes et voir si la vérité en deçà vaut bien la vérité au-delà. Barcelone est une ville à succès qui accueille chaque année des millions de touristes du monde entier. Amateurs de modernisme et d'art de toute sorte, de shopping, de spectacles et de football. On se doit donc de gérer un certain engorgement touristique. La solution consiste à envoyer les touristes ailleurs tout en les gardant chez soi. C'est le challenge de l'Office de Tourisme de Catalogne qui gère tout ça excellemment bien.
L'idée, est d'exploiter de toutes les ressources du tourisme industriel de la province pour y convier les visiteurs. Le sujet plaît énormément. En témoigne le formidable succès des Journées du Patrimoine. Est-ce la nostalgie du temps où l'on produisait, où l'on avait des fabriques en Europe et l'on préférait avoir des usines près de chez soi plutôt que des compagnies d'assurances et des banques? Toujours est-il que le public défile nombreux dans les sites industriels en activité que l'on peut visiter, dans les usines transformées en musées et souvent remarquables au niveau de leur architecture et dans les musées évoquant une activité industrielle. C'est même la raison d'être du guide Michelin "Les plus beaux lieux du Patrimoine Industriel" en bas de la 3ème colonne de la page 3 dans la collection Patrimoine de France, fort bien fait et à se procurer d'urgence si l'on est, comme beaucoup, intéressé par le sujet.
A présent, embarquement immédiat pour la Catalogne industrielle et le plaisir et l'étonnement de découvrir au travers du patrimoine construit au XIXème siècle là-bas d'étroits apparentements avec les savoir-faire hexagonaux, notamment en matière de textile.
Une centaine de sites extrêmement bien aménagés (les sous de l'Europe sont passés par là) est répertoriée. Ils sont organisés en réseau tout comme le sont ceux de Rhône-Alpes via le Tistra. Impossible bien sûr de tous vous les raconter, les visites sont longues et on en a pour son argent.
Ne pas manquer le Musée de la Science et de la Technique de Catalogne à Terrassa installé dans une ancienne fabrique textile de l'Art Nouveau avec ses toits qui font des vagues du plus bel effet. Les différents parcours passent des charbonneries et des chaudières à la machine à vapeur, c'est à dire le cycle de l'énergie, pour conduire ensuite le visiteur à l'espace textile dans un hall industriel de 11.000m2. Là où les ouvrières préparaient, cardaient, peignaient, filaient, tissaient dans les poussières et l'humidité. Le travail était abondant et on était passé de l'artisanat familial à la production à grande échelle. Opulence certes, mais les salaires étaient bas et, sur les photos de groupes qui représentent les ouvrières, rares sont les visages épanouis. La tristesse de certains d'entre eux a même quelque chose de bouleversant.
Dans le même ordre d'idées et toujours dans le domaine textile, c'est le musée de la Technique de Manresa où l'on découvre la confection des rubans et de la passementerie. Avec, sur les panneaux explicatifs de fréquentes allusions aux productions similaires à Lyon, Saint-Etienne et dans toute cette région qui tissait la soie, le coton, les fils d'or et autres matériaux pour produire ces étoffes étroites qui servaient à la confection de rideaux et à celle des décorations d'uniformes.
Moins industriel, c'est l'univers des mines de Gavà, un parc archéologique étonnant et à la scénographie luxueuse puisque le visiteur est invité à évoluer dans les plus anciennes mines en galerie d'Europe et à y découvrir des structures minières néolithiques riches en enseignements historiques. Elles sont été découvertes en 1975 à l'occasion des travaux d'urbanisation du quartier de Can Tintorer. Ce qui situe les fouilles en pleine banlieue dans un étonnant environnement d'immeubles.
Ces hommes et ces femmes présents sur terre il y a 6000 ans, étaient sédentaires et vivaient de l'agriculture et de l'élevage. S'ils procédaient à l'extraction de la variscite, cette pierre bleu vert du plus bel effet, c'était pour en faire, non pas des armes et des outils, mais des colliers, bracelets et boucles d'oreilles. Dans les galeries et les puits bourrés de terre au fil des ans, on a pu ainsi mettre à jour des pièces provenant des mines, mais autant de vestiges qui racontent l'histoire de ces ancêtres méconnus. Passionnant.
On en profitera alors pour combler ses appétits de savoir en visitant le Musée de la Science de Barcelone installé dans un bâtiment symbolique de l'architecture moderniste, l'asile Amparo de Santa Lucia, un ancien foyer pour jeunes filles aveugles, dans lequel on est accueilli par une statue en cire assez troublante d'Einstein.
C'est toute la science qui s'épanouit dans ces lieux très fréquentés par les familles avec leurs enfants. A la découverte de la Forêt Inondée, qui recrée un écosystème amazonien dans une serre de 1000 m2 où évoluent des piranhas, des crocodiles et d'autres espèces animales et végétale; le Mur Géologique formé par sept grands blocs de roche véritable permettant d'interpréter la géologie du monde ou encore la Salle de la Matière, le tout ponctué par des démonstrations d'expériences absolument bluffantes.
jeudi 7 avril 2011
SAVOIR-FAIRE AU DELA DES PYRÉNÉES
Publié par Martine Montémont à 16:51 1 commentaires
Libellés : Activité, Attraction, Culture, Séjour, Vacances
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