Karlsruhe: Le marché de l’enfant Jésus |
En
France, l’Allemagne mouille la chemise pour faire venir des
touristes au-delà de sa Forêt Noire. Il faut dire, qu’à l’image
de la France et de l’Europe en général, l’histoire est présente
à peu près partout et les châteaux et palais jalonnent les
itinéraires et constituent autant de témoins d’un riche passé
dans les villes.
« Si on considère leur réussite économique, on croit que les Allemands sont en avance sur tout. Pas tout à fait vrai. Les cartes de crédit suscitent encore la méfiance dans certains commerces. Quant au Wifi, certains hôtels vous le feront payer jusqu’à 15€ les 24h dans les chambres. Il est gratuit dans le hall seulement. Pas cool. » |
Mais
même si l’offre touristique est abondante tout au long de l’année
avec des fêtes et festivals fort nombreux, la période de Noël avec
ses marchés et la ferveur qui l’entoure est un des instants de
grâce qu’il ne faut pas manquer. D’autant qu’on en profite
pour découvrir toutes les richesses des alentours et les possibilités de séjours abondent.
Karlsruhe,
la ville éventail
De
la gare, pour rejoindre le centre où sont installées les échoppes
du Père Noël, On peut tranquillement traverser le jardin et longer
le zoo qui jouit d’une grande notoriété en Allemagne. Le temps de
croiser un pélican qui crane au milieu de ses congénères et de
découvrir au sol les feuilles de gingko
biloba
qui ont servi de modèle à la construction de la ville en éventail.
Elle
a été fondée par le margrave Karl-Wilhelm en 1715 et son nom
signifie « le repos de Charles ». Les 32 rues qui partent
de la tour octogonale ont séduit Thomas Jefferson et servi de modèle
plus tard à Washington D.C.
Karlsruhe qui abrite des institutions fédérales et notamment le Tribunal
Constitutionnel, mais aussi le ZKM, Centre d’Art et de Technologie
des Médias - le « Centre Pompidou » allemand - et le KIT, Karlsruhe Institute of Technology - le « MIT » allemand -, a
pourtant été détruite à 40% pendant la guerre. Elle est de ce
fait encore plus neuve que l’on ne pourrait le penser. Seules 6
maisons sont restées debout en son centre dans l’une des avenues.
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Debout ou assis sur les bancs de bois prévus à cet effet, ils déjeunent de saucisses bien sûr, mais aussi de spécialités comme les schupfnudeln, un mélange de choucroute, de lard et de spätzles dont ils raffolent. Les objets que l’on trouve dans les chalets sont artisanaux et traditionnels et en se baladant dans les allées, on admire les personnages des contes de Grimm « Rotkäpchen », la Mère Grand et le Grand Loup, Blanche Neige et les 7 Nains, mais aussi les personnages de la Nativité.
Quand
tombe le soir, on se réchauffe avec un vin chaud certes, mais mieux
encore en dégustant le Feuerzangen
Bowle,
une boisson à base de vin rouge, de citron et de jus d’orange. On
arrose ensuite un pain de sucre avec du rhum et on le fait flamber.
Spectacle et attroupements garantis.
Karlsruhe
est une ville qui s’enorgueillit aussi de son réseau de transport
en commun. Direction donc le marché de Noël médiéval de Durlach en un coup de tram.
Durlach,
la médiévale
Le
marché est intéressant parce que les marchands n’hésitent pas à
porter des costumes d’époque et proposer des jeux du Moyen Âge.
Dans la pénombre, on découvre des objets rares et étonnants, tous
faits main et, avant de rejoindre la civilisation (du moins la nôtre)
et le très fréquenté Ettlinger Tor Karsruhe, le plus grand centre
Indoor-Shopping de l’Allemagne du sud et ses 130 jolies boutiques,
on déguste sur le pouce, une guirlande de pommes de terre frites
qu’une habile jeune femme découpe en un tour de main.
Ettlingen,
ville romaine
Voir la vidéo... (5:57) |
En
Allemagne, on chante et Didier Stöcklin, ancien professeur de
français qui sillonne les routes d’Europe avec ses amis de la
chorale fait élever sa voix dans l’église à l’acoustique
étonnante avec un écho très long pendant que l’on admire la
fresque qui représente l’enfant prodigue, parti perdre son âme à
Paris avant de revenir à la maison de son père.
Les
grandes voix sont nombreuses en Allemagne, mais surtout on les
cultive. Dans la gare de Karlsruhe qui invite, à la sortie des
quais, à visiter le marché et à en profiter, un prêtre chante des
cantiques et parmi eux l’incontournable Stille
Nacht
que les petits germanistes ont appris à l’école dans le texte. Sa
voix s’élève, claire et puissante et les spectateurs suivent le
mouvement en y joignant la leur. Assurément céleste.