Au moment où paraissent ces lignes, vous vous apprêtez, tout comme moi-même, à fêter Noël et l'An Nouveau et, pour peu que vous ne soyez, ni seul (e), ni malade, ni triste pour quelqu'un que vous aimez, c'est plutôt un bon moment.
Passée cette frénésie de la chasse aux cadeaux et cette pression à la limite de l'acceptable qui nous envoie "manu militari" dans les magasins, c'est une période de joie et de douceur. Lumineuse entre toutes. Vous aurez compris que je n'aime guère le "tiers provisionnel" du 25 décembre. Cette habitude qui consiste à faire culpabiliser tous ceux qui n'auront pas réussi à dénicher "le" cadeau pour ceux qu'ils sont censés gâter, à défaut d'aimer. Le devoir civique nous oblige à faire marcher le commerce et fabriquer de la TVA pour que les finances de l'Etat puissent continuer à sacrifier à la gabegie, et tout le monde marche.
Moi, j'aime les cadeaux que l'on m'offre simplement au bon moment (celui où j'ai envie de l'objet ou du voyage, du week-end, de la soirée resto) et inversement. J'aime l'idée d'offrir un Netbook à ma fille au mois d'octobre parce qu'elle en a envie et que ça lui servirait bien et déteste lui refiler un improbable objet, déniché de haute lutte "pour marquer le jour" au pied du sapin. Heureusement, il y a E-Bay pour écluser toutes les cochonneries reçues pendant les fêtes, mais quel gâchis.
Bref, j'aime janvier et tout ce qu'il promet. Moins de monde sur les pistes des stations (juste après Noël et juste avant les vacances de février...) Pour profiter de la neige sur les volcans d'Auvergne, abondante cette année et qui nous change des Alpes. Pour admirer les chiens athlètes qui participent à la Grande Odyssée entre le 11 et le 21 janvier dans les Alpes (je vous raconterai mon expérience au moment précis, mais allez-y, c'est magique...) et préparer un séjour du 2 au 15 février pour les Championnats du Monde de Ski Alpin à Val d'Isère (73-Savoie), qui s'apprête à recevoir champions et spectateurs comme personne.
Pour aller nicher dans un igloo à Granvalira dans les Pyrénées en Andorre, comme on le fait dans le Grand Nord. Et découvrir que, la vraie saison des truffes, c'est en janvier (et pas en décembre, mais c'est là qu'on en a besoin pour les réveillons...) ce qui nous permettra d'aller partout où pousse le précieux champignon dans sa version d'excellence. Au coeur du Tricastin, là où la "tuber mélanosporum" est la plus abondante. A Sarlat en Périgord les 16 et 17 janvier.
L'olive et l'huile d'olive qui font que la Provence est délicieusement fréquentable même quand les journées sont courtes. Pour la Fête de l'Alicoque à Nyons (26-Drôme) qui se tient le 1er week-end de février.
Déguster du 31 janvier au 1er février à Passenans et Frontenay, (39 – Jura) le vin jaune du Jura au goût de noix et se dépêcher d'en garnir sa cave sans en laisser à tous ceux qui n'ont pas compris ce qu'ils manquent. Visiter à Saint Dizier en Haute Marne, une expo qui nous prouve que nos ancêtres (mais on le savait...), étaient de bien raffinés barbares.
Faire enfin les magasins en se disant que, si les promos commençaient très fort en décembre, histoire de nous donner une ultime pichenette pour que l'on accepte de dépenser, on n'ose pas imaginer ce que ça va être pendant les soldes ! Se dire aussi, que si on a raté le réveillon à Las Vegas ou à Venise, ce n'est que partie remise et que janvier sera idéal pour approcher le Nevada et la Sérénissime à des prix encore plus canons.
Tout cela pour vous dire, à vous qui avez la bonté de nous lire, que l'année s'annonce fort bien et que nombreux seront ceux qui sauront pratiquer des prix de crise et que l'on va en profiter. Comptez sur nous pour vous trier le meilleur. D'ici là et à tous, Joyeux Noël, bonne année et rendez-vous le 5 janvier...
mardi 23 décembre 2008
NOEL EN JANVIER
Publié par Martine Montémont à 15:18 0 commentaires
vendredi 19 décembre 2008
DU VIN A LIRE
Si vous aimez le vin, son univers et ses bonheurs, mais que les listes des différents guides et leurs fiches de dégustation vous "gonflent" un peu, alors jetez vous sur le livre de Jacques Dupont, le concepteur des pages "Vins" de l'hebdomadaire le Point, vous allez vous régaler. Le vin est ici raconté, davantage qu'il n'est imposé, intimé et, du coup, on en apprend bien plus.
J'ai travaillé en même que lui aux côtés de Christian Millau au magazine GaultMillau, et pour tout dire, nous nous sommes peu fréquentés. Question de rubrique, d'affinités, peut-être...
N'empêche, cher Jacques, que j'ai partagé, en différé et à d'autres moments, certaines de tes expériences et ton ouvrage m'a souvent faire mourir de rire. Je m'explique. J'en connais assez sur le vin, j'ai suffisamment participé à des dégustations pour savoir que je ne sais rien du tout et que loin de moi la pensée de pontifier sur les bribes de savoir que j'ai pu acquérir au détour d'une carte de restaurant, d'une conversation avec un viticulteur ou un sommelier. Comme je suis une femme, j'ai vécu, cher Jacques, les deux verres à dégustation posés sur le tonneau, l'un pour mon confrère masculin et l'autre pour le vigneron "Elle va quand même pas en prendre, la p'tite". C'était chez le père Ramonet qui fournissait Alain Chapel en Chassagne Montrachet !
Je me suis souvent fait remettre à ma place par des "connaisseurs" (oh l'engeance !) "Moi, disaient, la plupart des hommes rencontrés dans un repas professionnel ou de famille, je m'y connais en vin, je bois des coups en jouant aux boules !" C'était pas dit comme ça, mais tout comme... Je sais aussi ce que signifie "expertise analytique qualitative" pour "dégustation", ce sont les mêmes qui ont inventé le "référentiel bondissant" pour désigner un ballon (le truc rond pour jouer avec et pas le verre). Ce sont des pédants, ils emploient ce mot là pour se poser et peut-être est-ce au fond un aveu d'ignorance.
Comme notre maître à tous les deux dans différents domaines, pas parallèles pour 2 sous (ils se rejoignent...), j'ai subi les fameux arômes de vanille (tu parles, du bois neuf !) et de banane (là, c'est dans le Beaujolais nouveau). Christian Millau puisque c'est de lui dont il est question, moquait, dans un de ses éditos un sommelier qui avait détecté des arômes de "pet de cheval et de poil de souris" dans une grande bouteille. C'était une plaisanterie, mais le dit sommelier, en s'imposant à la table des clients et en adoptant la posture du raseur avait cassé son coup au jeune type qui espérait conclure.
J'aime, cher Jacques, la notion de "buveur d'étiquettes". Sans eux, que deviendraient les foires aux vins ! Bien sûr que j'ai ri aussi devant l'histoire du médecin. Il y a des professions qu'il ne faut jamais avouer. La Mère Richard, célèbre fromagère lyonnaise qui a eu bien trop souvent sa photo dans les magazines, n'arrivait pas à intéresser un médecin à ses maux. Ils voulaient tous tout savoir sur Bocuse ! Plus modestement, et en vacances, il ne faut pas avouer non plus que l'on est coiffeuse, sinon, on se retrouve à faire des brushings à tout l'hôtel et pire, à tout le Village Club juste avant la soirée de gala !
Allez, un p'tit coup pour la route, c'est un producteur de Viognier, qui m'a dit à moi-même et pour me prouver que son vin était bon "il a du d'gré" (au moins 15-16 en fait !). Ce qui est, comme on sait un gage de qualité !
Bref, à la suite de tout cela, je l'ai toujours jouée modeste face aux vins. Mais je persiste, qu'être incapable de deviner un cépage, une origine, un propriétaire à l'aveugle (j'ai vu d'illustre sommeliers se planter et pontifier, moi, je savais qu'ils se trompaient, j'avais l'étiquette sous le nez...), ne signifie pas que l'on a pas le droit d'aimer boire quelque chose de bon. Je l'avais dit un jour à un organisateur de concours de cuisine qui prétendait que je n'y connaissais rien parce que je n'étais pas du métier. Il n'y a pas besoin d'un CAP de couturière pour s'habiller en prêt-à-porter et pour constater qu'une tenue vous va comme un sac !
Tout ça pour dire que tous ceux qui ont dans leur entourage un amateur de vins seraient bien inspirés de leur offrir "Choses Bues" (Ed. Grasset). C'est un plaisir à 18,50 euro seulement et ils passeront vraiment un bon moment.
Publié par Martine Montémont à 07:37 0 commentaires
Libellés : Culture, Gastronomie, Shopping
jeudi 11 décembre 2008
GLOIRE AUX VOLAILLES DE NOEL
L'avantage avec les fameuses Glorieuses de Bresse, c'est que l'on peut se balader dans les allées des marchés pour bien d'autres choses en plus d'acheter.
Faire emplette à Bourg en Bresse (01-Ain) le 19 décembre, à Montrevel (01-Ain) le 16 décembre, Pont de Vaux, (01 – Ain), le 21 décembre ou Louhans (71 – Saône&Loire) le 13 décembre, du chapon ou de la belle poularde à la chair tendre qui trôneront sur la table familiale, se fait en se régalant de l'animation environnante et en s'offrant tout le plaisir d'observer.
Je me souviens de la toute première fois où je me suis rendue à Pont de Vaux, le spectacle était dans la salle où les volailles, emmaillotées au plus serré pour qu'elles obtiennent cette belle forme oblongue qui est leur caractéristique, rivalisaient "d'élégance". C'est l'autre concours Miss France de l'année et c'est presque à la même période !
Les Glorieuses sont très "people". On croisent les plus grands chefs étoilés, qui viennent là pour choisir, mais aussi pour se montrer et rencontrer leurs pairs. Confrères et grands volaillers, producteurs de vins... Tout ce beau monde se retrouve dans les bistrots environnants pour casser la croûte de bonne heure le matin, discuter, déguster un pot au feu (de volaille...) avec des crêpes vonnassiennes, un bon fromage fermier à point, un verre d'excellent Beaujolais. Si vous savez jouer des coudes, rien ne vous empêche de vous installer à la table voisine. Pendant ce temps, les amateurs, particuliers, volaillers et charcutiers choisissent et les jurys examinent les chapons et volailles qui seront primés en fin de journée.
Le grand lauréat reçoit un vase de Sèvres offert par le Président de la République. A ma connaissance, aucun d'entre eux n'est jamais venu le remettre personnellement. Ni non plus aucune Première Dame, par délégation. Personne, pourtant, ne détesterait voir Carla s'en charger !
Les plus performants des éleveurs reçoivent aussi des plaques de couleur qu'ils exposent au fronton de leur ferme. Rien n'est plus beau que ces fermes bressanes entourées de prairies grasses. Couvertes de trophées qui racontent des années de récompense et de travail d'orfèvre quand il s'agit de châtrer les poussins en évitant qu'ils ne soient emportés par une hémorragie si le geste n'est pas assez sûr. Ames sensibles s'abstenir.
La volaille de Bresse bénéficie d'une AOC depuis 1936. On la reconnaît à ses plumes blanches, sa crête rouge et ses pattes bleues. Un chef d'oeuvre. Alors pourquoi ne pas choisir, à ce moment-là, la reine de sa table de Noël ? D'abord, ce n'est pas défendu et bien des visiteurs repartent avec leur volaille dans leur panier. Mais il faut savoir que les meilleurs volaillers et charcutiers comme les Ets Mairet de Simard (71330) viennent aussi là pour acheter des lots entiers et qu'on les trouvera toujours sur leurs étals jusqu'au moment des fêtes. En laissant faire ceux qui savent, volailles et chapons sont bien gardés !
Publié par Martine Montémont à 10:14 0 commentaires
Libellés : Attraction, Evénement, Gastronomie
jeudi 4 décembre 2008
VILLAGES A TRUFFES
Ma grand-mère, qui avait été élevée à la campagne, ignorait totalement le luxe. Même si, pour "l'occuper", avec les autres gamins du village, en attendant le 1er octobre, jour de la rentrée des classes, on l'envoyait vendanger à Meursault (21 – Côte d'Or). Elle était "bourrrguignonne" et elle a mis du temps avant de seulement mettre son nez dans un verre du meilleur vin blanc du monde. Elle vendangeait, les propriétaires employait ainsi une main d'oeuvre gratuite qui fonctionnait au coup de pied aux fesses. Rentrée en classe, il n'était pas rare qu'elle fasse la vaisselle de la maîtresse, avec les autres filles, dont c'était le rôle avant tout à cette époque là.
Aujourd'hui, on dirait que c'est une forme d'esclavage. Non je n'exagère pas...
De la même façon – et ça, c'est tordant - elle brossait les truffes avec les autres gamins, toujours. Stupéfaite d'en découvrir les prix quand je lui en ai fait goûter chez les grands chefs, elle me confiait, espiègle, qu'avec les autres enfants, ils ne se donnaient le mal de les nettoyer que quand elles étaient parfaitement rondes. Si elles étaient un peu tordues ou trop petites, donc difficile à brosser convenablement, "on les jetait aux cochons !"
Sans doute les truffes en question étaient-elles des Tuber Uncinatum, celles que l'on trouve en Bourgogne à Noyers sur Serein (89 – Yonne), par exemple, classé parmi les Plus Beaux Villages de France et qui organise 3 Marchés aux Truffes, début novembre et les 7 et 21 décembre. Elle est excellente avec son parfum de sous-bois et son goût de noisette et moitié moins chère que la luxueuse Tuber Melanosporum. Une excellente alternative à la truffe chinoise qui envahit nos marchés.
70% de la production se trouve dans le sud de la Drôme et le Tricastin. Dans les ravissants villages de Ménerbes, (84 – Vaucluse), qui a installé le Musée de la Truffe et du Vin dans l'hôtel d'Astier de Montfaucon qui date des XVII et XVIIIème siècle, Gordes (84 – Vaucluse), Roussillon (84 – Vaucluse), et tout ce Luberon qui ne donne pas sa pleine mesure qu'en été.
Entre la St Sevrin (27 novembre) et la Saint-Joseph (19 mars), pleine saison de récolte de la truffe, les marchés battent leur plein. Comme à Richerenches (84 – Vaucluse) tous les samedis matins. C'est à ne pas manquer, car les chefs les plus étoilés s'y retrouvent. Même si le marché n'est pas très coloré comme le sont les marchés provençaux en été. On négocie les "diamants noirs" directement dans les coffres des voitures. On pèse avec une petite balance. On échange les poignées d'euros et on repart avec ses précieux achats dans un sac en plastique sali de terre. Vous pouvez participer à la fête en consultant le bel ouvrage intitulé "Richerenches la secrète – Marché en terre de truffes" qui vient tout juste de paraître chez La Muse Editeur. Il est vendu en librairie et directement en ligne. En revanche sur place, il ne faut pas manquer la Messe des Truffes qui se tiendra le 18 janvier 2009. La coutume consiste à remplacer les sous de la quête par des truffes. La paroisse de Richerenches et son curé sont plutôt opulents !
Pour en savoir davantage sur cette truffe d'exception, on profitera aussi d'un passage dans la région pour visiter la Maison de la Truffe et du Tricastin à Saint-Paul-Trois-Châteaux (26 – Drôme) et on se rendra, dans la foulée, à la fête de la Truffe qui se tient chaque année, le 2ème dimanche de février.
Les maisons d'hôtes dans la Drôme et le Vaucluse et bien sûr les établissements de luxe comme le Château de Rochegude (26 – Drôme), propose tous des week-ends "truffes" avec visite d'une truffière, "cavage" avec le chien et dégustation de menus truffes.
L'autre grande région de la truffe, c'est le Périgord. Les séjours et Marchés aux Truffes sont tout aussi dynamiques qu'en Vaucluse et nombreux sont les amateurs qui pensent, en toute bonne foi, qu'il s'agit de la région de production exclusive de la mélanosporum. Dans le ravissant village de Belvès (24 – Dordogne), à 35km au sud-ouest de Sarlat, on profite des week-ends " tout truffes" pour visiter les sites troglodytiques. Sur les Chemins de Compostelle, stop à Auvillar (82 - Tarn-et-Garonne) pour visiter le marché truffier de Lalbenque et de la maison Gaillard et séjourner dans le gîte d'étape d'Elsa et Manu ou chez Valérie Hartig, qui a abandonné la pression des grandes maisons étoilées pour reprendre l'hôtel-restaurant du village.
La truffe réinvestit depuis peu des terroirs où sa culture a été abandonnée (en fait, elle pousse où elle veut et ne se cultive pas, mais c'est en plantant des chênes truffiers ou même des cèdres comme en Auvergne à Saint Floret qu'on l'encourage). Depuis quelques années, des passionnés ont réinstallé une truffière dans le Bugey, à la sortie du village de Contrevoz. Sylvain Cochet, à l'auberge du village, s'attache à n'utiliser que celle-là dans sa cuisine et Nicolas Serrano parfume au jus de truffes noires le Reblochon fermier du menu spécial qu'il propose pour fêter la nouvelle année dans son restaurant "La Cigale d’Or" à Seillonnaz.
Publié par Martine Montémont à 10:48 0 commentaires
Libellés : Gastronomie, Séjour, Week-end
mardi 25 novembre 2008
LYON, LUMINEUSE ENTRE TOUTES…
Cette année encore, des millions de spectateurs vont braver la fraîcheur de la nuit pour assister à l'une des plus prestigieuses et des plus magnifiques scénographies du monde, la Fête des Lumières qui se tient à Lyon depuis 1999 et dont l'origine remonte à 1852. Même si, à partir des années 80, les illuminations du 8 décembre ont pris une nouvelle ampleur, les lyonnais respectent la tradition populaire qui consiste à décorer ses fenêtres de petits lumignons tremblotants et fervents. Ce n'est pas le moindre des charmes de cette fête unique entre toutes et qui fait que le monde entier, tourne ces soirs là, ses regards vers la Capitale des Gaules.
Bien sûr, je vais vous parler de la magie qui va se tenir à Lyon du 5 au 8 décembre, qui invite plus de 4 millions de spectateurs au rêve et à la féerie avec plus de 70 spectacles de lumières dans toute la ville. Avec cette année une grande nouveauté, en prise directe avec les fleuves, la Déambulation Abyssale sur 1,2 kilomètre le long des Berges du Rhône.
Mais je ne peux pas m'empêcher d'accorder un minimum de crédit à cette lyonnaise, "expatriée" dans le Midi et qui trouve à la Fête des Lumières, un je ne sais quoi d'un peu "intello" qui lui enlève de sa fraîcheur. Cette personne n'est pas passéiste, elle ne souhaite pas que l'on revienne aux seuls lumignons, elle ne fait pas corps avec les personnages des films de Tavernier, né à Lyon et qui semble croire que rien n'a bougé depuis qu'il est parti et que les Lyonnais continuent à cultiver leur quant à soi et à se planquer dans leurs vieux appartements en haut d'un escalier pisseux. Mais avec elle, je pense effectivement qu'il faut faire attention, ne pas exclure les spectateurs, ne pas être orgiaque au niveau des dépenses, éviter les inspirations un peu tordues.
Ce ne devrait pas être le cas cette année. La Fête des Lumières devrait être placée sous le signe de la douceur, de la poésie et d'un certain retour en enfance. Avec, place des Terreaux, la mise en scène des facéties d'un petit géant qui met les spectateurs dans un coffre à jouets et étire, malaxe les monuments, fait tourbillonner les tourelles de l'Hôtel de Ville comme des toupies. Sur la place des Jacobins, transformée en mobile géant, c'est le ballet d'une Fontaine aux Poissons et la cathédrale Saint Jean, aux portes du Vieux Lyon, est recolorisée sur le thème de la Visite des Rois à Saint Jean.
Mais le clou de la fête, c'est la Déambulation Abyssale sur les nouvelles Berges du Rhône. Une balade qui s'étire sur plus d'un kilomètre à la découverte de l'Atlantide et de ses abysses. Un cheminement incroyablement onirique ! Au fil du fleuve, cinq ambiances aquatiques et sous-marines, des jets d'eau lumineux de 30 mètres de haut, une statue au bout d'un tapis rouge, dans son Palais de Cristal. Et tout au long de ce périple enchanteur, des écailles dansantes, des champs d'algues géantes aux ventouses bleues, des Sylphides phosphorescentes et une Nénupharandole aux portes du Parc de la Tête d'Or gardées par des colosses en habits d'or.
Dans le même temps, les lyonnais continueront à disposer des milliers de lumignons sur leurs fenêtres comme il y a 156 ans et c'est ainsi, aussi, que se créée la magie.
Au commencement était...
La tradition du 8 décembre est née il y a plus d'un siècle et demi. Le 8 décembre 1852 est prévue l'inauguration d'une statue de la Vierge Marie, sur la colline de Fourvière. C'est un moment important pour tous les croyants de la ville qui devait, à l'origine, se dérouler le 8 septembre, mais qui a dû être reporté en raison d'une crue de la Saône. En ce soir du 8 décembre, alors que la fête se prépare, un orage s'abat sur Lyon et menace une fois de plus la cérémonie. Heureusement le temps redevient clément et la population, qui avait tant attendu cette manifestation, illumine d'un geste spontané ses fenêtres et descend dans les rues. "Tout à coup, selon le récit d'un chroniqueur, apparaissaient à quelques fenêtres inconnues des lignes de feu... La ville s'était embrasée en un instant. Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des quais, des rues, des passages ignorés et des cours invisibles, aucune fenêtre obscure. Les petits marchands illuminaient leurs baraques, leurs voitures et jusqu'aux bordures des trottoirs... (...) A huit heures, la population entière était dans la rue, circulant, paisible, joyeuse et attendrie. Les étrangers n'en revenaient pas de leur surprise, et les Lyonnais, tout emplis qu'ils étaient de cette fête improvisée, se demandaient comment, en un instant, une population de trois cent mille âmes avait pu être saisie de la même pensée". |
Les Lyonnais conserveront cette coutume jusqu'à nos jours,
tous les 8 décembre...
Publié par Martine Montémont à 17:50 0 commentaires
Libellés : Attraction, Bienfaisance
vendredi 21 novembre 2008
LUMIERES TOSCANES
La mode est au Nord ! Est-ce le probable réchauffement climatique ou le tempérament des populations fidèles à leur tradition, le goût aussi pour les forêts, la fraîcheur et l'esprit de Noël, très présent en ces lieux, toujours est-il que l'on a constaté cet été, une progression des séjours touristiques au nord de la Loire. Dont acte. L'occasion, pour ma part, de vous parler Marchés de Noël. Pas difficile d'en dénicher, il y en a désormais partout et c'est parler un peu vite que de dire que les "nouveaux" comme ceux de Lyon, Grenoble et autres ne valent pas le plus emblématique de tous, celui de Strasbourg avec son immense sapin
Les artisans (c'est obligé, tout marché de Noël qui se respecte n'acceptent pas les revendeurs, mais seulement les exposants qui fabriquent leurs produits) se battent littéralement pour obtenir un chalet place Carnot à Lyon. Il faut dire que le marché de Noël lyonnais s'est raccroché à la Fête des Lumières et qu'il est une des portes lumineuses d'entrée dans la ville. Mais au milieu des sucreries, cadeaux, bijoux et autres objets futiles et utiles obligés, les thématiques offrent un charme particulier aux marchés qui savent les construire.
C'est un vrai coup de coeur qui m'incite ici à parler du Noël Toscan de Montbéliard. Oui, Montbéliard, à côté de Sochaux et des parkings pleins à craquer de véhicules Peugeot qui bordent l'autoroute. C'est aussi une petite ville de 27000 habitants, la troisième de Franche-Comté et une cité plutôt riche (la taxe professionnelle du marchand de voiture reste la bienvenue, même en ces temps de crise...)
Alors Montbéliard, qui reçoit la visite de quelques 400.000 touristes pendant toute la période de l'Avent du 29 novembre au 24 décembre, invite la douce région de Toscane à participer à la fête. Les italiens sont venus avec Pinocchio, né là-bas sous la plume de Carlo Collodi au coeur du 19ème siècle. Il amènera son théâtre animé par un marionnettiste toscan et une crèche italienne. A l'atelier des Petits Lutins, les enfants pourront créer des objets à son effigie.
Ils ont apporté aussi le Chianti, vin célèbre dans le monde entier et qui chante l'Italie, les parpadelles, les artichauts farcis, l'huile d'olive et les truffes blanches et odorantes qui parfument le risotto. Ils mélangeront leurs traditions et leurs produits locaux à ceux des Comtois, mais les toscans sont grands spécialistes du travail du cuir, de la céramique, de la laine et de l'or. Arezzo, capitale de la Toscane et 3ème ville romaine dans l'Antiquité après Rome et Naples/Pompéi est la première ville italienne du travail de l'or.
Pendant les quatre semaines, un fauconnier déploiera ses talents de dresseur, des lanceurs de bannières et chorales en tenue d'époque feront le spectacle, le Musée d'Art et d'Histoire Beurnier-Rossel accueillera une exposition de costumes et de bijoux Renaissance inspirés du peintre Piero della Francesca.
Des personnages légendaires arpenteront les rues de la ville. Sainte Cécile, patronne des lumières et Saint Nicolas bien sûr, mais surtout Tante Airie accompagnée de son âne Marion, la bonne fée locale dont on ne sait si elle est la réincarnation de la Comtesse Henriette de Wurtemberg ou la fille d'un druide dotée, comme lui, de pouvoirs magiques. Les lieux qui ont une vraie histoire, ont, de toute façon, davantage de charme que les autres !
Publié par Martine Montémont à 11:20 0 commentaires
Libellés : Attraction, Culture, Evénement, Shopping, Week-end
samedi 15 novembre 2008
IL EST NOUVEAU LE BEAUJO !
Ne le répétez à personne, on a goûté le Beaujolais Nouveau* en avant-première... Promotion oblige... Les viticulteurs du Beaujolais, qui se sont ramassés quelques claques en subissant notamment la concurrence des vins primeurs (j'ai payé une bouteille de vins primeur des Coteaux du Ventoux dans un resto lorrain 11,50 euro sur table et je l'ai gardé sur l'estomac à tous points de vue...) Question essentielle donc... Faudra-t-il sacrifier à la fête du Beaujolais Nouveau en ce 3ème jeudi du mois de novembre, c'est à dire le 20 novembre à minuit, jour de la Saint Edmond. Réponse de Normand : A la fois oui et non...
Oui parce que c'est la fête et que, en ces temps de récession économique, il n'y a pas de mal à se faire du bien... Oui, parce que le Beaujolais est le meilleur des vins nouveaux. Le gamay, cépage unique en Beaujolais se prête merveilleusement bien à l'exercice. Il faut savoir qu'il s'agit d'un cépage qui s'épanouit en majorité en Beaujolais, son terroir d'élection et très rarement ailleurs, c'est assez étonnant pour être signalé, reconnu et apprécié à sa juste valeur.
Oui, parce que les viticulteurs du Beaujolais qui "lâchent" quelques 45 millions de bouteilles sur le marché dont 22 millions en France, 8,5 millions au Japon et 2,5 millions aux USA, veillent au grain (de raisin, hi, hi...) et n'ont pas peur, pour gommer les dérapages de certains d'entre eux au niveau de la qualité (allez donc maîtriser de A à Z, une production pareille !) de mettre en avant les crus de Beaujolais bien travaillés qui sont aussi bons que des Bourgogne. (lien sur blog « Expressions d'Origine)
Noui en revanche quand il s'agit de donner une image bien peu flatteuse du déblocage des tonneaux avec une soulographie générale et des allumés à la télé qui annoncent comme chaque année, le "goût de banane" perçu dans leur verre. Venu on ne sait d'où, ou plutôt, on ne sait que trop !
Le Beaujolais Nouveau de cette année est plutôt bon (quand il est bon, ils ne nous ont pas apporté de la piquette...). Il a des arômes de fruits rouges (framboise et cassis) très nets et c'est bien ce qu'on en attend.
Si l'année a été difficile d'un point de vue climatique pour tout le vignoble (certains récolteront 10% de ce qu'ils ont eu l'an passé), le vent du Nord lui aura délivré quelques belles qualités : structure et matière.
Reste que le vin nouveau se déguste une poignée de mois (on pourrait presque envisager une date limite de consommation...) parce que, comme le disent les édiles beaujolaises, le vin nouveau et le travail des crus représentent deux "cuisines" différentes et on ne fera jamais de vin de garde avec le Beaujo qui sort des tonneaux le 20 novembre.
Savoir aussi que ce vin-là était consommé par les esclaves dans l'Antiquité et qu'il ne fallait pas en attendre des miracles. Savoir encore qu'il coûtera 15% de plus cette année et que, pour avoir quelque chose de bon, il ne faudra pas espérer le payer moins de 5 à 6 euro la bouteille. A vous de voir...
* A consommer avec modération comme on dit...
Publié par Martine Montémont à 16:03 0 commentaires
Libellés : Gastronomie
lundi 10 novembre 2008
DES NOIX !
La Noix de Grenoble fête son AOC au cours de festivités baptisées "Le Mois de la Noix de Grenoble" qui s'étire jusqu'au 30 novembre.
Il y a déjà 70 ans que ce beau fruit croquant bénéficie de l'Appellation d'Origine Contrôlée pour ses arômes de pain frais beurré et sa fraîcheur venue tout droit de l'eau pure des sommets qui irrigue les noyeraies du Sud Grésivaudan. Franquette, maillette et parisienne (ce sont les 3 variétés exclusives...) sont consommées fraîches, sèches, mais aussi en vin de noix, poudre de noix et autres bases en cuisine. Et elle est excellente pour la santé.
Elle améliore la circulation sanguine grâce à ses lipides qui permettent de conserver l'élasticité des artères et augmentent la fraction de "bon" cholestérol. Ils sont aussi excellents contre les maladies de la vésicule biliaire. Elle peut donc, à cet égard, remplacer bien des gélules de compléments alimentaires. Il ne faut toutefois pas en consommer en trop grande quantité, car elle est, envers de la médaille, très calorique.
La noix de Grenoble n'est pas unique, mais elle est la meilleure, c'est au niveau de la dégustation que ses qualités sont mises en évidence. Rien à voir avec les noix de San Diego en Californie. Terroir complexe oblige. Elle a ses ardents défenseurs et notamment quelques grands chefs. Parmi eux, et en tête, on citera Philippe Girardon MOF 1997 du Domaine de Clairefontaine à Chonas l'Amballan (38-Isère) près de Vienne. Dans ce qui était autrefois une maison de maître transformée en auberge familiale, il a créé une belle maison au coeur d'un parc de 3 hectares classé par l'ONF et dans lequel voisinent 30 essences d'arbres différents.
Il prépare les noix de différentes façons. En dessert, bien sûr avec le chocolat et en accompagnement du baba au rhum. Il accepte même de confier ses tours de main avec des cours qu'il donne dans la cuisine de sa villa pour ne pas complexer ses élèves avec le matériel professionnel du restaurant. On y est comme chez soi et on apprend mieux. A réaliser un réveillon d'anthologie par exemple... Pour élaborer sa carte et laisser toute sa place à la noix, produit du terroir par excellence, il réduit les cerneaux secs en poudre pour enrober les truites de montagne, use et abuse de l'huile de noix, prépare du vin de noix avec des noix vertes et torréfie la pâte de noix.
Il faut savoir que tout est bon dans la noix, tout comme dans le cochon. On consomme les noix fraîches pendant une quinzaine de jours et on utilise aussi les coques et la coquille verte. On trouve des traces de la noix depuis des lustres, les amateurs fervents et éclairés, découvriront de nombreux témoignages de l'existence des noyers dans l'antiquité aux Musées Gallo Romains de Saint Romain en Gal et de Lyon-Fourvière.
Il faut visiter le Grand Séchoir à Vinay, installé dans un ancien séchoir à noix comme il en existe encore des quantités dans la région du Sud Grésivaudan, berceau de la Noix de Grenoble et qui font tout le charme de cette campagne verte et riante au pied des Alpes. Et profiter de toutes les fêtes autour de la noix qui se déroulent jusqu'en décembre...
Publié par Martine Montémont à 17:10 0 commentaires
Libellés : Attraction, Gastronomie, Shopping
jeudi 30 octobre 2008
EXCLUSIVITÉS SHOPPING A LYON
Il est urgent d'être frivole, juste un peu, sans pratiquer la politique de l'autruche face à la crise économique qui semble décidée à nous immerger dans l'eau glacée pour un moment. Ceux et celles qui n'ont pas tout placé en Bourse et n'ont pas forcément besoin d'emprunter, ni de vendre des actions pour obtenir des liquidités ont le devoir (civique) de se lâcher dans les boutiques.
A Lyon, il y a de quoi, avec quelques exclusivités. Toutes les villes ont les leurs. Je me souviens de Rose Sarkissian à la fin des années 70 qui créait pulls et pantalons à Nancy dans la droite ligne de l'esprit Sonia Rykiel. Et c'était beau. Et on trouvait ses créations à Nancy et nulle part ailleurs.
On repense à Max Chaoul qui faisait (déjà) la pluie, le beau temps et surtout la mode à Lyon et avait "Clémentine" pour enseigne. Et Clémentine existait. C'était une vraie star, une locomotive dont la meilleure amie, qui créait à Lyon elle aussi, s'appelait Lolita Lempicka.
Les villes donc, ont leurs créateurs et c'est plus que jamais le cas à Lyon avec l'Université de la Mode qui met sur le marché des stylistes ou des conceptrices qui se feront forcément un nom. Si elle n'est passée ni par là, ni par le Village des Créateurs, l'incubateur du Passage Thiaffait, Béatrice Puysségur qui vient d'ouvrir boutique dans "la" rue vitrine par excellence, la rue Auguste Comte, a une vraie démarche de créatrice.
Elle a quitté Paris toute jeune pour suivre son mari, homme de théâtre et commencé à confectionner des vêtements avec sa seule machine à coudre et ses idées. Dans un grenier d'abord, puis dans son petit atelier de Vaise. Elle imagine toute seule les quelques 20 modèles de ses 2 collections annuelles, mélange la laine bouillie et le tulle, l'ottoman et le coton enduit, réveille le tout avec des jacquards italiens, réchauffe le cou avec d'inédits foulards colorés et crée des chapeaux de pluie réversibles à tomber.
Toujours parmi les exclusivités, il y a les gants Favel, que toutes les fashionitas repèrent dans les magazines sous la marque Glove Story et que les lyonnaises ont toujours connus dans une petite boutique de la rue de la République qui ressemblait davantage à un commerce en voie d'extinction qu'à un temple de la mode. Grave erreur ! Il faut pousser la porte pour découvrir des gants en agneau violet, "la" couleur du moment, celle que portait Carla Bruni-Sarkozy en Angleterre, des gants artisanaux cloutés de cristaux en collaboration avec Swarovski, des tailles uniques en flexicuir, des gants doublés cachemire, soie ou polaire et de ravissants parapluies. Tous ces modèles ultra hypes sont distribués dans les plus belles boutiques de maroquinerie et dans les grands magasins comme le Printemps et les Galeries Lafayette. Mais la totalité de la collection, c'est à Lyon qu'on la trouve dans cette minuscule boutique près de l'Opéra. En exclusivité.
Quelques mots encore pour vous parler de Dessange, qui est, comme chacun sait un coiffeur parisien dont les créations enthousiasmaient les magazines féminins à l'influence naissante dans les années 60 quand il transformait Sylvie Vartan et Brigitte Bardot. Dans les années 80, Eva Decorps, une de ses collaboratrices et admiratrices, a ouvert à Lyon, avec son mari Bernard, un salon Dessange, place Maréchal Lyautey qu'elle a fait grandir. Depuis 2 autres ont suivi et aussi 8 enseignes Camille Albane à des tarifs plus accessibles. Et encore des salons Frédéric Moreno qui ont la même patte, mais sont aussi plus quotidiens. Il faut savoir toutefois qu'Eva a créé ensuite un centre de formation pour que tous les franchisés en empathie avec le style du maître puissent aller se former.
Lyon est donc un modèle pour les Salons Dessange du monde entier. Tous ont été refaits cet automne et ne reste plus aux autres qu'à se couler dans le moule. La ministre Valérie Pécresse a profité de son passage à Lyon pour venir s'y détendre un peu et c'est place Maréchal Lyautey que Grégory Coupet s'est fait faire ses mèches si sexy...
Publié par Martine Montémont à 17:18 0 commentaires
Libellés : Shopping
mercredi 22 octobre 2008
LE MEILLEUR DU BEAUJOLAIS
On a tout dit du Beaujolais. A raison, que c'était le vin le plus célèbre de France, donc du monde, qu'il était gouleyant et sympathique, qu'il s'agissait d'un vin de comptoir que l'on sert en pot de 46 cl à Lyon, grâce à une aimable dérogation due aux dépôts et que, mon Dieu, le Beaujolais, ce n'était pas que ça, mais aussi des grands crus, certains quasi Bourguignons, beaucoup d'entre eux très bien travaillés. Ce qui surprendrait bien des amateurs de Beaujolais Nouveau des antipodes, lesquels n'ont jamais mis les pieds dans les vignes du nord de Lyon qui regardent vers le Val de Saône, et n'imagineraient pas que le Beaujolais, ça pouvait être aussi quelque chose d'aussi bon et surtout d'aussi noble. La notoriété, celle du vin nouveau, c'est la gloire et ça aide au commerce mais ça peut faire mal et plomber sérieusement ceux qui se donnent la peine d'élever de grands vins.
On pense à des vignerons comme Marcel Lapierre dont le Morgon figure sur les plus grandes tables, à Dominique Piron, aux vins du Domaine de La Chaize avec lesquels on se régale et qui sont tout simplement bien faits.
D'où l'idée de l'Association "Expressions d'Origine" qui regroupe 15 domaines partageant les mêmes exigences. Ils sont formels. Il ne s'agit pas d'une bande de copains qui se regroupent pour mieux vendre leurs vins (même si l'aspect commercial n'est pas négligé). Ils sont tout simplement dans la recherche d'excellence et tous les vins dégustés à la mi-octobre au Château de la Chaize étaient dans la droite ligne du propos. Ils ont le souci du meilleur, mais ne sont ni rebelles, ni intégristes (ça fait du bien...) Chacun a son avis sur la façon de travailler la vigne et d'élever le vin et ils souhaitent simplement rester simples et créatifs.
Agriculture raisonnée ? Culture bio ? Chacun fait comme il pense et n'impose pas ses méthodes aux autres. Ce qui compte c'est ce que l'on obtient. D'autant que le cercle n'est pas fermé. Les rejoindront qui voudra, pourvu qu'une fois encore, l'éthique soit respectée et que l'on ait le résultat. A cette période où le Beaujo Nouveau va débarquer sur les tables des bistrots avec ses "arômes de bananes" comme ils disent à la télé, l'idée n'était pas bête de montrer qu'il existe autre chose...
Publié par Martine Montémont à 10:52 0 commentaires
Libellés : Gastronomie, Shopping
mardi 14 octobre 2008
DE GAULLE A COLOMBEY
Quand j'ai visité le Mémorial Charles de Gaulle et la Boisserie dont le Général disait "c'est ma demeure" comme s'il était permis d'en douter, je n'avais certes pas autant de préoccupations en tête que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel qui se sont rendus quelques jours plus tard à Colombey les deux Églises pour l'inaugurer.
Ils avaient malheureusement le regard davantage fixé sur les problèmes de la Bourse, de l'économie et de la croissance en berne, que sur les merveilles de ce Mémorial d'essence tout à fait exceptionnelle.
On va dire toutefois, qu'homme et femme d'Etat, ils auront fait quelques instants abstraction des soucis de leur charge pour aborder l'univers de De Gaulle intime et se diriger avec lui vers la grande histoire. La nôtre, celle de tout le XXème siècle avec ses multiples horreurs et ses trop rares bravoures (et non "bravitudes"). Ils auront pu profiter d'un délicieux soleil d'automne, sous lequel les vastes prairies et les grandes forêts chères à l'homme du 18 juin sont encore plus belles, plus vastes, plus généreuses et davantage propices à élever des esprits qui ne demandent que cela. Sinon que ces paysages de Haute Marne, sont également saisissants sous la neige et en toutes saisons comme sait l'être la campagne. (Il y a, au Mémorial, dans l'espace qui présente la Boisserie, des images de pas dans la neige, ceux du promeneur solitaire qui voulait refaire le monde comme bien des hommes certes, sauf que lui y est vraiment parvenu).
A la différence de l'Historial des Invalides qui est, lui, très présidentiel, le Mémorial de Colombey les deux Églises développe un propos très personnel. Dans son aile principale de 4000 m2 sobrement plantée au pied de la Croix de Lorraine géante en granit de Bretagne, on a reconstitué le bureau du Général à la Boisserie, là où il écrivit ses Mémoires. Installé dans la tour ajoutée par lui-même à la construction, il ouvre large sur la campagne. Au pied de la dite tour, une plaque d'orientation indique à la verticale des fenêtres la direction de Paris au-delà de l'horizon. De son fauteuil d'écrivain, De Gaulle aurait pu voir la tour Eiffel. Si modeste soit–il dans sa grandeur exigeante, il ne perdait jamais le Nord !
Au travers d'une scénographie très léchée, on découvre au Mémorial de Colombey, le De Gaulle des tranchées pendant la guerre de 14, celui qui a essayé de s'évader au moins 3 fois, l'appel du 18 juin naturellement, les pavés de Paris reconstitués le jour de la libération de la capitale avec de petits drapeaux français parsemés çà et là comme un lendemain de 14 juillet, la naissance des 30 Glorieuses avec ses robots ménagers, ses machines à laver, les disques de Sheila et Claude François. Mais aussi la guerre d'Algérie, les slogans les plus éprouvés de Mai 68, les journaux parus et même un exemplaire de Hara Kiri qui titrait "Bal Tragique à Colombey - 1 mort" au lendemain du décès du Général le 9 novembre 1970. Il est introuvable à la Bibliothèque Nationale et a été déniché chez un bouquiniste par Frédérique Dufour, commissaire de l'exposition et historienne, qui en est très fière et ne considère pas sa présence au Mémorial comme iconoclaste. Loin de là !
La pièce du rez de chaussée dans laquelle on termine la visite est consacrée aux obsèques du Général. On s'assied un instant, comme à l'église et, allez savoir pourquoi, on a l'impression, près de 40 ans plus tard, d'assister au service funèbre.
Il faut ensuite se rendre à la Boisserie pour fouler les feuilles mortes du parc, imaginer le personnage avec ses enfants et ses petits enfants, qu'il appelait ses "babies" et parcourir les 3 pièces que l'Amiral Philippe De Gaulle laisse libres à la visite. On y découvre les cadeaux des chefs d'état étrangers, une galerie de portraits dédicacés des grands de ce monde rencontrant celui qui était devenu le chef de l'Etat français, le bronze d'un homme seul sortant du naufrage une barque marquée France, un Saint Jean-Baptiste prêchant dans le désert, la bibliothèque et toute la littérature française essentielle. Tout est resté comme Yvonne de Gaulle l'a laissé en quittant la Boisserie. Le téléphone sous l'escalier (ce "gadget pour femmes bavardes", selon le général) et le fauteuil de cuir usé dans lequel il lisait pendant que Madame de Gaulle tricotait dans son dos à la lumière du même lampadaire que son grand homme. Economies obligent. C'était la marque de fabrique de la famille…
Pour profiter d'une grande journée à Colombey (il faut ça !), on pourra se rendre à l'Hostellerie de la Montagne où Jean Baptiste Natali, étoilé Michelin prépare une excellente cuisine et propose aussi de livrer ses secrets avec des cours organisés. Un forfait spécial "A la Table du Général" constitué d'un séjour de 2 jours et 2 nuits et valable toute l'année est proposé pour 496 euro par personne.
Publié par Martine Montémont à 16:34 0 commentaires
Libellés : Attraction, Culture, Evénement, Gastronomie
mardi 7 octobre 2008
MA BALADE EN COTE ROANNAISE
En ces temps de vendanges, il est agréable de faire le tour des propriétaires. On peut tout aussi bien faire celui des foires au vin, mais on se prive alors de deux bonheurs essentiels : la balade dans de ravissants paysages couverts de vignes rousses à souhait et la découverte de crus plus confidentiels que ceux proposés dans les linéaires, mais non moins méritants et savoureux.
En un mot comme en mille, on suit les foires au vin pour les Bordeaux de garde, les Bourgogne et quelques Champagne, mais pour dénicher le meilleur du Jura et ne serait-ce qu'un flacon de Côte Roannaise, pas simple.
Et pourtant ce Gamay, voisin des Beaujolais et proche de la Bourgogne vaut le détour et la campagne riche et paisible qui l'entoure, tout autant. Surtout depuis qu'il a obtenu l'AOC en 1994. La mécanique est simple, les vignerons font tous ensemble des efforts pour conquérir le précieux label et la qualité s'en ressent aussitôt.
Ce beau vin gourmand, autrefois apprécié des rois de France et dont les premiers arpents ont fleuri sous Charlemagne, a bénéficié de l'appui d'un autre seigneur pour avoir le droit d'entrer dans la cour des grands. Celui de Troisgros, qui pour être célèbre dans le monde entier et surtout au Japon, a toujours favorisé les produits de sa région. Il aurait tort d'ailleurs de s'en désintéresser, car les talents sont nombreux tout autour de ses 3 étoiles Michelin.
Pralus, à Roanne, inventeur de la fameuse Praluline, une savoureuse brioche aux pralines au bon goût de beurre. François Pralus est également un chocolatier de renom et MOF de surcroît. Depuis quelques années, il a décidé de broyer lui-même, à nouveau, ses fèves de cacao qu'il choisit soigneusement dans leur pays d'origine. A l'instar de Bernachon à Lyon, le gendre de Bocuse, qui se sentait bien seul (c'est son père Maurice qui s'est entêté avec raison) et a été rejoint par une poignée d'autres chocolatiers exceptionnels, tous dans la région Rhône-Alpes.
Pralus tient aussi boutique aux Halles de Renaison, un vrai palais de la gourmandise. On y retrouve Mons l'illustre fromager, qui sert la plupart des grands chefs étoilés. Et il a de quoi ! Tout gamin, il passait en vélo devant un tunnel SNCF désaffecté et c'est bien plus tard qu'il s'est demandé si les lieux n'étaient pas propices à l'affinage des fromages. Bingo ! Le tunnel est sain, il est immense et les fromages de toutes origines mûrissent et fleurissent sur des claies à l'infini. Un grand spectacle. Mais on ne le visite pas. Normal, il ne faut pas déranger les fromages. Toujours aux Halles de Renaison, il y a Gonin, exceptionnel boucher qui élève lui-même ses charolaises culardes (elles ont un train arrière impressionnant) et vend une viande mûre à point, tendre et goûteuse à souhait. Il est des Parisiens et des Lyonnais qui font exprès le voyage pour se fournir chez lui. Il conditionne la viande sous vide et elle rejoint les vins dans le coffre de la voiture.
S'il veulent passer un week-end pour profiter d'une campagne saisissante de beauté et généreuse à touts points de vue les maisons d'hôte font florès dans la région. Celle de Michel et Marie Pierre Troisgros à Iguerande avec ses "cadoles", les baraques de vignerons dans les vignes, reconstruites et aménagées avec tout le confort, la Ferme d'Irène à Renaison et ses chambres qui portent les noms des animaux de la ferme, la Ferme aux Abeilles à Ambierle, dont les propriétaires, autrefois boulangers confectionnent les brioches du petit déj' comme personne et le Domaine du Fontenay du vigneron Hawkins, un anglais régulièrement primé dans les concours et qui sait aussi ce que Bed and Breakfast veut dire.
Ce qui nous ramènent aux vins gourmands de la Côte Roannaise. Troisgros a ses propres vignes avec Robert Sérol, mais sur ce coteau de 20 km de long et ses 14 communes, on dénombre près d'une quarantaine de vignerons, qui "font bien" comme on dit et mettent beaucoup de coeur à l'ouvrage. Il ne faut pas manquer, également, de s'intéresser aux vins de Pays d'Urfé, tout aussi soigneusement élevés, généralement blancs et élaborés à partir de cépages Chardonnay et Viognier. La balade ne fait que commencer !
Publié par Martine Montémont à 10:40 0 commentaires
Libellés : Gastronomie
mardi 30 septembre 2008
FUMEUX...
On n'a pas fini d'entendre parler de la loi anti-tabac et de ses dommages collatéraux. Les cigarettes, c'est un peu comme les voitures, il faudrait en acheter pour payer le maximum de taxes et ne pas s'en servir.
Comme beaucoup de non-fumeurs, n'ayant jamais fumé, je n'ai jamais eu à arrêter, ce qui me rend presque plus tolérante. Mais je n'ai jamais trop apprécié les volutes des autres au restaurant dés l'arrivée des amuse-bouches. D'autant que, si certains restaurateurs, à l'époque où le tabac était permis à peu près partout, disposaient sur les tables un petit chevalet invitant à "réserver les joies du tabac au salon", d'autres ne se gênaient pas pour faire comprendre à leurs clients non fumeurs que la cigarette, la pipe et le cigare était autant d'instruments de convivialité. J'ai détesté aussi voir passer la fumée des visiteurs de la chambre voisine passer sous ma porte à la maternité ! ! !
Mais à une époque où il est à peu près interdit de fumer, tout comme de boire (sauf dans les soirées étudiantes où l'alcool, fournit pratiquement gracieusement par les marques, coule à flot et apprend aux jeunes gens à se saouler d'importance), j'ai un peu tendance à montrer les dents. Ce qui m'agace au plus haut point, ce ne sont pas les interdictions, c'est la leçon de morale qui va avec. Toute personne qui s'échappe pour en griller une à l'extérieur subit d'amicaux regards de reproche, mais de reproche quand même. Celui-là, s'il attrape un cancer un de ces jours, on n'ira pas dire qu'il l'a bien cherché (on reste politiquement correct), mais c'est tout comme...
Et c'est pareil pour ceux ou celles qui ont un tour de taille un peu avantageux, on ne vous parle que régimes encore et toujours, y compris au restaurant. Bonjour la joie ! Il faut quand même savoir que la plupart des fumeurs (j'en connais...), ne demanderaient pas mieux que d'arrêter de se ruiner la santé et de voir les billets de 5 euros partir quotidiennement en fumée. Surtout depuis qu'on a découvert récemment qu'il y avait du Polonium dans les blondes. Même les accros au féminin, toutes celles qui ont peur de grossir si elles arrêtent, rêveraient que leur sevrage soit sans conséquence en matière de kilos. Si c'était possible, elles arrêteraient tout de suite, du moins, elles essaieraient...
D'autant qu'on entre dans la saison froide et que faire les asperges dans la rue en tapant des pieds pour se réchauffer devient de moins en moins drôle. En plus, ça fait mauvais genre... A cette période de l'année, les non-fumeurs ne leur envient plus la fameuse pause cigarette exclusivement réservée à ceux et celles qui ont besoin d'en griller une. Ce qui créée d'ailleurs un sympathique climat dans l'entreprise. Sachant tout de même que les dirigeants regardent de travers les fumeurs qui grattent de précieuses minutes sur les 35 heures. On n'a rien sans rien !
D'autres non-fumeurs vous diront que, dans les bars, la clope était plus sympa que son absence. Ça sentait la fumée, certes, mais pas la transpiration. Dommage collatéral d'une loi, par ailleurs, irréprochable ! En France, pays des libertés ( !), il ne faut pas rêver, la cigarette est désormais prohibée. Nul ne s'en plaindra.
Mais il est des hôtels, dénichés sur Hôtels.com qui ont contourné le problème. A Berlin, où le Park Inn situé sur la célèbre Alexanderplatz, met un joli bus, confortablement équipé, à la disposition de ses clients pour en griller une. Ce qui leur évite de faire le pied de grue dans la rue. A Marrakech où le Ksar Char Bagh qui se distingue par sa somptueuse carte de cigares, a toutes ses chambres qui disposent d'une vaste terrasse où l'on peut fumer le narguilé en admirant l'Atlas enneigé. Et à Honolulu où le trois étoiles Hawaii Prince dispose de 4 étages entièrement fumeurs.
Il faut savoir aussi que, si les parties communes des hôtels sont considérées comme lieu public et par là non-fumeurs, les chambres font partie du domaine du privé et que l'on peut y fumer sauf interdiction expresse de la direction. Si bien des hôtels sont intégralement non-fumeurs, d'autres proposent des chambres à tous ceux qui n'ont pas encore arrêté. Mais dans celles-là, on y fume à peu près systématiquement. Et là, moi, je n'en veux pas ! L'odeur de tabac froid, merci bien. La tolérance à ses limites !
Publié par Martine Montémont à 14:34 0 commentaires
Libellés : Forme, Hébergement
mardi 23 septembre 2008
" A LYON, LA SOUPE EST BONNE ! "
Ce n'est pas moi qui le dit. Enfin, pas seulement... C'est Jean Michel Aulas, le Président de l'OL, le prestigieux club de foot de la capitale des Gaules.
Il est bien placé pour le savoir, car si les jeunes joueurs savent bien qu'il ne faut pas hésiter à porter ses enthousiasmes ailleurs quand on veut se faire une carrière et se constituer une cagnotte aux petits oignons, ils ne trouvent pas idiot de se laisser pousser des racines à Lyon pour revenir plus tard y couler des jours heureux.
Alors, ils ouvrent des restaurants et retrouvent ainsi un terrain d'atterrissage. C'est le cas de Sonny Anderson, même s'il a revendu récemment "Mon Brésilien", de Greg Coupet, le gardien adoré des Lyonnais parti briller à l'Atletico Madrid et qui est associé au Grand Stadium, d'Eric Abidal, dont on dit qu'il a quelque fois des états d'âme à Barcelone et de quelques autres...
Lyon a donc réussi une assez improbable fusion entre la gastronomie et le foot (quand les joueurs n'investissent pas dans les restaurants, ils les fréquentent avec bonheur...). Forte de sa réputation de capitale du bien-manger, la ville, avec ses 7 titres successifs de Champion de France a su se faire une place dans le monde du football.
Davantage d'ailleurs en Europe qu'en France même où les amateurs ne se sont remis, ni de la gloire de Saint Etienne (des décennies quand même), ni de celle de l'OM dont on attend toujours des miracles et continuent à croire au destin du PSG (l'équipe parisienne, pensez...) Il n'empêche que, les voyageurs lyonnais s'entendent très souvent apostropher aux passages à la douane dans les aéroports avec un très touchant "Allez l'OL" de la part du personnel. Nul n'est prophète en son pays.
Reste que l'OL se rend à Münich pour affronter le Bayern le 30 septembre dans le cadre de la Ligue des Champions (attention, les gars, c'est la Fête de la Bière jusqu'au 5 octobre, ne vous laissez pas surprendre par les spécialités locales ! ! !) et que les Bavarois seront accueillis pour le match retour le 10 décembre à Lyon.
Dans le cadre de cet échange qui ne manquera pas de nous rappeler nos années collège, les deux villes ont organisé un partenariat avec une zone d'accueil dédiée aux supporters pour les inviter à visiter chaque ville. Lyon leur fera évidemment découvrir le parc de la Tête d'Or et Münich son Englischer Garten qui sont tous deux parmi les plus grands parcs urbains d'Europe.
  |   |
Publié par Martine Montémont à 11:31 0 commentaires
Libellés : Activité, Gastronomie
lundi 15 septembre 2008
LIEUX SAINTS, FERVEUR ET RANDONNÉES
Pas question de vous délivrer ici un guide complet de tous les lieux de pèlerinage de France et de Navarre, mais puisque l'un d'entre eux, Lourdes en l'occurrence, vient d'être mis en pleine lumière par la visite du pape Benoit XVI et qu'il est le tout premier de France et un des tout premiers du monde, il n'est pas inutile d'en montrer un ou deux autres qui sont presque aussi connus.
Pas d'apparitions au Mont Saint Michel, mais une légende. Celle du rêve de l'évêque d'Avranches, auquel l'archange Saint Michel demanda de construire une abbaye sur le Mont il y a 1300 ans !
L'histoire ne dit pas si c'est vrai, mais le lieu est tellement impressionnant qu'il a quelque chose de surnaturel. Malgré les marchands du temple. Restaurants hors de prix sur le Mont et à ses pieds, faux colombages comme le dit Christian Troubé, le rédacteur en chef du magazine La Vie qui a consacré un numéro spécial à l'édifice religieux et le vend toujours dans sa boutique et en ligne.
On est invité à "quitter la rue bruyante, tourner du Sud au Nord autour du Mont et surtout à pousser la porte de l'Abbaye". La construction n'a pas été évidente, du haut de l'Abbaye, on ressent même un vertige manifeste qui n'a pas seulement à voir avec la hauteur. Presque une angoisse avec la mer qui se retire très vite, mais remonte à l'assaut à la vitesse d'un cheval au galop. On se souvient d'histoires affreuses, de sables mouvants, de voiture submergées, de pèlerins égarés. Alors même que le site est très surveillé, en fait, et les accidents rarissimes.
Le vrai danger, c'est l'ensablement du Mont, mais peut-être plus encore, la montée des eaux des océans, imminente dans les décennies qui viennent et qui doivent fortement nous inquiéter pour le Mont Saint Michel, mais aussi Venise et autres trésors... Au pied du Mont Saint Michel et après le recueillement évident qui n'exige même pas de piété particulière, mais que la majesté et la sérénité des lieux imposent, on peut faire de bien belles balades et il ne faut pas s'en priver.
Parmi les autres sanctuaires, il en est un qui ne regarde pas la mer, mais qui, perché à 1800m dans les Hautes Alpes entre Grenoble ( 38 - Isère) et Gap (05 - Hautes-Alpes), voit, lui aussi défiler le monde entier. C'est le sanctuaire de Notre Dame de la Salette où la Vierge est apparue à Maximin et Mélanie, deux petits bergers, tout comme Bernadette de Lourdes, le 19 septembre 1846. On entend parler toutes les langues tout autour de l'édifice et surtout le polonais, pays très attaché au culte de la Vierge Marie.
Notre Dame de la Salette se mérite puisqu'il faut emprunter, pour rejoindre le sanctuaire, la Route Napoléon, pas vraiment aisée à pratiquer. La quitter dans le village de Corps et grimper encore. Des retraites sont organisées toute l'année et l'abbaye est au départ d'un réseau de sentiers de randonnées vers le pays de Corps, le Valbonnais et le Val Godemar. Reste qu'il s'agit toujours d'un lieu de paix et de prière. Alors chuuut...
Publié par Martine Montémont à 18:49 0 commentaires
mardi 9 septembre 2008
POURQUOI "BOCUSE" ?...
La scène se passe chez Lassausaie à deux pas de Lyon et pourtant en pleine campagne. Le chef, ex-président et membre des Toques Blanches Lyonnaises, MOF depuis 1993, présente le livre de recettes qu'il vient de publier chez Romain Pages Editions dans la collection "Carnets de chefs".
Un confrère, à qui on ne la fait pas ( !) pose la question qui dérange (ou du moins est censée le faire...) "Pourquoi avez vous fait préfacer votre livre par Bocuse ? Parce qu'ainsi, vous êtes sûr que ça va se vendre mieux ?" Guy Lassausaie est un peu désarçonné. Sûr qu'il ne s'attendait pas à cela.
Il va donc répondre que les cuisiniers lyonnais, français et même ceux du monde entier, doivent beaucoup au grand Paul et que c'est un hommage à lui rendre que de lui faire dédicacer son ouvrage. En même temps qu'une reconnaissance et une forme de respect.
L'autre, pas démonté "Et vous mettez son nom en gros sur la couverture ?" Ben oui, en principe, on précise qui a fait la préface quand il y a, c'est même la moindre des choses. On se dit, devant tant d'impertinence, que la presse n'est pas dupe et pas prête de s'en laisser conter. On est surtout mort de rire. Que Lassausaie, qui a appris son métier chez Point (pas avec le grand Fernand, certes, mais bon), tout comme Bocuse en son temps, est de la famille. On le rencontre, comme tous les MOF avec son col bleu, blanc, rouge, dans les coulisses du Bocuse d'Or en janvier tous les 2 ans.
Parce que ces ouvriers d'excellence font partie des organisateurs et que Bocuse est leur mentor à tous. A une époque où les banques croquent les sous des contribuables et que leurs dirigeants fautifs, quittent l'entreprise ( dans le pire des cas, le plus souvent, ils restent et recommencent...) en emportant leurs stocks options dans une brouette tant ça fait du volume, on se dit que le confrère, pour découvrir des profits éhontés, serait bien inspiré d'aller plutôt soulever ces couvercles là !
Reste que Bocuse mérite les hommages de ses disciples parce que c'est un monument et qu'il est généreux. Reste que le livre de Guy Lassausaie est fort bien fait. Les recettes sont bien expliquées, on développe quelques commentaires sur un produit et d'autres sur le vin à boire avec la recette. Reste encore que l'ouvrage n'est pas cher (17,50 euros) pour un livre de cuisine avec les belles photos d'Etienne Heimermann, qui réalise et expose, par ailleurs, des photos de natures mortes exceptionnelles. Et que la maison Lassausaie est, parmi ce qu'il convient d'appeler les restaurants gastronomiques, dont l'addition est forcément un peu élevée, parmi les meilleurs rapports qualité prix du genre avec des menus à 45, 58, 70 et 90 euros. Et c'est déjà beaucoup...
Publié par Martine Montémont à 17:43 0 commentaires
Libellés : Gastronomie
dimanche 24 août 2008
TROISGROS AUX CHAMPS
Au moment où les touristes préfèrent résolument les chambres d'hôtes aux établissements hôteliers traditionnels, les grands chefs, pas fous, s'engouffrent dans la formule. Il est vrai qu'ils n'ont guère attendus pour concevoir des chambres et suites plus personnelles, des lieux plus intimes, (souvent des annexes...).
On pense à Haeberlin et sa chambre sur une île en plein milieu de la rivière, Michel Guérard et ses dépendances cosy, Marc Meneau à l'Espérance à Vézelay... Bocuse, lui, n'a jamais été hôtelier, mais il a laissé les étudiants de l'Institut qui porte son nom, s'en charger pour lui.
C'est ainsi que, - sous la houlette du groupe Accor, qui fut, en la personne de Gérard Pélisson, co-fondateur, un des premiers à imaginer une école haut de gamme avec le célèbre chef, - l'hôtel Royal, admirablement situé, place Bellecour à Lyon, a créé ses chambres d'hôtes et dispose désormais d'un restaurant ouvert 7 jours sur 7.
Quant à Michel Troisgros, quand on le complimente sur la rénovation et les aménagements de la Colline du Colombier qu'il a transformée en maison d'hôtes, il en attribue aussitôt le mérite à son épouse Marie Pierre. Elle s'est investie totalement dans la décoration des lieux comme elle l'a fait pour le restaurant et l'hôtel à Roanne. Passionnée d'art contemporain, elle recherche toujours pureté et élégance. C'est encore une fois le cas pour cette ferme qui surplombe la vallée de la Loire et le canal de Digoin.
La vue est saisissante sur la Bourgogne et les prairies du Charolais où paissent les solides vaches blanches qui donnent la meilleure viande du monde. On les retrouve dans l'assiette, sous forme de tartare, de bifteck aux gousses d'ail ou encore de côte de boeuf simplement poêlée au beurre. Plats élémentaires, mais savamment exécutés, qui côtoient la poêlée de grenouilles aux épices, la friture de petits poissons de la Loire, le feuille à feuille croustillant à la vanille, léger comme un souffle.
La salle de restaurant est installée dans ce qui fut l'étable sous les poutres monumentales. Ce sont les murs, percés de trous cadrant le paysage alentour, qui servent de tableaux. Un peu plus loin, une longère et son colombier peuvent loger 2 familles de 4 personnes et trois petites habitations, baptisées "cadoles" du nom des baraques de vignerons, accueilleront des couples qui viendront là jouer à habiter dans une (luxueuse) cabane comme quand ils étaient petits.
Personne ne s'y trompe et tout le monde trouve le chemin pour le plaisir de s'offrir Troisgros pour 34 euros. Même les luxueuses berlines garées dans ce qui reste une vraie cour de ferme. Les chambres et gîtes, en revanche, ne pratiquent pas des prix de gîtes ruraux. Il faut compter de 300 à 350 euros la nuit pour tout le monde dans ceux-ci et 200 euros dans une cadole, prévue pour 2. Mais ceux qui n'ont pas peur d'y mettre le prix y trouveront leur bonheur...
Publié par Martine Montémont à 16:19 0 commentaires
Libellés : Gastronomie, Hébergement
vendredi 15 août 2008
PLONGER DANS L'EAU FRAICHE...
A l'instant où j'écris ces lignes, la chaleur est accablante, même si ce n'est pas la canicule, c'est à dire un vrai dépassement des 35°, non pas un ou deux jours d'affilée, mais plusieurs jours, voire plusieurs semaines qui font que même la nuit, l'atmosphère n'est pas rafraîchie. Voilà qui, même de manière ponctuelle, donne envie d'un bain à température idéale. Je vous propose les lacs de Savoie...
N'exagérons rien me direz-vous : de l'eau à 24°, merci bien ! Sauf que c'est bien davantage que la température de la mer, même sur les plages de Méditerranée ! Sachant, de plus, que la température sur la plage où l'on bronze aussi bien qu'ailleurs est de 30° au sommet de l'été, on se demande pourquoi on n'y a pas pensé plus tôt !
Rendez-vous donc sur les bords du lac d'Annecy aux eaux turquoises, surtout dans la baie de Talloires, la rive la plus chic du lac qui a réussi à triompher de la pollution et propose les eaux douces et les plus pures d'Europe.
Au bord du lac du Bourget, cher à Lamartine et au bord duquel se tient justement Navig'Aix du 28 au 31 août 2008, le plus beau festival de rétro nautisme d'Europe, qui fait, cette année, la part belle aux canots à moteur.
Aix les Bains fait d'ailleurs partie des stations labellisées "France Station Nautique" avec Thonon les Bains, au bord du Léman, véritable petite mer intérieure, puisque le lac qui baigne les rives de Genève et d'Evian a même de petites marées et une profondeur de plus de 300m. Ce qui n'est pas mal, permet de s'adonner à la plongée et de partir en croisière pour visiter les rives françaises et les rives suisses.
Pour faire bonne mesure, on citera aussi le lac d'Aiguebelette au pied de la montagne juste avant les tunnels vers Chambéry et sur lequel les bateaux à moteur sont interdits et celui de Paladru.
Comme au bord de la mer, la météo des plages des lacs de Savoie est annoncée tous les jours sur le site de Savoie Mont Blanc. L'ardent défenseur de ces eaux tièdes de montagne a pour nom Perrine Pelen ? Mais oui, la championne de ski des années 80 !
vendredi 8 août 2008
MA CURE STARTER A BRIDES LES BAINS (4)
La réputation de Brides les Bains en matière d'amaigrissement n'est plus à faire. Tous ceux qui ont eu, un jour ou l'autre à faire face à un surpoids aussi préjudiciable à leur santé qu'inesthétique, ont su qu'une partie de la solution était aux portes de la Tarentaise dans une petite ville dont les eaux thermales font merveille sur la silhouette.
Journal de bord au Grand Spa des Alpes.
Mercredi 6 août :
Nous avons fait connaissance avec la source Hybord dès le lundi. Il faut en consommer un petit verre ½ heure avant chaque repas pour bénéficier de ses vertus anorexigènes qui permettent d'aborder les repas sans se jeter sur la nourriture. De plus, elle est laxative, diurétique et excellente pour nettoyer le système digestif. Elle met 25 ans pour traverser les Alpes et se charger en principes actifs. C'est donc une eau jeune, vigoureuse mais qui a tout de même un peu de bouteille. Mais qu'est-ce qu'elle est mauvaise ! Tiédasse, soufrée, salée, proprement écœurante, ceci expliquant cela.
On ne l'administre que sur prescription médicale (la cure de boisson est toutefois comprise dans les cures Starter, Métamorphose et tous les forfaits minceur sans visite préalable). Bourrée d'humour, la jeune femme qui la sert assure à tous ceux qui se présentent avec leur verre qu'il s'agit là d'un Kir Royal. Et en avant pour la méthode Coué. Miss Hybord est toute jaune et elle change de couleur, de température (plus ou moins 1 ou 2°) et même de goût d'un jour à l'autre. C'est mercredi justement que nous essuyons un orage carabiné qui nous vaut le bonheur d'apercevoir le Grand Bec en face des fenêtres de notre chambre se couvrir de neige à travers un rideau de pluie. La gym, même douce, nous attendra encore cette fois-ci. J'assume.
Jeudi 7 août :
Je suis comme un poisson dans l'eau (thermale) au SPA, à l'hôtel et dans la station et je ne sens plus du tout la fatigue. Nous avons fait connaissance avec quelques autres curistes au cours du pot de bienvenue de l'hôtel (un excellent jus de légumes accompagné de légumes crus à croquer avec des sauces diététiques). Tout le monde est élégant dans ses propos, mais l'œil en coin, on compare tout de même les tours de taille. Il y a les "SPA" d'un côté et les "Cures" de l'autre et les menus varient parfois imperceptiblement suivant la catégorie dans laquelle on se range. Même si personne ne se fait d'illusions, on rêve quand même un peu. 6 jours/6 kilos, 9 jours/9, 18 jours/18 sans fatigue et sans faim, c'est ça qui serait bien. Sans même que nous leur posions la question, nos coaches nous remettent les idées en place.
A Brides, on perd environ 5% de son poids en 3 semaines avec des variations entre 3 et 10%. Ce qui compte, c'est de prendre de bonnes habitudes, de parvenir au "lâcher prise" et de continuer chez soi en douceur. Ce qui importe aussi, ce sont les fameux centimètres. Les grands sportifs peuvent parfaitement s'affiner tout en accusant une prise de poids sur la balance parce qu'ils remplacent le gras par du muscle qui est plus lourd. Ne mélangeons pas tout.
Ce jeudi, l'eau thermale est carrément marron dans les baignoires. A cause des orages de la veille ? Peut-être, peut-être pas... Elle est incroyablement vivante et elle fait ce qu'elle veut. Ce qu'il ne faut toutefois pas oublier de souligner, c'est qu'il est indispensable d'emporter un vieux maillot de bain ou un maillot pas cher pour les soins, l'eau thermale soufrée tache les vêtements de jaune et on ne peut pas les ravoir. Un petit tour à la Maison de la Presse, impressionnante avec ses rayons de livres de recettes diététiques ; un autre dans une boutique qui élabore des tisanes et des jus de fruits frais et une balade dans le parc thermal pour profiter du soleil revenu. Belle journée en vérité.
Vendredi 8 août (08/08/08) :
C'est le jour du retour et des 3 derniers soins, des derniers verres de tisane et des derniers petits séjours dans les bains de vapeur. Un petit tour à la boutique pour faire emplette des livres de recettes proposées par les diététiciennes et les chefs cuisiniers de la station qui ont eu le temps de retourner le sujet dans tous les sens.
C'est l'heure de vérité avec Leslie, la pesée, le mètre de couturière et les aveux sur ce que l'on n'a pas fait ou mal fait. Je reconnais avoir négligé l'activité physique, mais je suis aussitôt pardonnée, le repos après une année de travail, presque sans coupure, c'est très bien aussi et puis, il faut écouter son corps. Le verdict : moins 1kg et moins 1 cm pour moi ; moins ½ kg et 2 cm pour Jacques, ce qui est, à ses dires, très satisfaisant.
Nous déjeunons au Grand Hôtel, sorte de palace 3 étoiles ½ (c'est une norme personnelle…) avec son SPA à lui et sa salle de gym juste à côté du Centre Thermal. Les chambres, en revanche, sont moins gracieuses qu'au Golf Hôtel. Mais la cuisine est excellente, la carte des cafés encore plus séduisante et le choix entre plusieurs entrées, plats et desserts dans le menu diététique est vraiment confortable. Brides dispose de ressources hôtelières qui ne demandent qu'à se développer.
Nous repartons avec quelques résolutions très faciles à tenir, tout à fait à notre portée avec même quelques extras comme la fameuse brioche aux pralines (mais pas tous les jours !) et un rendez-vous par e-mail dans 15 jours. Nous sommes en pleine forme...
Notre cure , qui dure 6 jours, coûte 690 euros sans hébergement. Avec un hébergement de 7 jours en pension diététique complète (sur la base d'une chambre double) elle est à partir de 1021 euros en hôtel 2* et à partir de 1137 euros en hôtel 3*. |
Publié par Martine Montémont à 11:32 0 commentaires