Ne le répétez à personne, on a goûté le Beaujolais Nouveau* en avant-première... Promotion oblige... Les viticulteurs du Beaujolais, qui se sont ramassés quelques claques en subissant notamment la concurrence des vins primeurs (j'ai payé une bouteille de vins primeur des Coteaux du Ventoux dans un resto lorrain 11,50 euro sur table et je l'ai gardé sur l'estomac à tous points de vue...) Question essentielle donc... Faudra-t-il sacrifier à la fête du Beaujolais Nouveau en ce 3ème jeudi du mois de novembre, c'est à dire le 20 novembre à minuit, jour de la Saint Edmond. Réponse de Normand : A la fois oui et non...
Oui parce que c'est la fête et que, en ces temps de récession économique, il n'y a pas de mal à se faire du bien... Oui, parce que le Beaujolais est le meilleur des vins nouveaux. Le gamay, cépage unique en Beaujolais se prête merveilleusement bien à l'exercice. Il faut savoir qu'il s'agit d'un cépage qui s'épanouit en majorité en Beaujolais, son terroir d'élection et très rarement ailleurs, c'est assez étonnant pour être signalé, reconnu et apprécié à sa juste valeur.
Oui, parce que les viticulteurs du Beaujolais qui "lâchent" quelques 45 millions de bouteilles sur le marché dont 22 millions en France, 8,5 millions au Japon et 2,5 millions aux USA, veillent au grain (de raisin, hi, hi...) et n'ont pas peur, pour gommer les dérapages de certains d'entre eux au niveau de la qualité (allez donc maîtriser de A à Z, une production pareille !) de mettre en avant les crus de Beaujolais bien travaillés qui sont aussi bons que des Bourgogne. (lien sur blog « Expressions d'Origine)
Noui en revanche quand il s'agit de donner une image bien peu flatteuse du déblocage des tonneaux avec une soulographie générale et des allumés à la télé qui annoncent comme chaque année, le "goût de banane" perçu dans leur verre. Venu on ne sait d'où, ou plutôt, on ne sait que trop !
Le Beaujolais Nouveau de cette année est plutôt bon (quand il est bon, ils ne nous ont pas apporté de la piquette...). Il a des arômes de fruits rouges (framboise et cassis) très nets et c'est bien ce qu'on en attend.
Si l'année a été difficile d'un point de vue climatique pour tout le vignoble (certains récolteront 10% de ce qu'ils ont eu l'an passé), le vent du Nord lui aura délivré quelques belles qualités : structure et matière.
Reste que le vin nouveau se déguste une poignée de mois (on pourrait presque envisager une date limite de consommation...) parce que, comme le disent les édiles beaujolaises, le vin nouveau et le travail des crus représentent deux "cuisines" différentes et on ne fera jamais de vin de garde avec le Beaujo qui sort des tonneaux le 20 novembre.
Savoir aussi que ce vin-là était consommé par les esclaves dans l'Antiquité et qu'il ne fallait pas en attendre des miracles. Savoir encore qu'il coûtera 15% de plus cette année et que, pour avoir quelque chose de bon, il ne faudra pas espérer le payer moins de 5 à 6 euro la bouteille. A vous de voir...
* A consommer avec modération comme on dit...
samedi 15 novembre 2008
IL EST NOUVEAU LE BEAUJO !
Publié par Martine Montémont à 16:03
Libellés : Gastronomie
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