Retour en Finistère et, juste après les refuges alpins, c'est un apparentement assez réussi. Les phares sont aux côtes sauvages ce que les refuges sont à la montagne. Des havres dans un environnement hostile. Encore que, si les refuges accueillent les alpinistes, les phares, eux, dirigent les marins.
Il y a une poignée d'années, existait un petit guide des phares et balises en Finistère. On ne le trouve plus désormais. C'est dommage. Mais aujourd'hui, on a l'internet. Il faut savoir toutefois qu'en Finistère, il n'y en a plus que 5 qui sont ouverts à la visite. J'en ai vu 3 et escaladé ainsi environ 700 marches dans la même journée !
Au tout début, le phare de la Pointe Saint Mathieu, un modèle du genre avec ses 58 mètres de hauteur et ses 163 marches qui grimpent à l'étroit. Mieux vaut bien prendre sa respiration avant d'attaquer la montée. Mais la récompense, qui vaut pour les 3 et tous les autres, c'est la vue imprenable. A Saint Mathieu, la mer d'Iroise de la pointe du Raz au rail d'Ouessant, l'autoroute des tankers. Au pied du phare, il y a les ruines de l'abbaye bénédictine du XIIème siècle et le départ des Chemins de Saint Jacques de Compostelle.
Saint Mathieu, c'est le paradis. Un phare installé à terre donc facilement accessible pour ses gardiens. Les phares qui sont installés sur un rocher en pleine mer sont appelés l'enfer. On a vu des gardiens coincés là-bas ou plutôt là-haut, plus de 40 jours. Ils buvaient l'eau de pluie recueillies dans des bâches et se nourrissaient de poisson cru. L'enfer n'est pas fait que de flammes !
Désormais, toutefois, tous les phares sont automatisés. En route donc, après 1,5km de navigation pour le purgatoire, galère intermédiaire pour les gardiens. Le phare de l'île Vierge à Plougerneau est le plus haut d'Europe avec ses 82,50m, ses 365 marches, autant que de jours dans l'année et ses 12 ouvertures comme le nombre de mois. Le guide qui nous emmène tout en haut est admiratif, je dirais même fervent.
De Saint Mathieu, il dit en riant "c'est un pin's". Bizarrement, les marches qui représentent presque le double en effort sont plutôt moins pénibles à escalader parce que la volée d'escalier est plus large et il faut prendre le temps d'admirer les 12.500 plaques d'opaline bleu ciel qui protège les parois de la poussière et de l'humidité. Notre guide à nouveau "la femme de ménage est passée en 1902 (date de la fin de la construction du chef d'oeuvre) et n'est pas revenue depuis."
Le phare fait bien sûr partie de la ceinture lumineuse et sa lampe qui porte à 50 kms avec un éclat blanc toutes les 5 secondes n'est que de 650 watts. C'est la lentille à échelon de Fresnel qui lui donne toute sa portée, comme s'il y avait 3 millions de bougies allumées !
Les oiseaux ont investi l'île Vierge, ils viennent y pondre leurs oeufs et il n'est pas rare qu'ils les lâchent sur les visiteurs. C'est très impressionnant et... comment dire, un peu hitchkockien !
Pour boucler la boucle, j'aurai attaqué les 198 marches du phare de l'île de Batz qui offre une vue évidemment imprenable sur toute la baie de Morlaix et, plus près, sur les champs de pommes de terre de pré salé si savoureuses au printemps.
Comme on dort dans les refuges, on se verrait bien dans un phare ou du moins à la base de celui-ci, dans une maison de gardien pour vivre en prise directe avec la mer. C'est en Morbihan à Riantec que Daniel Jégot a aménagé des chambres d'hôtes dans le phare de Kerbel. Mieux que le détour, voilà qui vaut le voyage !
jeudi 29 mai 2008
DU HAUT DES PHARES
Publié par Martine Montémont à 17:42 0 commentaires
Libellés : Attraction, Hébergement, Séjour
lundi 26 mai 2008
PASSER UNE NUIT EN REFUGE
C'est un fantasme pour tous ceux qui aiment la montagne et tous ceux qui n'ont jamais essayé ne savent pas ce qu'ils perdent. J'ai encore le souvenir, dont j'ai déjà parlé ici, d'une nuit à l'alpage du Pré Rosset (74-Megève), à l'époque où l'électricité n'était même pas installée. C'était au début de la gloire des Fermes de Marie à Megève et c'était encore mieux, même si moins parfait.
Les refuges sont au nombre de 155 dans les Alpes et c'est une particularité du massif. N'allez surtout pas croire qu'il s'agit de bivouacs d'alpinistes en montagne avec repas déshydratés pour la préparation desquels il faut faire fondre de la neige sur un petit réchaud à gaz. Les refuges, en fait, sont perchés à 1500 ou 2000m d'altitude et leur caractéristique principale tient dans le fait qu'il faut les rejoindre à pied. Quant aux gardiens, ils impriment résolument leur marque et certains en ont même fait des hébergements à la limite du luxueux. Je pense au Roc de la Pêche, à 2h à pied de Pralognan la Vanoise (73-Savoie). A l'arrivée, rien de spartiate, mais jacuzzi, sauna et hammam pour délasser muscles et pieds sollicités par la montée. Il constitue une des 9 étapes du Tour des Glaciers de Vanoise. Une merveille...
Pour se faire mieux connaître et donner à de nombreux amateurs de nature le goût de la montagne, le Week-end des Refuges, sorte de journée Portes Ouvertes des Refuges dans les Alpes se tient les 21 et 22 juin. Tous les gardiens remontent les manches et proposent d'alléchantes animations.
Comme au Refuge Du Folly, tenu par Jean Moatti, grand amoureux des sommets. On le rejoint depuis Samoëns (74-Haute Savoie) en 2 heures de marche et on découvrira, pour l'occasion, la cuisine népalaise avec Tendi Sherpa, guide et cuisinier qui préparera le dal bhat (soupe de lentilles, riz, curry de légumes et de viande) avec déco et ambiance appropriées et projections de diapos des voyages du gardien au Népal. Patrick Guilhot, accompagnateur en montagne et écrivain, racontera des histoires de courses dans son refuge des Tinderêts. Au chalet de Larrieux, le gardien, passionné d'astronomie est intarissable sur les étoiles et, au Refuge de Doran, on assistera à des concerts de cors des Alpes.
Tout ceux qui aiment la montagne, guides accompagnateurs en tête, ne demandent qu'à faire partager leur passion et c'est au cours du même week-end les 21 et 22 juin, que se tiennent les Journées de la Montagne avec plus de 50 balades et randonnées accompagnées. Pour découvrir les sentiers des Pierres Dorées en Beaujolais, les charmes de la Chartreuse Grésivaudan, la transhumance à Die, dans la Drôme, à la suite des troupeaux de moutons et tout plein d'histoires de Savoie, de marmottes et d'orchidées.
Il est temps de s'intéresser à la montagne, maintenant qu'un coup d'aile pour partir en vacances est de moins en moins évident pour cause de prix du pétrole, de même que multiplier les kilomètres en bagnole pour les mêmes raisons. Et ce n'est pas plus mal comme ça !
Publié par Martine Montémont à 14:55 0 commentaires
Libellés : Activité, Attraction, Hébergement, Vacances, Week-end
dimanche 18 mai 2008
MACARONS DE LYON
Quand on est de Lyon, on y reste et on s'y épanouit, ce qui n'empêche pas de faire le tour du monde. Demandez à Bocuse... C'est la même chose pour Richard et Gaëlle Sève, dynamiques chocolatiers (ce n'est rien de le dire) et couple explosif. Lui, artisan créateur à l'imagination débordante et à l'exigence intransigeante en ce qui concerne la qualité des produits. Elle, ancienne des Beaux Arts, qui conçoit chocolats et pâtisseries comme des collections et tient ses boutiques comme des magasins de mode.
L'aventure commence pour eux deux avec le rachat, il y a toute juste 7 ans d'une pâtisserie chocolaterie de renom (elle existe depuis 1905...) à Champagne au Mont d'Or, dans la banlieue de Lyon, là où la clientèle est gourmande et élégante. Suit ensuite, une installation aux Halles de Lyon-Paul Bocuse, qui les rapproche du coeur de Lyon et, désormais, en presqu'île de la ville, sur le quai Saint Antoine, là où l'un des plus grands marchés de la ville déploie ses étals de fruits et légumes des jardins environnants chaque matin. Tous les chocolats sont aussi en vente sur Internet.
Avec leurs macarons salés (foie gras pommes aux épices ; cèpes, encre de seiche et purée d'olives noires...) et sucrés ( Sève-cola pétillant sur la langue, pétales de rose, cassis-violette et tout récemment muguet...) les Sève ont déjà conquis la capitale et figurent dans tous les meilleurs carnets d'adresses gastronomiques. Ce sont eux qui disposent du plus grand nombre d'adresses relais au Japon et il est question d'une ouverture à Tokyo et Yokohama en 2009. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils s'éparpillent aux 4 coins de la planète. Ils délèguent et contrôlent leur savoir-faire, mais c'est entre Rhône et Saône qu'on les retrouvent toujours.
Parce qu'il faut bien surveiller et entretenir ses racines et que c'est là qu'est leur vie de famille, source de tous les équilibres. Mais pendant le développement, la création continue. Ce printemps avec 2 verrines à la noix de coco, gelée passion et mouillettes de pain d'épices ; et fraises basilic au mascarpone. Joli à l'oeil et tout à fait inédit, le gâteau esquimau à déguster sur un bâton comme s'il était glacé, à base de caramel au beurre salé, mousse au chocolat amer et biscuit sans farine. Concession aux soucis de ligne.
Mais la performance dans l'inédit, c'est le Sinjita, le gâteau sans sucre pour gourmandes fashionitas. C'est un assemblage de crème aux vanilles de Madagascar, de Tahiti et du Mexique sur un rubis de gelée de framboises et un biscuit madeleine. Le tout est sucré avec un sucre de maïs absolument naturel et autorisé en cas de diabète. Le rêve... Dieu continue à nous inspirer les Sève.
Publié par Martine Montémont à 15:58 0 commentaires
Libellés : Gastronomie
mercredi 14 mai 2008
VOYAGES ET CINEMA
A l'heure où tout le monde rêve plus ou moins de monter les marches à Cannes en compagnie d'Angelina Jolie, de Brad Pitt ou Sean Penn et se retrouve obligé de se contenter des barrières de sécurité pour tenter de voler 1 ou 2 images au moyen du téléphone portable, il est une manière bien plus futée de plonger dans l'univers du cinéma.
J'y pensais en voyant les itinéraires tout exprès aménagés dans le sillage du film "Da Vinci Code" avec Audrey Tautou et Tom Hanks. Ils conduisaient de l'église Saint Germain aux abbayes de Bourgogne en passant par le Louvre évidemment. Dans le même temps, les visiteurs de Versailles se faisaient de plus en plus nombreux pour admirer les authentiques décors du "Marie Antoinette" de Sofia Coppola.
J'ai moi-même eu l'occasion d'écrire des articles sur Chamonix dans le sillage des "Aiguilles Rouges" de Jean François Davy ou encore de "Malabar Princess" de Gilles Legrand avec Jacques Villeret; sur la Grande Chartreuse, décor naturel du formidable et inédit documentaire "Le Grand Silence" de Philippe Gröning et "Dialogues avec mon Jardinier" de Jean Becker avec Auteuil et Darroussin dans les paysages beaujolais. Nul doute, le tourisme cinématographique, c'est très tendance.
C'est pourquoi l'idée de Last Minute.com, alors que se déroule le Festival de Cannes jusqu'au 25 mai, m'enchante littéralement. Il s'agit de suivre les films à la trace et de partir en villégiature sur les lieux de tournages à succès. Sachant qu'il ne s'agit pas d'une promotion limitée dans le temps et qu'on peut très bien retourner dans les pas de Léo Di Caprio en Thaïlande, pendant le tournage de "La Plage" de Danny Boyle, exactement quand on en a envie. Mais au Four Seasons à Kho Samuï et pas sur son île déserte !
Si vous vous rendez sur le site lastminute, vous pourrez, comme à l'ordinaire, choisir votre ville de départ, d'arrivée, vos dates, mais pas suivre les thématiques cinéma ici proposées, c'est pourquoi, je suis ravie de vous confier les liens à suivre. Voyez plutôt : "Embrassez qui vous voudrez", c'est au Touquet entre 346 et 800 EUR pour 2 nuits au Novotel. "Bienvenue chez les Ch'tis" vous envoie à Gosnay pour 3 nuits (à partir de 155 EUR la nuit) à la Chartreuse du Val Saint Esprit. Ce qui n'est pas plus mal que les rares hébergements à Bergues qui sont totalement blindés et personne ne vous empêchera de vous y rendre en "pèlerinage" avec mantille et chapelet !
"Brice de Nice" à Nice, on attend la vague dans un 2 étoiles qui propose des chambres à partir de 76 EUR. A Londres, on a le choix, le marché de Notting Hill sur les traces de Julia Roberts et Hugh Grant ou encore "Love Actually" à partir de 220 EUR dans un 4 étoiles du centre de la capitale. A peine plus cher que le prix du ticket de métro !
A Barcelone, toujours en 4 étoiles pour ressentir les impressions de Romain Duris dans "l'Auberge Espagnole" de Cédric Klapisch Et à Los Angeles pour un petit shopping à la suite de Julia Roberts, toujours, dans "Pretty Woman". On attend avec impatience un circuit "Sex and the City" qui existe déjà, monté avec On Location Tour et pas avec Last Minute.
Last but not least, le moins cher des plans ciné proposé, c'est la visite du Château de Versailles à partir de 24 EUR, en imaginant le froissement des jupes de Kirsten Dunst et de sa cour dans "Marie-Antoinette".
Je ne vous apprends pas que tous ces plans d'enfer sous soumis à des réserves de disponibilité et que les prix, Internet oblige, sont aussi sujets à variation, mais avouez tout de même que ça peut valoir la peine de cliquer trés vite sur tous ces liens... avant qu'ils ne vous redirigent ailleurs ou disparaissent et que vous vous retrouviez face à un "Désolés, cette page est introuvable"...
Publié par Martine Montémont à 16:16 0 commentaires
Libellés : Hébergement, Séjour, Vacances, Week-end
lundi 12 mai 2008
C'EST BON, C'EST BRETON
L'avion est archi plein au départ de Lyon Saint Exupéry* ce lundi matin. Des voyageurs qui se rendent à Brest pour quelques jours ou la semaine, quelques vacances (ce sont celles de Pâques...) et, au fond, tout plein de gens qui sont natifs de Bretagne ou amoureux d'adoption et qui se rendent en Finistère.
Il va falloir faire attention, les bretons sont ombrageux et n'admettent pas facilement que le Finistère et les Côtes d'Armor, le Morbihan et, pire, l'Ile et Vilaine et Rennes, la capitale, à moitié parisienne, soit vraiment de la même trempe. On verra même plus avant qu'il ne faut pas mélanger les habitants originaires de Batz avec les autres. Pour les Finistériens, les îles du Ponant (c'est à dire les îles de l'Ouest) se limitent aux leurs. Gaffe à la gaffe !
C'est amusant, car, dans l'avion du retour, tout aussi plein ( un mercredi pourtant...), je me prends à réfléchir au "contraste de plus en plus flagrant entre les hymnes récurrents à la globalité et le provincialisme têtu" comme le dit Jean Claude Guillebaud dans Télé Obs "la mondialisation, paradoxalement, n'en finit pas de nous tribaliser". Plus simplement, on est Finistérien et on y est bien, parce qu'on s'adapte. On est Breton pour les mêmes raisons et si on se replie sur ses coutumes et son communautarisme en voulant seulement rester français d'un autre coin, on n'est pas sauvé ! Et on risque fort de se pourrir la vie sur place.
Mon voisin est d'Aix en Provence et se réjouit de la victoire de Marseille en championnat de foot, mais comme on est bien élevé, on ne s'étend pas sur le sujet. Il n'a jamais mis les pieds en Bretagne et me demande ce qu'il y a de bon là-bas et quelles sont les spécialités. C'est le moment de réviser mes classiques... Tout ce que je trouve à bredouiller, c'est qu'il ne faut pas manquer le kouign amann (littéralement "gâteau au beurre" qui ne vole pas son nom). J'en ai goûté d'excellent à Locronan au cours d'un précédent voyage et une seule part devrait pouvoir suffire pour oublier la faim toute une semaine.
Je ferai d'autres expériences, bien moins concluantes dans quelques crêperies du nord Finistère qui s'y essaient. Réchauffé au micro-ondes, donc ramolli, suant le beurre, il n'est pas bon partout où on le sert. Mais c'est comme ça pour tout. On sera donc bien inspiré de le déguster chez des fabricants estampillés par l'association.
Evidemment, il faut goûter les crêpes. Personne ne les réussit comme là-bas et celles dégustées au Conquet valident mon propos. Et puis, il y a les crustacés et les fruits de mer. Je garderai longtemps dans l'œil, davantage encore qu'en photo, le monstrueux plateau du restaurant Vioben qui ne sert que cela. Le papa est pêcheur, Vio et Ben, ce sont les premières lettres du prénom des enfants et c'est la fille, Violette, qui sert au restaurant. Elle a commencé sa carrière chez L'Oréal et s'est vite reconvertie dans les huîtres, homards et langoustes impressionnants. Elle a bien fait.
Dans le pays des Abers, c'est après une visite chez Michel Izard, boulanger de compétition à Lannilis, et célèbre jusqu'à Paris que l'on se rend chez Yvon Madec, le pape de la Prat-Ar-Coum, une huître incomparable qui a les honneurs de toute la presse gastronomique (les coupures sont affichées sur les murs de la grande salle où sont entreposés les viviers). Yvon Madec la fait déguster avec un Muscadet Grand Mouton de Louis Métaireau vieilli dans les eaux de la rade de Brest.
Personne n'oserait les arroser d'un jus de citron tant elles sont exquises à gober dans leur naturel. Tout l'été sur la terrasse du parc, on fait aussi des orgies d'excellents homards reconnus comme les meilleurs du monde (les Canadiens le reconnaissent et posent un genou en terre). Mais ce n'est pas une raison pour croire sur parole, la charmante jeune fille qui nous fait visiter le phare de l'Ile de Batz et prétend que, du homard, ils en ont par-dessus les yeux dans la famille tant ils en ramènent de la pêche. A ce prix-là, évidemment qu'ils le vendent ! Ou alors, ils sont tombés sur la tête !
A l'Auberge de Meneham à Kerlouan, délicieux village de pêcheurs, on dégustera un filet de lieu exceptionnel et une meringue italienne avec des fraises de Plougastel, délicieusement parfumées que l'on n'est pas près d'oublier. Et comme le Finistère a aussi ses grandes maisons, on se régalera à Roscoff au Temps de Vivre et au Brittany, étoilés Michelin. Ce dernier nous servira même une variation sur l'artichaut au dessert. Pourquoi pas...
Mais pourquoi pas aussi, le "kig ha farz", le pot au feu breton que des marchands ambulants proposent même sur le marché de Roscoff. Direct dans la marmite, mais aussi en conserve et à emporter. Et à propos d'emporter, il faut foncer dans les magasins Roi de Bretagne où l'on peut faire provision des Connétable, les formidables sardines de Douarnenez, de pâté de porc Henaff, de caramels au beurre salé et autre exquises et locales gourmandises. Dommage que je n'ai pas retrouvé mon voisin dans l'avion du retour, j'aurais pu lui raconter !
(*) On peut se rendre, là "où finissent les terres" (littéralement Finistère) à Brest depuis de nombreux aéroports français et britanniques : Paris, Nantes, Lyon, Marseille, Nice, Toulon, Londres, Birmingham, Southampton et Exeter. Et en bateau de Plymouth, Rosslare ou Cork vers Roscoff. On peut aussi utiliser sa petite auto et musarder jusque là en prenant son temps. Ce qui est plus commode pour rapporter conserves et artichauts...
Publié par Martine Montémont à 16:59 0 commentaires
Libellés : Finistère, Gastronomie, Séjour, Shopping, Vacances
lundi 5 mai 2008
LE DROIT A LA GOURMANDISE
Je ne vais pas vous asséner un couplet sur la tyrannie de la maigreur qui fait (on se demande au nom de quelle pseudo et occidentale culpabilité) qu'on trouve qu'il ne faut pas, pour des raisons de santé publique, profiter de la gourmandise modérée... Pas du tout, mais j'y reviendrai. Si je vous parle gourmandise aujourd'hui, c'est surtout au nom de ceux qui n'y ont plus droit pour de simples raisons d'organisation.
C'est comme pour le plaisir de voyager. De partir en vacances avec ses enfants et petits enfants (dans la mesure où tout le monde le souhaite, s'entend...) Et je ne fais pas allusion aux croisières de masse qui embarquent un quota de cercueils. Si, si... Et, si on réfléchit bien, ce n'est pas idiot. Ça ne porte pas malheur (pourquoi donc...). Les croisiéristes qui font leur business avec le 3ème, voire le 4ème âge et prennent les réservations via les caisses de retraite, ont les statistiques pour eux !
Restons simple, et surtout pas cynique, il s'agit simplement d'être mieux au quotidien. Devant son plateau repas par exemple, quand on ne peut plus descendre faire le marché. Le traiteur lyonnais Pignol le sait bien : Des personnes âgées, pas forcément désargentées, lui ont déjà demandé de leur livrer des plateaux repas comme il le fait pour les entreprises. Mais jusqu'à présent, ce n'était pas possible pour des raisons de logistique. Alors, ils se sont mutuellement rapprochés de l'Apad (Association pour l'Aide des Personnes Agées à Domicile).
Pour 16 euros et 7/7 jours, des plateaux sont préparés pour les personnes qui ne peuvent guère bouger et ce sont les salariés de l'association qui les apportent. Ils vérifient que rien ne traîne dans le frigo, mettent à chauffer, aident aux petits gestes quotidiens et les clients dégustent alors des plats comme un caviar d'aubergines, un pavé de cabillaud à l'huile vierge et à la fleur de sel, une cervelle de canut (le fromage blanc aux herbes lyonnais) et une tarte aux fraises. Et quelle tarte aux fraises ! Elle est chargée de rappeler que Jean Paul Pignol est Meilleur Ouvrier de France Pâtissier et qu'il ne badine pas avec les desserts et donc la douceur, indispensable quand ça ne va pas très fort.
Le plateau est assez copieux pour fournir de quoi se restaurer au dîner, d'autant qu'en hiver, une soupe est prévue en plus. Les grands parents peuvent aussi, grâce à ce système, inviter chez eux en commandant le nombre de repas dont ils ont besoin. Que du bonheur ! L'initiative démarre à partir du 1er juin 2008 et il faut s'adresser directement à l'Apad a.p.a.d@free.fr qui centralise, administre et facture.
C'est à partir de cet exemple qui permet aux gens très âgés et vraiment pas mobiles que j'ai eu l'idée de vous donner quelques tuyaux pour qu'ils puissent aussi profiter des vacances pour changer d'air. C'est tout simple, il suffit de repérer les chambres d'hôtes, hôtels et autres gîtes labellisés Tourisme et Handicap. Qui peut le plus peut le moins et handicap ne signifie pas forcément fauteuil roulant (c'est le logo sur les parkings qui provoque un raccourci dans l'esprit...) Toutes les personnes à mobilité réduite (et aussi bien les femmes lourdement enceintes...) peuvent en profiter et ceux qui demandent le label sont souvent très ouverts affectueux et dévoués.
Je pense à Marie Noël Blanchet, une ancienne infirmière qui a monté des chambres d'hôtes dans la ferme familiale du massif des Aravis et accueille les personnes à mobilité réduite à bras ouverts. "Au Reposoir dit-elle, la montagne est à tout le monde !" Elle les régale avec les tartiflettes réalisées avec le reblochon de ses vaches dans sa ferme qui date de 1834.
Et aussi à Christelle, Xavier et leurs filles au Clos des Cîmes à Samoëns un adorable village de Haute Savoie dans lequel ils vivent la vraie vie qu'ils ont choisie. Mais je suis sûre que vous en connaissez d'autres...
Publié par Martine Montémont à 15:30 0 commentaires
Libellés : Bienfaisance, Gastronomie, Hébergement, Vacances