Brest n'est pas, à proprement parler une ville de charme. Sous une pluie fine et persistante, - le fameux crachin breton, sans lequel on se demanderait où l'on est - l'architecture assez stalinienne de Jean Baptiste Mathon qui a dû reconstruire la ville détruite pendant la deuxième guerre mondiale, n'est pas vraiment gracieuse. Il n'empêche qu'il y a de quoi faire et surtout depuis 1992, date à laquelle s'est tenue la première fête internationale maritime de Brest. Elle a lieu tous les 4 ans et rassemble, à cette occasion, les plus beaux fleurons navigants du patrimoine maritime. Elle est en concurrence avec l'Armada de Rouen (du 5 au 13 juillet) à cette époque de l'année, mais chacune des villes à son registre.
Le port normand présente les plus beaux voiliers à quai, alors que Brest 2008 réunit tous les passionnés de la mer avec leur bateau qui sont autant de flottilles en mouvement pendant tout le temps de la manifestation. C'est à dire du 11 au 17 juillet avec la Grande Régate Brest-Douarnenez par le Toulinguet, les Tas de Pois et le Cap de la Chèvre. Les bateaux présentés sont très variés et passionnants à découvrir, même pour ceux qui (comme moi...), n'y connaissent rien !
On verra le "Marion Dufresne", le navire océanographique de l'Institut Polaire Paul-Emile Victor affrété par Ifremer qui est allé tâter de la glace pendant plusieurs mois au Pôle Nord, la Belle Poule, la Recouvrance, les frégates de la Marine, les illustres Pen Duick tous en mouvement et on pourra visiter les chantiers à l'ancienne et les ateliers village. Pendant toute la durée de Brest 2008, l'entrée au Musée de la Marine est gratuite. Dès 17h, c'est la fête sur les quais et les pontons avec défilés et corsos et les Parades Nocturnes termineront la journée.
Nouveauté exceptionnelle pour cette édition 2008, les 3 rotations par jour de l'opération "Embarquement immédiat"qui va permettre aux visiteurs d'embarquer à bord des vieux gréements pour une mini-croisière en rade de Brest. Retour à quai, on profite de la ville, en se rendant au restaurant le Crabe Marteau, où l'on ne mange que des crustacés, outillé pour briser la carapace (il paraît que ça chasse aussi les requins, mais de mémoire de Brestois, aucun d'entre eux ne s'est encore jamais aventuré dans les rues de la ville), dans toute une théorie de petits restos charmants le long des quais comme Les 4 Vents ( le plus réputé), le Bistro et la Criée et au Tour du Monde, l'établissement d'Olivier Kersauzon au Port de Plaisance.
Qui aura la chance de prolonger son séjour en Finistère profitera des Jeudis du Port pendant l'été avec des têtes d'affiche comme Joan Baez et consacrera toute une journée (il faut bien ça !) à la visite d'Océanopolis. Je m'y suis rendue au moment de son inauguration et il est devenu quasi méconnaissable avec de nouvelles salles d'exposition. Le Pavillon Tropical et ses 7 espèces de requins (mais pas de Grands Blancs, ils ne survivent pas en captivité...), le Pavillon Polaire et les manchots, le Pavillon Tempéré et tous les habitants des côtes bretonnes ; et "Chaud les coraux", la nouveauté 2008.
dimanche 29 juin 2008
LA FLOTTE DE BREST
Publié par Martine Montémont à 16:30 0 commentaires
Libellés : Attraction, Evénement, Finistère
lundi 23 juin 2008
BONS BAISERS DE LYON - FRANCE
Le tourisme urbain fait fureur et le Rhône arrive en tête des départements de Rhône-Alpes en matière de progression de fréquentation. C'est même lui qui tire la région vers le haut, y compris les Alpes. A cela, plusieurs explications.
Le tourisme urbain n'est pas tributaire du temps, ce qui est une exigence première pour les lieux de loisirs dans lesquels on se balade et l'on se baigne. Le tourisme culturel connaît un vrai succès. On aime l'idée, quand on effectue un court séjour de 2 ou 3 jours, de visiter un musée, de voir une exposition étonnante (à ce propos, l'expo Keith Haring au Musée d'Art Contemporain se prolonge jusqu'à la mi-juillet...), de découvrir l'histoire de la ville et, en qui concerne Lyon de se laisser porter par les ressources d'une ville pour partie classée au Patrimoine de l'Unesco.
Reste aussi les restaurants, les bouchons lyonnais qui ont toujours autant de succès par leur particularité. Parmi ceux qui viennent de se refaire un destin, Abel Café Comptoir dans le quartier d'Ainay, auto-proclamé "bistrot bourgeois" avec ses boiseries intactes et son décor immuable, propose désormais la côte de veau aux morilles, la quenelle lyonnaise et la côte de boeuf à la moelle pommes sautées toute la semaine, sauf le dimanche, mais y compris le samedi. Ce qui est une bonne nouvelle pour les lyonnais qui n'ont pas tous une "campagne" et aussi pour les étrangers en visite qui représentent 40% de la clientèle (tout de même...)
Les mêmes lyonnais coincés entre Rhône et Saône pendant les grandes chaleurs, apprécieront les bords des fleuves. Jean Louis Manoa, qui a débuté au Mercière dans la rue Mercière il y a des dizaines d'années (ben oui...) a investi les bords de Saône avec les Planches à Albigny et cloné l'établissement en question au bord du Rhône à Vernaison. Tous ceux qui tournent la tête de l'autre côté en prenant le couloir de la chimie sur l'A7 seront bien inspirés de changer leurs habitudes en empruntant la sortie Solaize Vernaison et en tournant à gauche juste avant le pont de Vernaison.
Là, ils trouveront Paul'O (ainsi baptisé en hommage à Bocuse), une guinguette propre à émouvoir les amateurs du genre, mais où la cuisine vaut le détour. La salade aux grosses crevettes, le veau confit et le financier aux fraises sont parfaits. Il y a même un terrain de boules. On y passe quelques heures de détente et ça repart. Retour Lyon ou poursuite du voyage vers le Midi...
La terrasse en véranda qui vaut la peine, c'est celle de la Maison Borie. Décoré par Pierre Gangloff, le restaurant de Manu Viron, installé à Gerland près de la Halle Tony Garnier, salle de spectacles conçue par le célèbre architecte, est une des maisons les plus étonnantes et les plus accomplies de Lyon. La cuisine est en perpétuelle évolution et l'établissement a été primé par Lyon Shop&Design en 2004. Ce qui m'amène à parler de ce site sur lequel j'ai déjà eu l'occasion d'attirer votre attention.
A l'instar de Montréal, Milan ou New York, Lyon y recense ses plus talentueuses boutiques et, quand on sait que le shopping est une des composantes essentielles du tourisme et principalement du tourisme urbain (certains et surtout certaines s'y consacrent exclusivement), l'annuaire qu'il représente est très précieux à consulter.
On y trouve tous les commerces dignes d'intérêt et ceux qui ont été primés depuis quelques années. On citera par exemple Vavro &Co La Cave, belle boutique de vins tenue par Blaise Vavro, le fils d'Alain, designer cher à Bocuse, Bouillet et Sève pâtissiers et spécialistes du macaron. Le Collège Hôtel, un lieu confortable et atypique dans le Vieux Lyon. |
Quand je vous aurai encore donné l'adresse du Boudoir, restaurant et bar festif installé dans les locaux de l'ancienne Gare des Brotteaux et précisé que l'Office du Tourisme de Lyon propose des idées de week-end, d'hébergements et d'idées tout court, je vous aurai délivré une vraie poignée de bonnes adresses dans une ville qui est aussi une vraie alternative à Paris en terme d'offres culturelles et événementielles. Et vous aurez, en même temps, quelques clés de la ville...
Publié par Martine Montémont à 14:33 0 commentaires
Libellés : Gastronomie, Hébergement, Shopping, Week-end
dimanche 15 juin 2008
VEGETAUX MAGIQUES
Cette belle forêt lyonnaise est assortie d'un potager rare, parfois éphémère où il se passe toujours quelque chose et où l'on a mis l'accent sur la magie et l'aspect onirique des lieux. C'est ainsi qu'il s'y est tenu par deux fois le bal de La Belle et la Bête, événement majeur de la Biennale de la Danse (attention, la prochaine édition, c'est en septembre 2008...) Les frondaisons et futaies du parc, le château dans l'ombre faisaient merveille dans le rôle du décor. Il se raconte aussi que les poupées qui font partie de la collection permanente du Château du même nom ne seraient pas toutes inoffensives. Certaines sont d'anciens merveilleux jouets de richissimes et aristocrates petites filles, d'autres portent des costumes régionaux, mais certaines seraient investies de pouvoir surnaturels... La curiosité est à son comble.
Le parc de Lacroix Laval a accueilli les Merveilles d'Alice... Cette année, il s'agit d'une expo au jardin et au Château baptisée "Des fibres et des couleurs". On se demande alors s'il ne s'agit pas, une fois de plus, de propagande pour nous faire acheter et consommer des fibres (poireaux, asperges aubergines, courgettes et autres...) sur les marchés et on se prend à regretter la magie et le jeu d'échec géant de Lewis Carroll. Pas du tout, cette expo réserve son lot de surprises et d'étonnements et la participation d'artistes originaux qui travaillent le végétal.
Dans le jardin, on découvre les végétaux dans leur état originel, tels qu'ils se trouvent, en friche, aux 4 coins de la planète ; les plantes semi-sauvages à l'origine des légumes d'aujourd'hui avec, par exemple ces gros chardons qui ont fabriqué nos cardons et autres artichauts.
C'est là que l'on s'aperçoit de l'importance considérable de l'horticulture lyonnaise, qui a créé des dizaines de milliers (!) de variétés de plantes au 19ème siècle : roses, clématites, pommes de terre anciennes, et une vingtaine d'espèces de choux. Il faudra venir admirer , en septembre quelques milliers de variétés de sauge et les fameux fuschias lyonnais.
Pour appuyer l'exposition, dans laquelle il est question de plantes tinctoriales comme la fougère qui donne un vert rare et résistant aux éléments, la garance, le pastel, l'indigo, le henné, le safran... mais aussi de plantes textiles tellement douces à porter, on a planté un champ de lin dont les fleurs bleues seront visibles en septembre.
L'homme, depuis 3500 ans avant JC, tisse ses vêtements. Il emploie pour ce faire le lin, le coton, la viscose de bambou et, pour les emballages, le chanvre et le jute. Avant que toutes ces plantes précieuses ne soient détrônées par les fibres artificielles. Mais il semblerait, Dieu merci qu'elles reprennent du poil de la bête...
Publié par Martine Montémont à 15:42 0 commentaires
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lundi 9 juin 2008
VINS, CAFES ET COMPAGNIE
Pas facile pour Starbucks de sortir de l'image de la firme américaine qui sert des caffe latte dans un gobelet, si tendances soient-ils... Car toute médaille a son revers. Un bon placement de marque dans "Sex and the City", le film après "Le Diable s'habille en Prada", entre les mains d'Ally Mac Beal et de toutes les vedettes des séries américaines, et voilà une belle image de "Mac Do' du café" qui vous colle à la réputation.
Or, le marchand de café de Seattle se pique de qualité et, en plus, c'est vrai. Il s'est pointé à Lyon là où boire et manger bon signifie quelque chose et les performances du salon de café de l'Opéra sont parmi les meilleures de France. Ce qui ne peut pas être un hasard. Dégustation donc, pour commencer de l'arabica de base maison, l'Expresso Roast. Pas de robusta chez eux, malheureux ! Comparé à un mélange d'arabicas du commerce, il se révèle bien plus puissant, bien plus aromatique. Sans tricher... La suite de l'expérience peut donc commencer.
On va nous faire déguster des cafés (trois différents...) avec des plats et avec des vins. On a déjà connu semblable exercice avec Malongo et l'Institut Paul Bocuse. Le café, pas seulement au petit déjeuner et en fin de repas, est en train de faire son chemin.
C'est l'Atelier des Chefs, l'école de cuisine qui a déjà plusieurs enseignes à Paris et à Lyon, qui a préparé la mousseline d'avocat et pamplemousse et tartare de saumon au citron vert et coriandre. Damien Gâteau, le sommelier, propose un Arbois blanc, 80% Chardonnay et 20% Savagnin, qui va faire équipe avec un café du Kenya aux notes d'agrumes très nettes, parfumé et fruité.
Sur le filet de canette laqué au miel épicé, un café d'Asie, plus exactement de l'île de Sumatra, bien corsé avec des notes terreuses et boisées. Le vin ? Il s'agit d'un assemblage de Syrah, Grenache et Mourvèdre, mais ce n'est pas un Côtes de Rhône du sud, c'est un Languedoc rouge du Domaine Montcalmès à Puechabon dans l'Hérault (34). Et pour bien exprimer les arômes chocolatés du financier noisette et cacao, c'est un café du Guatemala qui vient épauler un vin de Paille de l'Etoile, encore un cru du Jura...
Pendant toute l'expérience, le jeune chef nous donne ses tours de mains et, comme d'habitude, on apprend mille astuces, à commencer par la façon la plus intelligente de recevoir en commençant les cuissons à l'avance et en passant au four en dernière minute sans abandonner ses invités à l'apéritif pour se mettre aux fourneaux.
Quant aux cafés de Starbucks, autant le dire, ils ont bluffé tout le monde. L'avenir du café sur tous les plats est assuré et ils ont bien raison de s'installer à Villeurbanne dans le courant du mois de juin et de préparer d'autres ouvertures tout autour de Lyon. Ils n'ont à rougir de rien au contraire. Bien moins, bien souvent, que le café du coin !
Publié par Martine Montémont à 17:49 0 commentaires
Libellés : Gastronomie