Au moment où les touristes préfèrent résolument les chambres d'hôtes aux établissements hôteliers traditionnels, les grands chefs, pas fous, s'engouffrent dans la formule. Il est vrai qu'ils n'ont guère attendus pour concevoir des chambres et suites plus personnelles, des lieux plus intimes, (souvent des annexes...).
On pense à Haeberlin et sa chambre sur une île en plein milieu de la rivière, Michel Guérard et ses dépendances cosy, Marc Meneau à l'Espérance à Vézelay... Bocuse, lui, n'a jamais été hôtelier, mais il a laissé les étudiants de l'Institut qui porte son nom, s'en charger pour lui.
C'est ainsi que, - sous la houlette du groupe Accor, qui fut, en la personne de Gérard Pélisson, co-fondateur, un des premiers à imaginer une école haut de gamme avec le célèbre chef, - l'hôtel Royal, admirablement situé, place Bellecour à Lyon, a créé ses chambres d'hôtes et dispose désormais d'un restaurant ouvert 7 jours sur 7.
Quant à Michel Troisgros, quand on le complimente sur la rénovation et les aménagements de la Colline du Colombier qu'il a transformée en maison d'hôtes, il en attribue aussitôt le mérite à son épouse Marie Pierre. Elle s'est investie totalement dans la décoration des lieux comme elle l'a fait pour le restaurant et l'hôtel à Roanne. Passionnée d'art contemporain, elle recherche toujours pureté et élégance. C'est encore une fois le cas pour cette ferme qui surplombe la vallée de la Loire et le canal de Digoin.
La vue est saisissante sur la Bourgogne et les prairies du Charolais où paissent les solides vaches blanches qui donnent la meilleure viande du monde. On les retrouve dans l'assiette, sous forme de tartare, de bifteck aux gousses d'ail ou encore de côte de boeuf simplement poêlée au beurre. Plats élémentaires, mais savamment exécutés, qui côtoient la poêlée de grenouilles aux épices, la friture de petits poissons de la Loire, le feuille à feuille croustillant à la vanille, léger comme un souffle.
La salle de restaurant est installée dans ce qui fut l'étable sous les poutres monumentales. Ce sont les murs, percés de trous cadrant le paysage alentour, qui servent de tableaux. Un peu plus loin, une longère et son colombier peuvent loger 2 familles de 4 personnes et trois petites habitations, baptisées "cadoles" du nom des baraques de vignerons, accueilleront des couples qui viendront là jouer à habiter dans une (luxueuse) cabane comme quand ils étaient petits.
Personne ne s'y trompe et tout le monde trouve le chemin pour le plaisir de s'offrir Troisgros pour 34 euros. Même les luxueuses berlines garées dans ce qui reste une vraie cour de ferme. Les chambres et gîtes, en revanche, ne pratiquent pas des prix de gîtes ruraux. Il faut compter de 300 à 350 euros la nuit pour tout le monde dans ceux-ci et 200 euros dans une cadole, prévue pour 2. Mais ceux qui n'ont pas peur d'y mettre le prix y trouveront leur bonheur...
dimanche 24 août 2008
TROISGROS AUX CHAMPS
Publié par Martine Montémont à 16:19
Libellés : Gastronomie, Hébergement
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