La scène se passe chez Lassausaie à deux pas de Lyon et pourtant en pleine campagne. Le chef, ex-président et membre des Toques Blanches Lyonnaises, MOF depuis 1993, présente le livre de recettes qu'il vient de publier chez Romain Pages Editions dans la collection "Carnets de chefs".
Un confrère, à qui on ne la fait pas ( !) pose la question qui dérange (ou du moins est censée le faire...) "Pourquoi avez vous fait préfacer votre livre par Bocuse ? Parce qu'ainsi, vous êtes sûr que ça va se vendre mieux ?" Guy Lassausaie est un peu désarçonné. Sûr qu'il ne s'attendait pas à cela.
Il va donc répondre que les cuisiniers lyonnais, français et même ceux du monde entier, doivent beaucoup au grand Paul et que c'est un hommage à lui rendre que de lui faire dédicacer son ouvrage. En même temps qu'une reconnaissance et une forme de respect.
L'autre, pas démonté "Et vous mettez son nom en gros sur la couverture ?" Ben oui, en principe, on précise qui a fait la préface quand il y a, c'est même la moindre des choses. On se dit, devant tant d'impertinence, que la presse n'est pas dupe et pas prête de s'en laisser conter. On est surtout mort de rire. Que Lassausaie, qui a appris son métier chez Point (pas avec le grand Fernand, certes, mais bon), tout comme Bocuse en son temps, est de la famille. On le rencontre, comme tous les MOF avec son col bleu, blanc, rouge, dans les coulisses du Bocuse d'Or en janvier tous les 2 ans.
Parce que ces ouvriers d'excellence font partie des organisateurs et que Bocuse est leur mentor à tous. A une époque où les banques croquent les sous des contribuables et que leurs dirigeants fautifs, quittent l'entreprise ( dans le pire des cas, le plus souvent, ils restent et recommencent...) en emportant leurs stocks options dans une brouette tant ça fait du volume, on se dit que le confrère, pour découvrir des profits éhontés, serait bien inspiré d'aller plutôt soulever ces couvercles là !
Reste que Bocuse mérite les hommages de ses disciples parce que c'est un monument et qu'il est généreux. Reste que le livre de Guy Lassausaie est fort bien fait. Les recettes sont bien expliquées, on développe quelques commentaires sur un produit et d'autres sur le vin à boire avec la recette. Reste encore que l'ouvrage n'est pas cher (17,50 euros) pour un livre de cuisine avec les belles photos d'Etienne Heimermann, qui réalise et expose, par ailleurs, des photos de natures mortes exceptionnelles. Et que la maison Lassausaie est, parmi ce qu'il convient d'appeler les restaurants gastronomiques, dont l'addition est forcément un peu élevée, parmi les meilleurs rapports qualité prix du genre avec des menus à 45, 58, 70 et 90 euros. Et c'est déjà beaucoup...
mardi 9 septembre 2008
POURQUOI "BOCUSE" ?...
Publié par Martine Montémont à 17:43
Libellés : Gastronomie
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