Début mars, c'est la période où les chefs cuisiniers et la presse qui s'y intéresse, sont comme des fous. Pensez donc, c'est la sortie du Guide Rouge, le fameux Michelin qui fait trembler dans les cuisines !
Pour les restaurateurs, ça reste important, car il fut un temps où une étoile signifiait 30% de chiffres d'affaire en plus. Tout de même ! On comprend mieux, en la matière que la récompense ne concerne pas que l'égo... Reste à savoir si les effets de l'étoile gagnée ou perdue sont toujours les mêmes à l'heure d'Internet, car les temps ont bien changé.
Vous me direz que j'ai mauvaise grâce, moi qui ai travaillé dans un guide pendant 20 ans, de douter de leur influence. Mais justement... Au début des années 70 alors que les citoyens ramaient pour se faire installer le téléphone, les guides et leurs classements étaient précieux. Quand les magazines spécialisés débarquaient dans les villes au début des années 80, les lecteurs (et surtout les non lecteurs, pour qui c'était fait...) se ruaient sur le numéro spécial.
Désormais, on n'apprend plus grand chose à un Lyonnais, un Marseillais ou un Lillois sur les restaurants qu'ils devraient fréquenter ou fuir. Ils le savent déjà. Pour preuve, ce sont souvent eux qui renseignent le journaliste débarqué de Paris.
Quant aux guides sur Internet et autres forums, on sait bien ce qu'on peut en penser. Pas dur de dire du bien de soi-même et de remplir la baignoire. Difficile donc de conseiller qui que ce soit de nos jours et surtout de faire découvrir quelque chose à ceux qui savent déjà.
Peut être est-ce la raison pour laquelle, le Michelin est un peu mou cette année. Pas de réel événement comme l'accession à 3 étoiles d'Anne Sophie Pic (pensez, une femme, voilà de quoi assurer la promo du Guide dans les journaux..) Tout juste une troisième étoile pour le Petit Nice à Marseille, dont je ne doute pas de la qualité de la cuisine, mais dont j'espère que les dirigeants auront découvert entre temps le sens de la générosité qui sied à une maison qui atteint des sommets.
Et puis, les gorges chaudes de toute la presse au sujet du Grand Véfour de Guy Martin qui perd sa troisième étoile. Lequel garde, de mon point de vue, toute ma confiance. Mais on aime tellement voir les hommes à terre, quand on les croyait intouchables.
Parmi les promesses d'étoiles pour l'an prochain, rien de bien spectaculaire et, pour le reste, on a le sentiment que le Michelin gère un peu les affaires courantes en enlevant une étoile à un restaurant revendu et en la remettant à son successeur (ça fait deux événements pour faire causer). Et aussi en retirant une étoile à un chef qui a déménagé et en lui redonnant l'étoile là où il a atterrit (et encore deux !) C'est ce qu'on appelle créer l'événement.
Reste que, pour tous ceux qui se trouvent injustement traités parce que leur décor et leur décorum ne leur permettent pas de recevoir une étoile, alors que leur cuisine la mériterait sans doute, ceux là, à l'image de la Cigale d'Or à Seillonnaz dans le Bugey, ne devraient avoir aucun regret de devoir se contenter d'un Bib Gourmand.
Une réputation estampillée de bonne maison pas chère pour Nicolas Serrano, par ailleurs ancien de Guy Martin, voilà qui devrait pouvoir lui arranger les fins de mois et à nous, gourmands impénitents, de découvrir une bonne adresse où bien manger sans se ruiner !
jeudi 13 mars 2008
MICHELIN, C'EST MOU...
Publié par Martine Montémont à 08:01
Libellés : Gastronomie
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