Je ne vais pas vous asséner un couplet sur la tyrannie de la maigreur qui fait (on se demande au nom de quelle pseudo et occidentale culpabilité) qu'on trouve qu'il ne faut pas, pour des raisons de santé publique, profiter de la gourmandise modérée... Pas du tout, mais j'y reviendrai. Si je vous parle gourmandise aujourd'hui, c'est surtout au nom de ceux qui n'y ont plus droit pour de simples raisons d'organisation.
C'est comme pour le plaisir de voyager. De partir en vacances avec ses enfants et petits enfants (dans la mesure où tout le monde le souhaite, s'entend...) Et je ne fais pas allusion aux croisières de masse qui embarquent un quota de cercueils. Si, si... Et, si on réfléchit bien, ce n'est pas idiot. Ça ne porte pas malheur (pourquoi donc...). Les croisiéristes qui font leur business avec le 3ème, voire le 4ème âge et prennent les réservations via les caisses de retraite, ont les statistiques pour eux !
Restons simple, et surtout pas cynique, il s'agit simplement d'être mieux au quotidien. Devant son plateau repas par exemple, quand on ne peut plus descendre faire le marché. Le traiteur lyonnais Pignol le sait bien : Des personnes âgées, pas forcément désargentées, lui ont déjà demandé de leur livrer des plateaux repas comme il le fait pour les entreprises. Mais jusqu'à présent, ce n'était pas possible pour des raisons de logistique. Alors, ils se sont mutuellement rapprochés de l'Apad (Association pour l'Aide des Personnes Agées à Domicile).
Pour 16 euros et 7/7 jours, des plateaux sont préparés pour les personnes qui ne peuvent guère bouger et ce sont les salariés de l'association qui les apportent. Ils vérifient que rien ne traîne dans le frigo, mettent à chauffer, aident aux petits gestes quotidiens et les clients dégustent alors des plats comme un caviar d'aubergines, un pavé de cabillaud à l'huile vierge et à la fleur de sel, une cervelle de canut (le fromage blanc aux herbes lyonnais) et une tarte aux fraises. Et quelle tarte aux fraises ! Elle est chargée de rappeler que Jean Paul Pignol est Meilleur Ouvrier de France Pâtissier et qu'il ne badine pas avec les desserts et donc la douceur, indispensable quand ça ne va pas très fort.
Le plateau est assez copieux pour fournir de quoi se restaurer au dîner, d'autant qu'en hiver, une soupe est prévue en plus. Les grands parents peuvent aussi, grâce à ce système, inviter chez eux en commandant le nombre de repas dont ils ont besoin. Que du bonheur ! L'initiative démarre à partir du 1er juin 2008 et il faut s'adresser directement à l'Apad a.p.a.d@free.fr qui centralise, administre et facture.
C'est à partir de cet exemple qui permet aux gens très âgés et vraiment pas mobiles que j'ai eu l'idée de vous donner quelques tuyaux pour qu'ils puissent aussi profiter des vacances pour changer d'air. C'est tout simple, il suffit de repérer les chambres d'hôtes, hôtels et autres gîtes labellisés Tourisme et Handicap. Qui peut le plus peut le moins et handicap ne signifie pas forcément fauteuil roulant (c'est le logo sur les parkings qui provoque un raccourci dans l'esprit...) Toutes les personnes à mobilité réduite (et aussi bien les femmes lourdement enceintes...) peuvent en profiter et ceux qui demandent le label sont souvent très ouverts affectueux et dévoués.
Je pense à Marie Noël Blanchet, une ancienne infirmière qui a monté des chambres d'hôtes dans la ferme familiale du massif des Aravis et accueille les personnes à mobilité réduite à bras ouverts. "Au Reposoir dit-elle, la montagne est à tout le monde !" Elle les régale avec les tartiflettes réalisées avec le reblochon de ses vaches dans sa ferme qui date de 1834.
Et aussi à Christelle, Xavier et leurs filles au Clos des Cîmes à Samoëns un adorable village de Haute Savoie dans lequel ils vivent la vraie vie qu'ils ont choisie. Mais je suis sûre que vous en connaissez d'autres...
lundi 5 mai 2008
LE DROIT A LA GOURMANDISE
Publié par Martine Montémont à 15:30
Libellés : Bienfaisance, Gastronomie, Hébergement, Vacances
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