samedi 26 janvier 2008

AU "POLE NORD" AVEC LES CHIENS



Je n'ai pas l'habitude de grimper sur un télésiège sans skis aux pieds. Mais l'exercice n'a pas que des inconvénients, car il faisait si froid sur le celui de la Ramasse (je sais, ça ne s'invente pas...) au départ de Val Cenis et pour atteindre le col du Mont Cenis, que le fait d'avoir les mains libres de bâtons nous permettait de nous réchauffer en nous frottant les bras et en braillant "Quand te reverrais-je..." parodie de Michel Blanc dans les Bronzés.
Je sais, on n'est pas les premiers. Plus de 30 ans que tout le monde saoule les employés des remontées mécaniques avec ça !

Emmitouflés, ce n'était rien de le dire. Les passe-montagnes et autres cagoules distribués sur le parcours de la Grande Odyssée n'étaient pas de trop pour cacher nez et oreilles et, sur le télésiège, le blizzard, pour faire bonne mesure. Impressionnant.

Non, vous l'avez compris, je n'étais pas au Pôle Nord, mais je vous assure que c'était comme si... Arrivés là-haut, dans le brouillard, Fred nous attendait pour nous conduire au Village Trappeur qu'ils ont installé et à partir duquel, ils proposent des balades en traîneaux à chiens. Mais au sommet. On est à plus de 2000m et, à la différence des balades dans la vallée, on n'est pas dans les sapins.

Une fois arrivés , il faut encore couvrir dans la neige, à pied, quelques centaines de mètres pour arriver au camp en laissant sur la gauche la Base Polaire, construite par les Chasseurs Alpins pour accueillir une étape de la Grande Odyssée. Un coup d'oeil de côté et on aperçoit, dans un brouillard irréel, les litières de paille tout autour où ont dormi la veille, les chiens athlètes qui ont participé à la compétition. Christophe Caron, le fondateur de Husky Aventure, qui a monté le village trappeur, rassure tout le monde "Quand les hommes commencent à trouver la température vraiment trop basse, les chiens se disent "Enfin" !"

C'est si vrai que sa meute de quelques 60 huskies, malamutes, alaskans et autres vrais chiens polaires dorment rarement dans les niches. Ils préfèrent roupiller la tête sur les pattes par – 15° ou – 20° et les amateurs de traîneaux à chiens, ils les attendent de patte ferme. On les caresse, aucun problème, ils adorent les câlins et c'est un plaisir que de leur gratter le cou en enfonçant les doigts dans leur fourrure épaisse. Ils sont si différents et tellement plus beaux que les chiens qui participent à la Grande Odyssée, maigres et nerveux, souvent croisés avec des lévriers pour courir plus vite, mais aussi plus fragiles (ils n'ont pas toujours les pattes palmées comme les vrais chiens polaires et on a vus certains courir avec des chaussons...)

Quand on file avec l'attelage depuis la base, on passe carrément sur la route du col et on aperçoit le lac du Mont Cenis totalement gelé et des paysages saisissants de beauté. Il y a ceux qui s'installent confortablement dans le traîneau et se laissent conduire par le musher et ceux qui s'essaient à la conduite d'attelage (3 chiens pour commencer, qui suivent et parfois dépassent l'attelage de tête. Gare...). Mais après, c'est café, vin chaud et réconfort pour tout le monde sous le tipi. Et retour jusqu'au télésiège en longeant la Base Polaire. Mais vous ne la verrez que pendant les 15 jours (en janvier) où la course a lieu, après, les militaires la démontent. Les chiens de Christophe, en revanche, tiennent la position tout l'hiver.

C'est un des avantages de la course, elle génère des initiatives du genre et invite à découvrir la vingtaine de stations qu'elle traverse et surtout celles de Haute Maurienne où elle aboutit.

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