dimanche 3 août 2014

1 EURO = 1 FRANC

Photo Prof. Jas. MundieJe sais, c'est une réflexion de café du Commerce. Il n'en demeure pas moins que je viens de passer la marche arrière en reconvertissant les euros en francs, alors que j'avais pris la résolution, dès l'arrivée de la nouvelle monnaie, d'oublier aussi vite que possible mes anciennes habitudes.

Je crois que je cesserai de compter en francs le jour où je gagnerai en euros autant que ce que je gagnais en francs. Je veux dire le même chiffre. Là, je ne renâclerai absolument pas devant les 750g de raisin muscat à 7,90 euros, même si certaines personnes de mon entourage, plus aisées que moi-même ou alors qui ne savent pas compter, me disent qu'en fait, c'est parce que c'est le début de la saison du raisin que les prix sont à leur maximum. Tiens donc... Me souvient pas qu'on m'ait proposé un kilo de raisins à plus de 50 vieux francs (ma grand-mère aurait dit 5000, mais nous n'en sommes plus là...) même à la fin août quand la récolte commençait juste !

C'est pareil pour le kilo de tomates : 1,50 euros pensez ! En pleine saison, quand il ne dépassait pas 1,50 F au temps du temps où la monnaie nationale faisait la loi. Et c'est pareil sur les lieux de vacances. Dans un premier temps, on a traduit. Au centime près. Et après, on s'est lâché. Tout comme on le faisait dans les années 80 en proposant un menu à 95 F, une année, que l'on passait à 100 l'année suivante, puis à 110 l'année d'après et tout ça pour arriver à 150 F en 3 ou 4 ans sans vraie raison.

Ce qui nous a amené à des repas dans les restaurants de luxe qui coûtent plus chers qu'une semaine au soleil. A conduit certains d'entre eux à se reconvertir en brasseries et surtout évacué la clientèle moyenne des restaurants haut de gamme, ce qui n'était pas le cas auparavant. Pierre Troisgros qui a toujours été doté d'un humour assorti d'une grande lucidité, ne répondait-il pas, dans les années 80, que, pour déterminer ses prix, il suffisait d'aller regarder la carte du voisin !

Sauf qu'aujourd'hui, quand on augmente d'1 euro (petit chiffre, mais grosse somme) on n'y va pas avec le dos de la cuillère et que si j'achetais chaque année, en montagne, des confitures cuites au chaudron dans la région de Chambéry autour de 20F le pot, je renâcle franchement devant les 500g de framboises ou de myrtilles à 6,90 euros. Même si je sais que fruits et sucre ont augmenté. Pas du simple au double... De grâce !

Pendant ce temps là, on parle pouvoir d'achat, on pleurniche parce que les clients se font rares et surtout réticents, alors qu'on les attend au coin d'un bois. On n'affiche pas les prix des smoothies en terrasse sachant que les clients n'oseront jamais se lever et partir (revenir après, c'est une autre histoire...) On dispose dans les chambres d'un 2 étoiles familial des serviettes de toilette rèches et grisâtres dont n'importe qui aurait fait des chiffons et on s'étonne de voir fuir le client.

La France est un pays de cocagne qui fait envie à beaucoup et c'est dommage de tuer ainsi la poule aux oeufs d'or. D'autant que certains savent parfaitement attirer la clientèle en lui en donnant simplement pour son argent. Mais ce sont les mauvais qui font fuir les clients et pénalisent les bons. Et on ne peut rien contre cela puisqu'il s'agit d'initiatives individuelles. Ou plutôt si... On peut leur faire envie en décrivant de vraies réussites.

Le Megève Pass à Megève (74-Haute Savoie) qui a proposé cet été toutes les animations de la station (remontées mécaniques pour atteindre les plus belles balades, mini-golf, médiathèque, piscine, sauna, jacuzzi, patinoire, luge d'été...) à volonté. Pour 20 euros par enfant et 45 euros par adulte pour une semaine quelque soit le jour d'arrivée. Le résultat ? C'est que là où la station misait sur 500 à 800 forfaits du genre, il en a été vendu 5000 et les activités ont été beaucoup plus fréquentées, ce qui est toujours bon pour le moral.

Autre exemple, à Fleurie (69 – Rhône) en Beaujolais où la Mairie a aménagé le camping (très à la mode le camping, même chez les CSP++...), construit une piscine et l'a fait savoir. Le résultat ? 100% de remplissage dont 85% d'étrangers. Ce qui nous amène à cette simple conclusion : pour que les vacanciers achètent, il faut leur en donner pour leur argent et forfaitiser souvent les offres pour que cela soit sans surprise. Et là, dites donc, ça marche tout seul !

Aucun commentaire: