Il
y a encore quelques années, les Castagnades qui célèbrent la châtaigne dans les
Monts d’Ardèche avaient lieu de mi-octobre à mi-novembre. Mais depuis quelques
temps, le temps des bogues qui éclatent en libérant le fruit et des rôties au
coin de la cheminée a remonté le calendrier et leur maturité est plus précoce
La fête s’adapte donc et c’est
du 4 octobre au 2 novembre que 11 villages ardéchois célèbrent
la châtaigne chaque week-end en rivalisant d’imagination. Lentillères et Aillon
ouvrent le bal ce week-end des 4 et 5 octobre et le 2 novembre Gluiras fermera
la marche.
Entre temps, on pourra se
rendre à la rencontre de la châtaigne à Jaujac, à Joyeuse, à Antraigues où vécu
longtemps Jean Ferrat, dans le ravissant village de Chalencon et quelques
autres.
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Le
dur labeur du castanéiculteur
La production du fruit de
l’arbre à pain, qui a évité la famine à la population pendant de nombreux et
durs hivers a été quasi éradiquée au milieu du 20ème siècle. En
raison de l’exode rural, mais aussi des deux guerres qui ont cassé les bras des
travailleurs en décimant les soldats que l’on avait arrachés à leurs terres.
Ajoutez à cela des maladies
et c’est ainsi que l’on est aujourd’hui obligé de reconstituer la filière petit
à petit en remobilisant les bonnes volontés. En cela, l’obtention de l’AOP en
septembre dernier après l’AOC en 2006, a
été capitale.
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On procédera cette année à
la reconquête de 8000 ha de châtaigniers, 2000 pour la production de fruits et
6000 pour le bois de châtaignier qui a aussi sa renommée parmi les menuisiers.
Le travail du
castanéiculteur est passionnant mais harassant et parmi les activités proposées
pendant les Castagnades, il y a des balades avec des visites de châtaigneraies. Les randonneurs sont
accompagnés par des conteurs (et des histoires en Ardèche, il y en a
beaucoup !). Certains parcours proposent aussi la cueillette de
champignons, d’autres se font à cheval. Il y en a pour tous les goûts.
La
châtaigne de l’entrée au dessert
Dans tous les villages
participants, les restaurants et tables d’hôtes s’attachent à proposer des
menus spéciaux à
base de châtaignes de l’entrée au dessert. Ce qui n’est pas compliqué car elle
se prête à de multiples préparations comme en témoigne le livre La châtaigne en cuisine. Avec Adeline,
Adèle, Christiane et les autres… paru pour l’occasion et que l’on peut se
procurer auprès du Parc Naturel Régional des monts d’Ardèche.
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Elle nous apprend à réaliser
la cousina, une formidable soupe de
châtaignes parfumée aux feuilles de céleri. Écolière, elle n’hésitait pas à
négocier avec l’instituteur pour aller « châtaigner ». Quand elle
rentrait le soir, elle se mettait aux devoirs qu’il lui avait
« marqués » sur son cahier. Tout ça après avoir parcouru 7 à 8
kilomètres pour rejoindre la châtaigneraie avec ses toutes petites jambes.
Week-ends
rôties et autres gourmandises
Le meilleur moyen de vivre
les Castagnades quand on est citadin et de faire plus ample connaissance avec
la châtaigne, c’est encore de confier ses destinées à des professionnels locaux
comme La Petite Cour Verte, la
maison d’hôtes de Sylvie et Laurent, une bastide du 16ème siècle
posée sur le massif du Tanargue ou encore à Barnas à Quinte et Sens chez Magali et Patrick qui proposent des programmes chaque week-end.
On apprend la récolte et le
travail des châtaignes, on confectionne soi-même sa confiture, on participe à
des ateliers pour apprendre à travailler ce généreux fruit de l’automne et
aussi faire la différence entre la châtaigne qui est cloisonnée et le marron
qui ne l’est pas. Et encore choisir ses
châtaignes fraîches sur les marchés, les éplucher, (y compris en utilisant le
four à micro-ondes), les conserver et s’en régaler.
1 commentaire:
Très bel évènement, mais c'est vrai les saisons changent
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