L'arrivée au débarcadère de l’île de Batz. |
Dès le mois de juin,
il n’est pas rare que l’île de Batz soit écrasée de soleil et, pour
Géraldine Le Roux qui cultive ses échalotes, oignons, carottes mais aussi choux
fleurs, choux raves et rutabagas, le travail aux champs est rude et éprouvant,
sans l’ombre d’un arbre pour se protéger des rayons brûlants. Mais elle ne se
plaint pas.
Une exceptionnelle pomme de terre
Dans la terre légère
de cette île de rêve de 3,5 km de long que l’on atteint en ¼ d’heure depuis
Roscoff, les légumes bio de Géraldine, poussent très bien. Mais sa spécialité,
c’est la pomme de terre. Moins illustre que celle de Noirmoutier et autres qui bénéficient
déjà d’un label, elle fait le régal des connaisseurs et on peut la repérer sur
les marchés notamment à la protection de papier qui représente l’île de Batz
(prononcer « Ba ») et son phare.
On la déguste au
four avec toutes sortes d’accompagnements à La Cassonade,
charmante crêperie sur le port qu’il est impossible de manquer quand on arrive
au débarcadère. C’est une des spécialités maison et si appréciée qu’il vaut
mieux les commander. Il n’est pas rare qu’au début du service, ils soient déjà
dévalisés.
Chantal, îlienne authentique
Se fier à une
îlienne pour découvrir les charmes de ce morceau de granit recouvert, grâce aux
vents marins, de sables coquilliers qui se sont déposés sur des limons
argileux, est un des meilleurs plans.
Voir la vidéo... (7:00) |
Sur l’île, on se
balade à pied et à vélo. À
la découverte du phare qui permet de porter le regard jusqu’à l’île Vierge, la
baie de Morlaix et les Sept-Iles, du Trou du Serpent, la roche de laquelle
Saint-Pol-Aurélien, aurait, selon la légende, précipité un dragon. On s’arrête
devant les ruines de Sainte-Anne, chapelle romane du 11ème siècle,
totalement ensablée puis dégagée. Elle accueille la célébration du Pardon de
Sainte Anne chaque année le dernier week-end de juillet. On se repose enfin sur
une des petites plages, que l’on appelle ici des grèves, sur un sable blanc et
incroyablement doux, bercé par les cris des oiseaux de mer.
Mais si, à l’origine,
l’île était couverte d’une végétation rase et sans arbre, c’est avec les
plantes exogènes rapportée par les marins qu’elle s’est enrichie de plantes
méditerranéennes et tropicales.
L’oasis bretonne de Georges Delaselle
Au tout début du 20ème
siècle Georges Delaselle découvre le climat méditerranéen de l’île. Il va y
créer un « jardin colonial » qui va le passionner toute sa vie et
même lui faire quitter une prospère situation d’assureur à Paris. Pendant 40
ans, il installe un cordon de dunes artificielles, travaille ses plantations en
terrasse et met ainsi à jour une nécropole datant de l’Age de Bronze dont 10
tombes sont encore visibles aujourd’hui.
Voir la vidéo... (3:07) |
Les jardiniers
mettent à la disposition des visiteurs et surtout des îliens, qui disposent à
la fois du terroir et du climat parfait pour qu’elles prospèrent, des boutures
qui permettent au jardin de migrer un peu partout dans l’île.
À l’abri
de cette végétation qui n’a rien d’océanique et au cœur de ce jardin
exceptionnel, les îliens vivent comme si le continent n’était pas à ¼ d’heure à
peine des rivages de l’île.
Alors que le soleil
s’apprête à disparaître à l’horizon, les touristes qui n’auront pas pu rester pour
plusieurs jours, reprennent la vedette pour Roscoff, pendant que les fils de
Chantal, patrons pêcheurs eux aussi, rejoignent le port de l’île avec leur
bateau après une journée en mer.
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