mercredi 5 mai 2010

OHE DU BATEAU !



Comme les bateaux passent au ras des flots, ils circulent nettement en dessous de tous les nuages crachés par les volcans. Pas de risque donc de rester à terre quand celle-ci se met en colère à des milliers de kilomètres et puis, de tous temps, c'est avec des bateaux que l'on a exploré la terre. C'est l'objet de l'exposition «Tous les bateaux du Monde» qui se tient au Musée National de la Marine à Paris jusqu'au 10 septembre. On y découvrira les travaux de l'amiral Pâris, un fameux marin du XIXème siècle qui avait eu l'idée de relever les plans de tous les bateaux croisés lors de ses nombreux voyages autour du globe.
Ce sont plus de 150 maquettes de bateaux qui sont exposées. Certains dont les noms évoquent les voyages et l'aventure comme les pirogues, les canoës, les kayaks et les jonques chinoises. Mais aussi des embarcations comme les boutres, patités, patamars et chelingues ; le bateau serpent du sultan de Tavancore, les sampans qui sentent bon l'Asie et les galères dans lesquelles chacun embarque aujourd'hui pour des voyages au figuré qui n'ont souvent rien de virtuel.

A considérer la machine à pêcher sur un radeau comme on en voit à Manille, on se dit que l'on est bien plus familier des bateaux européens des grands navigateurs, les caravelles de Christophe Colomb et Magellan. Mais celles-là voguaient au XVème et XVIème siècles, les embarcations européennes comme la muleta portugaise, le bragozzo vénitien, la pinque génoise et le trabocolo de l'Adriatique nous sont parfaitement inconnus si l'on n'est pas des spécialistes. Et pas davantage l'allège d'Arles, la tartane de Marseille et la bisquine de Cancale !

Il y a donc beaucoup à découvrir au musée et de quoi voyager dans ses pensées. Ceux qui aiment déjà l'univers liquide - pas si amical que ça, tempêtes et tsunamis valent bien les explosions de lave - s'offriront ou se feront offrir Tous les bateaux du monde dont la rédaction a été dirigée par Eric Rieth, édité par Glénat pour l'occasion et préfacé par Titouan Lamazou.

L'éditeur originaire de Grenoble qui explore la montagne et propose des voyages gastronomiques au travers de livres de recettes très régulièrement, n'hésite pas à prendre la mer. Avec le Guide des Grands Voiliers qui raconte quelques illustres voiliers-écoles et voiliers de commerce comme le Sedov, le plus grand d'entre eux et le Black Pear, le plus petit et propose aussi, pour ceux qui ont le projet d'embarquer un Petit Manuel de Médecine de Bord écrit par Emmanuel Cauchy. Il explore le mal de mer et les piqûres d'oursin, propose la constitution d'une trousse à pharmacie de première urgence et va jusqu'à conseiller les marins occasionnels en cas de fractures.

Sachant que, lui et ses semblables, pratiquent la télémédecine et le conseil médical spécialisé à distance. Ce médecin du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Chamonix a participé à de nombreuses et périlleuses expéditions. Des grands fonds aux plus hauts sommets, c'est le même genre de combat. La boucle est bouclée !

Pour faire bonne mesure , rendez-vous à Lorient dans la cité de la voile chère à Tabarly, mais pour y découvrir un espace muséographique d'un nouveau genre qui vient tout juste d'ouvrir. Il est complété par la visite de la Flore, un sous-marin de 450m2 admis au service actif en 1964 et qui est si bien entretenu qu'il pourrait presque encore être opérationnel.

Avant d'accéder au bateau qui fait 58m de long sur 7 de large et 5 de haut et dans lequel on peut tenir à 30, on commence l'aventure par le Vulcain où l'on apprend le fonctionnement des sous-marins avant de se retrouver propulsé dans une projection d'images au milieu d'écrans positionnés sur le pont roulant de la fosse parsemée de LED, ce qui permet de « subir » un lancement de torpilles saisissant de réalité.

Tous les hommes libres qui chérissent la mer et les autres continuent leur tour de France dans la Manche à la découverte d'une exposition qui dure jusqu'au 3 octobre «Flottes et fracas, les épaves de la Hougue, 1692...» à la rencontre de la débâcle de la flotte de Louis XIV face à la puissance navale anglo-hollandaise au large de Barfleur le 29 mai 1692.

Et pour tous ceux qui aiment se laisser bercer et endormir par le clapotis des vagues sans pour autant naviguer, quelques expériences de vacances sur des embarcations bien arrimées ne pourront que leur plaire : Un aquagite, posé sur la Côte Fleurie entre Deauville et Cabourg et pas loin de la mer, leur permettra de s'adonner aux joies de la pêche no-kill ; un séjour sur la péniche Rosa entre Gascogne et Quercy qui embarque, sans bouger une bonne dizaine de personnes dans 4 cabines doubles avec chacune sa salle d'eau sur 100m2.

Et, pour éviter les bouchons autour de Saint Tropez sans sacrifier pour autant à l'hôtellerie de luxe ou à la location exorbitante d'un Riva sur le port, celle d'un voilier amarré à quelques kilomètres du plus célèbre port de pêcheurs de Méditerranée, à la fois proche des plages et de la cité. On y pratique la plongée libre et on peut même opter pour une option «navigation» et partir en croisière. Pas plus de 4 à 5 personnes. C'est parfait !

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