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A Lyon, on attendait cela
depuis plus de 30 ans ! Quand le Sirha, qui s’appelait alors le Salon des
Métiers de Bouche a vu le jour dans les anciens locaux de la Foire de Lyon,
désormais investis par la Cité Internationale, bien des Lyonnais se sont
imaginé qu’il s’agissait d’une grande fête de la gastronomie dans la ville avec
forces dégustations, pléthore de chefs et événements gourmands au fil des
allées d’un salon qui a pris au fil des ans une telle importance qu’il est
désormais le tout premier à offrir une vision complète de l’avenir des métiers
de bouche, le plus vivant des observatoires et surtout, là où naît la tendance.
Les professionnels ne le manqueraient sous aucun prétexte.
La
fin d’une frustration
C’est là que s’installe le
malentendu. Très vite les Lyonnais des années 80 ont cru pouvoir se féliciter
de voir s’installer chez eux un salon de la gastronomie où ils pourraient se
rendre pour découvrir et déguster quantité de nouveautés.
Grave erreur ! Le Sirha est
réservé aux professionnels. Ils sont déjà près de 200.000 visiteurs à
défiler à Lyon pendant ces 5 journées et il est capital, pour que le succès de
la manifestation soit au rendez-vous que les exposants rencontrent leurs
clients et rien que leurs clients.
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Des initiatives avaient vu le
jour en ville. Avec des concours de vitrines pour les commerçants, des tandems
qui rassemblaient des chefs, des boutiques et des démonstrations de
savoir-faire. Elles ont eu le mérite d’exister.
Mais il fallait s’inscrire
dans une manifestation plus ample et soutenir le salon lui-même en organisant
un « off » de belle tenue. C’est la qualité de ce qui se passe tout
autour qui signe la vraie réussite d’un événement. Comme au festival d’Avignon
ou encore à la FIAC à Paris.
Place
au BIG et bon appétit !
L’idée de la Biennale du Goût qui va
donner à boire et à manger aux 4 coins de la ville aux mêmes dates que le Sirha
a été lancée à l’automne avec un appel à toutes les bonnes volontés, la
mobilisation de cet engouement pour la magie de la gastronomie et un soutien
important des organisateurs du Sirha.
D’autant que, fin novembre, le
projet « Lyon et Paul Bocuse fêtent 50 ans d’excellence
gastronomique » porté par ONLYLYON venait d’être choisi parmi une
quarantaine d’autres comme « Contrat de Destination ». Ce qui va permettre à la ville
de pouvoir développer des actions sur 3 ans dans des villes comme New-York,
Paris, Milan, Sydney, Londres, Berlin et Zurich.
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S’il fut un temps où la réputation de Lyon ville de gastronomie était considérée comme encombrante par certains, le temps était tout de même venu d’arrêter de cracher dans la soupe.
Tout le monde a relevé les
manches et s’est investi dans l’enthousiasme. Les pères fondateurs du Sirha et
du Bocuse d’Or, Christian Bourillot et tous les MOF, Gabriel Paillasson et tous
les artisans de la Chambre des Métiers, l’association des Bocuse d’Or et le chef des chefs lui-même, bien sûr.
Paul Bocuse dont la générosité
est proverbiale, a mis au point une recette de soupe « populaire »
qui sera distribuée gratuitement dans le tunnel « modes doux » de la Croix Rousse, le plus grand d’Europe (1,7km) et qui sera
fermé à la circulation pour l’occasion.
Ce n’est pas la première fois
que l’ouvrage est détourné de sa destination première. Déjà, il a servi par
deux fois à un usage artistique à l’occasion de la fête des Lumières.
Le 24 janvier, il suffira
d’acquitter une somme de 5€ pour y pénétrer, déguster gratuitement un des bols
des 2000 litres de soupe préparées pour l’occasion (28 ingrédients
différents !), se régaler d’une assiette de fromages préparée par Hervé
Mons, illustre fromager et toutes sortes de bonnes choses, du chocolat, des
tartes aux pralines et autres merveilles proposées à des tarifs volontairement
modiques.
Food
trucks etc…
Les artisans en profiteront
pour tenter de battre des records. Le plus long plateau de fromages que tentera
Hervé Mons pas vraiment inquiet puisqu’il est détenu pour l’heure par nos amis
anglais.
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Toutes ces manifestations sont
promises au succès dans une ville où l’on parle cuisine et restaurant à tout
bout de champ et où les ménagères échangent même des recettes avec la caissière
du supermarché pendant les fêtes.
De quoi mettre du baume au
cœur à tous ceux qui avaient été déçus quand la candidature de Lyon au titre de
Cité de la Gastronomie avait été quasiment éliminée au profit d’une
construction politique destinée à faire plaisir à tout le monde en synthétisant
les ambitions de chacun à minima.
Du 24 au 28 janvier, Lyon
n’aura pas besoin de décret ministériel pour être sacrée Capitale de la
Gastronomie. Elle démontrera qu’elle l’est tout simplement. Pendant 5 jours et
le reste du temps aussi.
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